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Annie Ernaux : prix Nobel de littérature, la consécration d'une auteure engagée

Annie Ernaux : prix Nobel de littérature, la consécration d'une auteure engagée Le prix Nobel de littérature a été décerné ce jeudi 6 octobre à Annie Ernaux, femme de lettres française, dont l'oeuvre est très diffusée à l'étranger.

Annie Ernaux est donc le prix Nobel de littérature 2022. L'écrivaine française a été choisie par la très prestigieuse Académie suédoise pour l'ensemble de son œuvre. Une immense consécration pour cette femme de lettres au parcours singulier, qui a dédié presque exclusivement son encre à rédiger des récits autobiographiques. Ses ouvrages La place, L'Autre fille, Mémoire de fille, Les années et L'Evénement lui ont permis de conquérir la critique littéraire ces 40 dernières années et d'acquérir une aura de romancière de grand talent auprès de ses pairs. Annie Ernaux a été récompensée, en France, par le prix Renaudot, en 1984, et par le prix Marguerite Yourcenar en 2017. Son livre L'Evénement a été adapté au cinéma en 2021 par la journaliste et scénariste Audrey Diwan.

Le nouveau prix Nobel de littérature est aussi une femme de conviction, qui n'a pas hésité ces dernières années à manifester publiquement ses opinions politiques. Elle signait en décembre 2018 une tribune en soutien au mouvement des Gilets jaunes, dans le journal Libération, une autre, quelques mois plus tard dans le même journal, pour dénoncer les réponses du gouvernement à cette grande crise sociale. Elle avait également pris position en 2012 en faveur de Jean-Luc Mélenchon et a réitéré sa position lors de la campagne 2022.

Annie Ernaux plutôt hostile à Emmanuel Macron

L'écrivaine a publiquement indiqué qu'elle était en désaccord avec la politique sociale du gouvernement. La gestion de la crise sanitaire, ces dernières années, l'avait également alertée, au point qu'elle avait rédigé une lettre ouverte au chef de l'Etat, qu'elle avait lue sur France Inter en mars 2020, quelques jours après le confinement. "Depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d'alarme du monde de la santé et ce qu'on pouvait lire sur la banderole d'une manif en novembre dernier -L'état compte ses sous, on comptera les morts - résonne tragiquement aujourd'hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l'Etat, préconisant l'optimisation des ressources, la régulation des flux,  tout ce jargon technocratique dépourvu de chair qui noie le poisson de la réalité", lui disait alors l'auteure. "Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d'un monde dont l'épidémie révèle les inégalités criantes, nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s'éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n'avons qu'elle, et "rien ne vaut la vie" - chanson, encore, d'Alain Souchon", écrivait-elle, ajoutant "Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd'hui restreintes, liberté qui permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d'être lue ce matin sur les ondes d'une radio nationale".