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Après le lourd bilan humain de la manifestation de Sainte-Soline, le temps des interrogations

Quelques jours après la mobilisation contre la bassine de Sainte-Soline, émaillée de violents affrontements, les collectifs organisateurs s’interrogent sur les formes d’action mises en œuvre.

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Dans les rangs des associations opposées aux mégabassines, il y a d’abord une certaine unanimité : les violences qui ont émaillé la manifestation du samedi 25 mars contre la réserve d’eau de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, seraient le fait principalement des gendarmes qui se sont déployés en masse pour empêcher l’accès à l’ouvrage, toujours en construction. Les autorités, elles, rejettent la responsabilité des affrontements sur les organisateurs.

Mais le lourd bilan de cette mobilisation pose question. On dénombre 200 blessés chez les manifestants, dont 40 grièvement touchés, principalement par des éclats de grenades de désencerclement et des tirs de lanceur de balles de défense, et deux blessés qui étaient toujours mardi soir dans le coma, ainsi que 47 gendarmes atteints.

Les organisateurs, Les Soulèvements de la Terre (contre lesquels le ministre de l’intérieur a engagé un processus de dissolution), Bassines non merci et la Confédération paysanne, mais aussi leurs nombreux soutiens, associatifs, syndicaux, politiques, ont pris conscience a posteriori des risques encourus par les milliers de participants (25 000 à 30 000 selon les organisateurs quand les autorités en comptaient 6 000), et se posent la question des formes d’action mises en œuvre.

Samedi soir, dans le petit bourg de Melle, où se déroulait un festival de l’eau, point d’ancrage politique de la mobilisation contre la bassine de Sainte-Soline, les visages étaient tirés, les organismes éprouvés par la longue marche à travers des champs boueux et les gaz lacrymogènes respirés durant plusieurs heures et, surtout, les esprits troublés par les scènes de guerre vécues un peu plus tôt. Et, à la stupeur, s’ajoutaient déjà des questionnements sur la suite.

« Ne jamais revivre cela »

Dès dimanche matin, lors de la réunion de débriefing, les représentants des trois organisateurs ont abordé le sujet. « Notre première réaction, bien sûr, c’était l’inquiétude et le soutien qu’il fallait porter aux blessés [un appel à manifester jeudi à 19 heures devant les préfectures du pays a été lancé]. Mais toutes les composantes étaient d’accord pour réfléchir à une évolution de nos modes d’action, raconte Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne. On souhaitait tous ne jamais revivre cela. Même les plus aguerris se sont sentis en danger. »

Pas question pour autant pour ces organisations d’abandonner le combat. « La violence mise en œuvre par les gendarmes, la criminalisation de notre mouvement, posent question évidemment, explique Léna Lazare, des Soulèvements de la Terre, une militante de 25 ans qui s’est engagée d’abord au sein de Youth for Climate. Sans douter de la validité de nos mobilisations, il va falloir trouver des manières de faire pour empêcher que cela ne dégénère, comme cela a été le cas, et éviter qu’une mobilisation ne se résume à une bataille rangée entre manifestants et policiers. »

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