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Archéologie : l’« Aurige de Delphes » livre ses derniers secrets

Un colloque, qui s’est tenu à Athènes du 1er au 3 décembre, a révélé les résultats d’un programme d’étude scientifique sans précédent sur l’une des plus célèbres statues de la Grèce antique.

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Quand on l’interroge sur l’Aurige de Delphes, grande statue en bronze représentant un conducteur de char, Sophie Descamps, conservatrice générale honoraire du patrimoine au Musée du Louvre, a cette phrase catégorique : « C’est une des Joconde de la Grèce. » Une sorte d’équivalent métallique de la Vénus de Milo. Et comme La Joconde à Paris, l’Aurige est tellement assailli de touristes au Musée de Delphes qu’on lui a consacré une salle. Pourtant, même s’il est l’une des statues les plus photographiées du monde, même si sa découverte, qui remonte au printemps 1896, date de plus d’un siècle, ce cocher en tunique longue et au regard magnétique gardait jusqu’à présent nombre de secrets sur ses origines. Secrets qui viennent d’être en grande partie levés, à l’occasion d’un colloque qui s’est tenu à Athènes, du jeudi 1er au samedi 3 décembre, au cours duquel ont été révélés les résultats d’un programme d’étude scientifique sans précédent.

L’« Aurige de Delphes » fut probablement victime d’un glissement de terrain lors du grand séisme de 373 av. J.-C., qui provoqua aussi un tsunami

Dans la Grèce antique, « il y avait des milliers de statues sur les places publiques, on le sait par les sources textuelles ou par les socles en pierre sur lesquels elles se tenaient, explique Sophie Descamps. Mais ces œuvres ont pour l’essentiel disparu. » Beaucoup de bronzes, alliages de cuivre et d’étain, ont été refondus. Certains, pillés par les Romains, ont coulé lors de leur voyage vers l’Italie. D’autres enfin ont été enfouis lors de cataclysmes, comme l’Aurige de Delphes, probablement victime d’un glissement de terrain lors du grand séisme de 373 av. J.-C., qui provoqua aussi un tsunami. Le cocher se retrouva sous terre avec quelques débris de son quadrige, ainsi que des morceaux des quatre chevaux qui le tiraient.

En 1896, on mit aussi au jour un mystérieux bras d’enfant, peut-être celui d’un petit palefrenier, et le socle de la statue. Ses inscriptions permirent de dater l’œuvre, conçue pour célébrer la victoire du char de Polyzalos – un prince de Gela, en Sicile – lors des Jeux pythiques qui se tenaient à Delphes. « Le groupe de l’“Aurige” a dû être créé entre 470 et 466 av. J.-C., précise Sophie Descamps. Grâce à cela, on a un témoignage de ce que savaient faire les bronziers grecs à cette époque. » Ce début de Ve siècle avant notre ère voit se produire une réelle maturation technique, tant dans l’art de la fonte à la cire perdue que dans celui du soudage, emprunté aux Egyptiens. Car une statue comme l’Aurige est un assemblage assez incroyable dont les soudures sont, pour l’essentiel, invisibles à l’œil nu, ce qui fait dire à Sophie Descamps que « son auteur était un virtuose tellement c’est bluffant ».

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