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Artemis 2022 : le décollage de la fusée encore reporté, à quelle date et pourquoi ?

Artemis 2022 : le décollage de la fusée encore reporté, à quelle date et pourquoi ? ARTEMIS. La NASA a décidé de mettre à l'abri sa méga-fusée qui devait décoller en direction de la Lune ce mardi 27 septembre 2022 en raison de l'ouragan Ian qui se dirige vers la Floride.

[Mise à jour le 26 septembre 2022 à 20h34] Jamais deux sans trois... Le décollage de la fusée SLS de la NASA vers la Lune n'aura pas lieu ce mardi 27 septembre 2022. Cette fois-ci, c'est une tempête qui devrait remonter vers la Floride qui a forcé les responsables de la Nasa à se réunir lundi matin pour annuler le décollage. Une décision prise "en s'appuyant sur les dernières prévisions concernant l'ouragan Ian", a commenté la Nasa dans un article de blog.

Conséquence : la fusée SLS a été sortie de son pas de tir au centre spatial Kennedy en Floride pour la rentrer jusqu'au bâtiment d'assemblage situé à quelques kilomètres de là. Une "bonne décision" pour que la fusée reste "en sécurité", a tweeté Jim Free, administrateur associé à la Nasa. "Samedi matin, les équipes ont décidé de renoncer à se préparer pour la date de décollage mardi, afin de leur permettre de configurer les systèmes pour transporter la fusée […] dans le bâtiment d'assemblage", a écrit la Nasa. Décidément, la mission Artemis I ne cesse d'être repoussée au dernier moment : les deux premières fois, le décollage de la fusée avait été annulé le jour même en raison de problèmes techniques... 

50 ans après les derniers pas de l'Homme sur la Lune, ce décollage constitue une étape historique qui marque le début d'une nouvelle ère spatiale. Il s'agit là de la première phase d'un programme ambitieux qui devrait permettre à une poignée d'astronautes de fouler à nouveau le sol lunaire d'ici 2027. Quelles sont les différentes options de date du lancement d'Artemis maintenant ? Que contient la fusée au premier lancement ? Quelles sont les différents étapes du programme Artemis ? Toutes les réponses à vos questions.

La NASA n'a pas annoncé de nouvelle date de décollage de la fusée SLS (Space Launch System), dans le cadre de la mission Artemis I. La prochaine période de tir possible s'étend du 17 au 31 octobre 2022. La suivante a lieu du 12 au 27 novembre 2022.

Une première tentative de lancement de la fusée SLS de la mission Artémis I avait eu lieu le lundi 29 août, puis une seconde le samedi 3 septembre. Toutes deux avaient été avortées en raison de problèmes techniques. Une troisième tentative de lancement devait avoir lieu mardi 27 septembre. Mais l'ouragan Ian en a voulu autrement...

Qu'est-ce que le programme Artemis de la NASA ?

50 ans après le dernier pas de l'Homme sur la Lune, le programme Artemis, orchestré par la NASA en collaboration avec les agences spatiales européenne, canadienne et japonaise, s'apprête à réitérer l'exploit. Mais si ce programme prévoit de poser à nouveau le pied sur notre satellite naturel, la Lune, ses ambitions sont plus grandes. Le programme Artemis constitue la première étape d'un objectif plus grand : Mars. Le programme Artemis comprend à l'heure actuelle trois phases qui devraient aboutir au retour de l'Homme sur la Lune d'ici 2027. Le séjour des astronautes sur le sol lunaire devrait durer 6,5 jours et l'équipage sera constitué de quatre Américains comprenant une femme et une personne de couleur, annonce la NASA.

La grande avancée qui distingue ce nouveau programme lunaire des missions Apollo des années 60-70 est la conception d'une station lunaire permanente. Appelée "Lunar Gateway", cette structure située en orbite autour de la Lune constitue un des enjeux de premier plan de ce nouveau programme. En effet, cette station spatiale représente une escale et un véritable laboratoire pour l'exploration lunaire mais également une base avancée pour les futures missions à destination de la planète Mars.

Quel est le déroulé de la mission Artemis I de la NASA ?

Pour cette première mission inhabitée du programme Artemis, le voyage durera entre 39 et 42 jours et consistera en un aller-retour vers la Lune. Si le déroulé paraît simple, les enjeux sont colossaux. L'objectif de cette première étape est de tester la fusée SLS, conçue pour l'occasion, ainsi que la capsule Orion qui devra, à terme, transporter quatre astronautes à son bord.

Le décollage aura lieu au cap Canaveral, en Floride. La fusée s'envolera alors, avant de se séparer des deux propulseurs. L'étage principal, la partie rouge de la fusée, continuera sa course avant de se désolidariser de l'appareil. Puis, ce sera au tour du second étage d'entrer en jeu et de propulser le vaisseau Orion en orbite autour de la Lune avant de se détacher à son tour.

Orion restera ainsi en orbite autour de la Lune durant plusieurs semaines au cours desquelles il pourra effectuer quelques mesures de radiations et tester ses dispositifs de communication avec la Terre. Enfin, à l'aide de son moteur et de la gravité lunaire, Orion prendra le chemin du retour et devrait mettre environ 3 jours à regagner la Terre. Il devra alors passer un test ultime : celui de la traversée de l'atmosphère terrestre. Grâce à son bouclier thermique, la partie habitable du module devrait être protégée des hautes températures induites par les frottements lors de la chute et être récupérée au large de la Californie, dans l'Océan Pacifique.

Pour mener à bien un programme de cette ampleur, la NASA s'est procuré un équipement à la hauteur de ses ambitions. C'est ainsi qu'après plus de 10 ans de développement, le fameux lanceur Space Launch System (SLS) est enfin prêt à entrer dans l'histoire de l'exploration spatiale. Plus puissante que Saturn V, le lanceur d'Apollo 11, la fusée SLS est la plus puissante que la NASA ait conçue. Pour un coût de plus de 2 milliards de dollars, le lanceur à lui seul représente la moitié du budget d'une mission Artemis.

La capsule Orion est le véhicule spatial destiné à transporter les astronautes. D'une capacité de quatre personnes, c'est la capsule qui accueille les astronautes, placée dans la coiffe de la fusée. C'est à l'intérieur de ce module que les astronautes de la mission Artemis II et III rentreront sur Terre. Sa résistance aux conditions extrêmes qu'elle rencontrera sur son trajet doit être sans faille pour assurer le retour sans encombre de ses futurs occupants.

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Vue d'artiste du vaisseau Orion dans l'espace © dimazel - stock.adobe.com

Conçue par l'Agence Spatiale Européenne (ESA), la capsule Orion devra faire ses preuves durant cette première mission Artemis qui servira notamment à tester le bouclier thermique qui la protège de la chaleur lors de la rentrée dans l'atmosphère terrestre. Ce vol sera également l'occasion de tester certaines manœuvres qu'Orion devrait réaliser lors de la mission Artemis IV pour assembler les modules de la station Lunar Gateway. Pour cette première mission Artemis, la capsule Orion n'accueillera pas d'astronautes, mais uniquement des mannequins qui permettront d'évaluer les conséquences d'un tel vol sur certains tissus et organes du corps humain.

Avant d'envoyer des astronautes dans l'espace à bord de la capsule Orion, le programme Artemis prévoit d'effectuer quelques tests sur trois mannequins nommés Helga, Zohar et Moonikin. Équipés d'une grande quantité de capteurs, ces passagers serviront à évaluer les effets d'un tel voyage sur le corps humain. Moonikin est un mannequin américain qui occupera la place du commandant de bord du vaisseau.

Pour leur part, Zohar et Helga ont été fournis par les agences spatiales israélienne et allemande. Il s'agit de bustes féminins qui devraient permettre de mesurer l'impact des radiations auxquelles les astronautes seront exposés.

Dans l'habitacle de ce premier vol inhabité d'Artemis, ne se trouve pas que les trois mannequins Helga, Zohar et Moonikin. Une peluche de Snoopy, personnage principal du comic strip Peanuts, a aussi son rôle à jouer dans la mission Artemis : elle servira d'"indicateur d'apesanteur sur Artémis I" a indiqué la NASA dans un communiqué. Ainsi, Snoopy fournira "un indicateur visuel lorsque l'engin spatial a atteint l'apesanteur de la microgravité", précise la NASA. La peluche est vêtue d'une combinaison orange, de gants, de bottes et arbore un écusson de la Nasa :

Saviez-vous que ce n'est pas la première fois que Snoopy voyage dans l'espace ? En 1990, une figurine Snoopy était à bord de la navette spatiale Columbia de la mission STS-32, puis en 2019, à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Enfin, on peut dire que le lien entre Snoopy et l'espace a commencé en 1969. Lors de la mission d'Apollo 10, l'équipage a appelé le module lunaire Snoopy.

En quoi consiste la mission Artemis II de la NASA ?

Actuellement programmée pour mai 2024, la suite du programme Artemis devrait envoyer un équipage d'astronautes autour de la Lune. Là encore, pas d'atterrissage prévu sur notre satellite puisque la mission consistera à atteindre une orbite autour de la Lune puis revenir sur Terre à l'aide du module Orion. Il s'agit de la première mission habitée du programme Artemis et constitue l'ultime phase de test des différents systèmes du module avant la troisième étape du programme.

Le lancement de la mission Artemis II est actuellement prévu pour mai 2024. La fusée s'envolera du même pas de tir que la précédente au cap Canaveral en Floride. Cette date est toutefois soumise aux aléas météorologiques qui peuvent engendrer un retard du décollage. Elle dépend également du bon déroulement de la mission Artemis I.

Le vol d'Artemis II sera composé d'une phase de lancement au cours de laquelle la fusée s'élancera et ses différentes parties se désolidariseront. Puis le module de service Orion propulsera la capsule en orbite autour de la Lune. Une fois ce survol lunaire effectué, l'équipage prendra la direction de la Terre et devrait être récupéré dans l'océan Pacifique à son arrivée. Cette mission devrait durer au moins huit jours.

Très attendue, la troisième mission Artemis signera le retour de l'Homme sur la Lune après un demi-siècle d'absence depuis Apollo 17. Initialement prévue pour 2024, la mission accuse déjà un retard de plus d'un an et ne verra pas le jour avant 2026.

Cette phase du programme devrait permettre à 2 astronautes sur les 4 embarqués de fouler le sol lunaire. La NASA prévoit donc d'envoyer quatre astronautes en direction de la station Lunar Gateway à bord de la capsule Orion placée dans la coiffe de la fusée SLS. Orion pourra s'amarrer à la station spatiale et l'équipage rejoindra le vaisseau Starship de Space X, également amarré à la station, qui les emmènera sur le sol lunaire. Si le Lunar Gateway n'est pas opérationnel au moment de la mission, la NASA envisage un rendez-vous entre les vaisseaux Starship et Orion qui pourraient s'amarrer l'un à l'autre directement pour permettre aux astronautes de rejoindre le Starship.

Pour l'atterrissage, 13 lieux possibles ont été dévoilés par la NASA. Localisés au niveau du pôle sud de la Lune, ces zones représentent un intérêt scientifique puisqu'ils renferment de la glace d'eau, ressource clé pour la suite des expéditions spatiales.

Le projet de la NASA comprend donc plusieurs engins spatiaux : la fusée SLS, la station Lunar Gateway mais également un vaisseau qui permettra aux astronautes de voyager entre la station lunaire et la Lune. Pour ce dernier, un appel d'offres a été lancé, et c'est la société SpaceX d'Elon Musk qui l'a remporté avec son vaisseau Starship HLS (Human Landing System).

Ce vaisseau est conçu pour accueillir un équipage le temps d'une mission lunaire, c'est-à-dire environ une semaine. Il leur sert de base et d'habitat puis doit ramener les astronautes et les échantillons de roches récoltés jusqu'à la station lunaire. Il s'agit donc d'un véhicule réutilisable qui sera ravitaillé régulièrement et qui constitue une véritable passerelle entre le Lunar Gateway et la Lune.

Programmée pour 2024 au début du projet, la mission Artemis III a été repoussée une première fois pour 2025 puis 2026. L'inspecteur général de la NASA, Paul Martin, a ainsi expliqué que les nouvelles combinaisons spatiales de la NASA et le vaisseau d'atterrissage sur la Lune ne seraient pas prêts avant cette date. À ces problématiques techniques s'ajoutent des enjeux financiers ainsi que des conflits autour de l'attribution du contrat HLS à la société SpaceX, rapporte le magazine SciencePost.

La NASA envisage d'embarquer 4 astronautes à bord de la capsule Orion située dans la coiffe de la fusée SLS qui décollera en direction de l'orbite lunaire. Là, le vaisseau Orion viendra s'amarrer à la station Lunar Gateway qui pourra accueillir les astronautes le temps de la mission. Sur les 4 membres d'équipage, qui sera composé d'une femme et d'une personne de couleur d'après la NASA, seulement deux personnes embarqueront dans le vaisseau lunaire HLS et descendront se poser sur la Lune. Durant une semaine ils réaliseront plusieurs sorties extravéhiculaires et effectueront des mesures et la récolte d'échantillons de roche.

À l'issue de cette mission sur le sol lunaire, ils rejoindront le Lunar Gateway à l'aide du vaisseau Starship. Dans le vaisseau Orion, ils retrouveront les deux autres astronautes laissés en orbites avant de retourner sur Terre dans ce même vaisseau.

Avec cette nouvelle mission lunaire, la NASA assume des ambitions plus grandes que celles du programme Apollo qui a vu les premiers pas sur la Lune. Cette fois, l'agence spatiale espère instaurer une présence humaine durable sur notre satellite naturel. Pour cela, la NASA a choisi de mettre en place une station spatiale en orbite autour de la Lune. Elle porte le nom de Lunar Gateway et constitue un véritable poste avancé pour les missions lunaires.

Équipé d'un module habitable d'une capacité de 4 personnes, mais également d'un laboratoire utilisé pour des expériences, le Lunar Gateway sera aussi une station de ravitaillement pour les différents vaisseaux. À l'avenir, il sera envisageable de développer d'autres modules habitables pour les astronautes d'autres agences spatiales. À terme, cette station pourrait servir de relais pour des missions plus lointaines à destination de Mars.