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« Astérix et Obélix » : Un démarrage pas si prometteur que les chiffres ne veulent bien le dire ?

A la veille de sa sortie, Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu comptait un nombre incalculable de critiques négatives. « Il fait peine à voir », pour certains médias, alors que d’autres s’amusaient en titrant « l’Empire de la honte ». Beaucoup de notes catastrophiques ont été attribuées au film : 1/5 pour Marianne, 2/5 pour Le Monde et Première. Tout laissait présager un énorme flop pour le blockbuster de Guillaume Canet sorti en salles le 1er février.

Pourtant, sans que personne ne s’y attende vraiment, le film a rencontré un gros succès aux premiers jours de sa sortie. Il serait même le « meilleur démarrage d’un film français depuis 15 ans ». Guillaume Canet s’est félicité de ce succès, dès jeudi, sur Instagram : « Merci aux 466.703 premiers spectateurs. » Le film serait le 7e meilleur démarrage de tous les temps (avant-premières comprises) pour un film français, selon le Box-Office des films en France et dans Le Monde.

À titre de comparaison, Astérix fait mieux que La Chtite Famille de Dany Boon, sortie en 2018, et ses 451.530 entrées, et les Tuches 3, 401.000 entrées. Le meilleur démarrage pour un film français reste Taxi 2, 801.922 entrées, devant Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, Bienvenue chez les Ch’tis, Les Bronzés 3 et La Vérité si je mens ! 2.

Beaucoup d’entrées, beaucoup de mauvaises critiques…

Mais de tels chiffres ne suffisent pas à garantir le succès d’un film. Effectivement, les entrées aux avant-premières sont comptabilisées dans ce chiffrage, comme pour les autres films à succès d’ailleurs. Et l’équipe du film n’a pas lésiné sur les moyens pour y attirer du monde. « Il est encore prématuré pour dire s’il aura un gros succès comme le laissent présager les premiers jours, ou si l’enthousiasme va retomber », note Carole Vié, journaliste spécialisée dans le cinéma à 20 Minutes.

Ce n’est pas parce qu’un film débute en triomphe, qu’il connaîtra le même succès dans les semaines qui suivent. On pourrait même penser que ce ne sera pas du tout le cas pour Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu. Du point de vue critique, « ll démarre très mal », souligne Guergana Guintcheva, professeure en marketing culturel à l’EDHEC. Lorsqu’on jette un coup d’œil aux avis des spectateurs, ce n’est pas glorieux. Sur les 2.743 notes laissées sur le site Allociné.fr, la moyenne est de 1.5/5.

Si quelques-uns trouvent qu’il s’agit d’un « chef-d’œuvre », la majorité des commentaires sont très négatifs. « Vu en avant première c’est une catastrophe rien ne va », écrit un internaute. « La seule blague qui a fait rire un peu la salle c’était la gifle de Cohen sur un vieil aveugle, elle est dans la bande-annonce », commente un autre. Ou encore : « On se demande vraiment comment avec un tel budget le film peut être si plat et mal conçu… » En bref, la mayonnaise ne prend pas.

Des personnages et des acteurs pour séduire

A en croire les nombreuses visites, le film était plutôt attendu du côté des spectateurs. « Il y a une audience qui est captive avec Astérix et Obélix. Un capital affectif énorme des Français, et c’est notamment cela qui a créé des attentes », explique Guergana Guintcheva.

« Le casting a également contribué a augmenté les attentes, et il faut dire que pour chaque Astérix, l’affiche est alléchante », ajoute la professeure. Cette fois, on peut retrouver Guillaume Canet évidemment, mais aussi Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Jonathan Cohen, Angèle, Ramzy Bedia, Vincent Cassel… Il y a même une apparition du footballeur Zlatan Ibrahimović. De quoi ravir tout le monde, en principe…

« Le marketing avant la sortie du film a été très réussi puisque l’attente a bien été créée chez le spectateur », poursuit la spécialiste. « C’est pourquoi il y a autant de personnes dès les premiers jours en salle. Mais visiblement il y a un important décalage avec le résultat. » Les spectateurs semblent être tombés de plusieurs étages face à l’écran, loin des attentes construites.

D’ailleurs, « pour qu’un film soit rentable et donc fonctionne réellement, il faut qu’il marche pas uniquement dans les salles. Cette partie peut compter pour un quart, au maximum, des recettes », précise Guergana Guintcheva. Il faut tenir compte de tous les autres canaux de distributions : les chaînes payantes dans un second temps, puis les chaînes publiques. Et il y a fort à parier que si Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu ne séduit pas au cinéma, peu souhaiteront le revoir depuis leur canapé.