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Au Brésil, les beaux jours du populisme

Près de 51 millions de Brésiliens ont voté ce dimanche pour Jair Bolsonaro. Le président sortant a déjoué les sondages qui le donnaient largement derrière Lula. Le candidat de la gauche arrive certes en tête, mais avec seulement cinq points d’avance. Même si elle n’est pas la plus probable, l’hypothèse d’une réélection de Bolsonaro le 30 octobre n’est pas exclue.

Il est piquant de constater que celui qui n’a cessé de discréditer par avance un scrutin qu’il pensait perdre retrouve soudainement confiance dans le processus électoral, dès lors qu’il croit pouvoir l’emporter. Piquant aussi d’entendre ce disciple de Donald Trump, adepte des faits alternatifs et grand dispensateur d’infox, se féliciter d’avoir surmonté « les mensonges » des enquêtes d’opinion. Cela dit, c’est un fait, les instituts de sondages se sont lourdement trompés. Quelles leçons en tirer ?

La première vaut pour le Brésil : Lula reste manifestement un repoussoir pour de nombreux électeurs ; les scandales de corruption qui ont émaillé ses deux mandats ont laissé des traces profondes. La seconde leçon vaut pour toutes les démocraties : le populisme a de beaux jours devant lui. Coriace, il engage ceux qui le combattent dans une guerre totale et asymétrique.

Comme Donald Trump, Jair Bolsonaro ne recule devant aucun bobard, aucune foucade, il joue sans vergogne des failles du système informationnel pour installer ses supporteurs dans des réalités parallèles, où l’Amazonie ne brûle pas, le climat ne se réchauffe pas, le Covid ne tue pas. Où les élections perdues sont gagnées. Cela fonctionne auprès d’une part importante de la population brésilienne. Ce qui n’augure rien de bon pour le lendemain du second tour, quel qu’en soit le résultat.