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Au procès des écoutes, Nicolas Sarkozy seul en scène

Face à la cour d’appel de Paris qui décortique ses échanges avec son avocat, l’ancien chef de l’Etat occupe tout l’espace. Des saillies indignées ou humoristiques, qui reprennent les mêmes arguments que lors de son jugement en première instance.

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« On est sur une conversation totalement affectueuse, décousue, avec mon Thierry. Il me dit “euh”, “euh”, “euh”, ça allait, “euh”, “euh”… enfin voilà, il ne m’a rien dit. » Débit mitraillette, appuyé par force gestes et intonations destinées à renforcer le cocasse du propos : Nicolas Sarkozy aurait sans doute pu faire carrière dans le stand-up, cet exercice où un comique, seul sur scène, fait rire l’audience au récit de ses déboires.

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La cour d’appel de Paris n’est pas un café-théâtre. Mais, au quatrième jour de son procès dans l’affaire dite « Bismuth » – le patronyme d’emprunt trouvé par son avocat, Thierry Herzog, lorsqu’il a acheté un téléphone destiné à discuter en toute discrétion avec son client –, l’ancien chef de l’Etat mobilise, comme souvent, l’espace physique comme sonore. Et tous ses talents de tribun, passant par le comique comme par le tragique ou la colère, n’hésitant pas à interpeller, voire hausser le ton, face aux avocats généraux comme à la présidente, Sophie Clément.

La cour a engagé l’examen méthodique des conversations tenues en 2014 avec Me Herzog à propos de leur informateur au sein de la Cour de Cassation, l’ancien magistrat Gilbert Azibert. Ce dernier les a renseignés sur le cheminement des conseillers qui devaient rendre une décision cruciale : autoriser ou non la saisie des agendas de M. Sarkozy dans le cadre de l’affaire Bettencourt. En échange de ses informations, selon l’accusation, la promesse d’une intervention de l’ancien chef de l’Etat pour permettre à M. Azibert d’obtenir un poste honorifique dans la principauté de Monaco.

Des « bavardages »

Un « pacte de corruption », a estimé le tribunal en première instance. Absolument pas, martèle M. Sarkozy. Thierry Herzog, lié par le secret professionnel, ne peut pas s’exprimer sur ces conversations. Gilbert Azibert est peu bavard. Mais Nicolas Sarkozy parle pour trois, et s’emploie à démontrer sa bonne foi sur chaque mot, ou presque, des retranscriptions.

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Démonstration sur une écoute, où l’ancien président de la République dit à Thierry Herzog, à propos de Gilbert Azibert : « Moi, je le fais monter (…) je l’aiderai (…) appelle-le et dis-lui que je vais l’aider, je vais à Monaco, je vais rencontrer le prince. » Nicolas Sarkozy assure qu’il ne faut pas y voir la preuve d’une promesse d’appui pour un poste. Et de raconter comment « Thierry apprend », lors d’un dîner, que M. Sarkozy se rend à Monaco avec son épouse pour des vacances. « C’est parce que je vais à Monaco qu’il me pose la question. Si ma femme avait voulu aller faire une cure à Vichy, le problème ne se posait pas. »

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