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Au Qatar, le parcours de l’Allemagne en Coupe du monde tourne court, une fois de plus

Malgré leur victoire 4-2 face au Costa Rica, les Allemands sont éliminés dès le premier tour comme en 2018 en raison de la défaite de l’Espagne contre le Japon (2-1). Mais le sélectionneur Hans-Dieter Flick devrait conserver son poste.

Dans un passé pas si lointain, l’Allemagne, au départ d’une Coupe du monde, était assurée d’une place de finaliste ou au pire d’une présence dans le dernier carré. La Maanschaft chutait parfois, mais jamais de très haut. Elle était fiable comme ses berlines, magnifique d’arrogance et toujours au rendez-vous. Mais les clichés ont vécu et il faut accepter un présent dans lequel le quadruple champion du monde chute d’entrée pour la seconde fois consécutive après 2018.

Dans leur malheur, les Allemands ont fait un heureux : l’Espagne. Dans ce groupe E, le destin des deux puissances européennes était lié avant cette dernière journée. Les joueurs d’Hansi Flick ont bien battu le Costa Rica (4-2) à Al-Bayt, lors d’un match arbitré par la Française Stéphanie Frappart. Problème, à quelques kilomètres plus au sud à Doha, la Roja a trébuché contre la Japon (1-3). Avec six points, les Nippons terminent en tête, l’Espagne est deuxième devant la Maanschaft en raison d’une meilleure différence de buts (+6 contre +1).

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Le « sauveur » espagnol s’appelle Kai Havertz, un jeune homme d’Aix-La-Chapelle. A la 70minute, la foudre tombait sur le Vieux continent. Malgré une domination presque indécente et face à une équipe qui attaque à deux, l’Allemagne réalise l’exploit de concéder un second but sur une sortie ratée de son gardien, Manuel Neuer frappé par le déclin. A 2-1, le Costa Rica est alors en huitième de finale. Les Ticos ont eu trois minutes pour se pincer, pas plus, avant l’égalisation de Harvertz tout juste entré en jeu. L’attaquant de Chelsea sécurise la qualification espagnole avec un troisième but, de quoi se voir remercier par le quotidien Marca d’un « Gracias » à peine ironique.

« Danke », « merci » mais surtout au revoir. Un autre entrant, Niclas Füllkrug marque bien pour l’honneur dans les arrêts de jeu et donne de l’eau au moulin des nostalgiques d’un retour à un vrai numéro 9 en équipe nationale. Championne du monde en 2014 grâce à une révolution culturelle basée sur un jeu moins direct, plus sophistiqué et très inspiré de celui de… l’Espagne, l’Allemagne produit de beaux manieurs de ballon – Sané, Gnabry, Kimmich, Gundogan, sans oublier la pépite de 19 ans Jamal Musiala – mais ne sait plus être froide, réaliste et sans pitié. Comme le furent en leur temps Beckenbauer, Breitner, Matthäus ou, dans un passé plus récent, Hummels.

A dix-huit mois d’organiser son Euro, le déclassement guette pour une formation éliminée aussi en huitième de finale du dernier championnat d’Europe par l’Angleterre. « Je ne pense pas que l’on ne soit plus une équipe de grands tournois. On avait une grande équipe derrière nous. Je ne pense pas que l’Allemagne soit une équipe de deuxième division », assure pourtant l’homme le plus populaire de la soirée à Madrid : Kai Havertz. Moins détaché, le vétéran Thomas Müller accusait le coup au micro de la chaîne AR et évoquait « une catastrophe absolue » et confiait son « sentiment d’impuissance » après cette 121e sélection qui risque bien d’être la dernière.

Un sélectionneur déjà confirmé malgré l’élimination

Hansi Flick, lui, refuse de libérer la place à la différence de son homologue belge, Roberto Martinez contraint à la démission plus tôt dans la journée. Mercredi en conférence de presse, le sélectionneur avait annoncé sa volonté de poursuivre jusqu’en 2024, même si sa Coupe du monde s’arrêtait contre le Costa Rica. « Travailler avec cette équipe me motive, a-t-il réaffirmé après cette victoire pour rien. Mais après ce match, ce n’est pas le moment de parler de la suite, a-t-il déclaré. Je m’amuse, nous avons une bonne équipe et de bons joueurs qui arrivent. Cela ne dépendra pas de moi. »

Flick n’échappera sans doute pas à un procès médiatique avec pour procureur le quotidien populaire Bild, le magazine spécialisé Kicker et quelques anciens toujours prêts à se payer la nouvelle génération. Mais l’ex-adjoint de Joachim Löw (en poste de 2006 à 2021) défend aussi une idée de jeu, celle proposée par son équipe. « On ne doit pas discuter de cela aujourd’hui. Hansi a déjà un contrat jusqu’en 2024 et je pense qu’il va l’honorer », a défendu le directeur sportif, Oliver Bierhoff.

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L’Allemagne de Flick n’a pas été au-dessous de tout. Mais elle a eu une absence coupable de vingt minutes contre le Japon, une défaite inaugurale (2-1) qui témoigne de sa difficulté à préserver ses résultats. Ce qui fait quand même beaucoup pour espérer aller loin dans un grand tournoi. « Je suis convaincu qu’on a eu suffisamment d’occasions contre l’Espagne et le Japon mais il fallait les convertir (…) et il y a aussi eu beaucoup d’erreurs individuelles », a reconnu Flick.

La Maanschaft quitte déjà le Qatar où elle s’est aussi (surtout) illustrée par certaines prises de position sur la défense des droits humains dans l’Emirat. A défaut de voir son capitaine, Manuel Neuer porté le brassard inclusif « one Love », ses coéquipiers et lui ont mimé un bâillon avec leur main devant la bouche avant le match face au Japon, reprochant à la Fifa de les avoir réduits au silence.

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Les Allemands avaient-ils la tête à ce Mondial dans le fond ? Outre-Rhin, un fléchissement des audiences a été observé lors des matchs de la sélection pour les deux diffuseurs publics (ARD et ZDF). « Je n’ai jamais eu aussi peu envie de suivre une Coupe du monde que celle-ci », a déclaré le vice-chancelier, Robert Habec. Cet écologiste connaît pourtant bien Doha pour s’y être rendu en mars afin de négocier un contrat de livraison de gaz liquéfié.

Selon un sondage Civey/Spiegel, effectué du 18 octobre au 17 novembre auprès de 5 000 personnes, 77 % des personnes interrogées ont déclaré que leur intérêt pour cette édition était moins grand que pour la précédente. Tant mieux. Peut-être cela leur a-t-il évité de voir leur sélection encore éliminée au premier tour.

Alexandre Pedro et Thomas Wieder(Berlin, correspondant)

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