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«Avant, on avait beaucoup de monde» : avec l'inflation, les kebabs en pleine crise

Romain Bitot, édité par Yanis Darras 09h51, le 23 mars 2023

Les kebabs sont en première ligne de l'inflation. Face à la hausse des prix des matières premières, les propriétaires n'ont d'autre choix que d'augmenter leur prix et changer leur clientèle, au risque de disparaître. Pour les clients, "on est en train de passer d'un plat populaire, à un plat un peu bobo".

Les kebabs sont-ils en voie de disparition ? Alors que les fermetures de fast-food ont plus que doublé en un an, face à la hausse des prix des matières premières, les célèbres kebabs n'ont d'autres choix que d'augmenter leurs prix, s'ils ne veulent pas mettre la clé sous la porte. 

Des prix qui explosent...

À Paris, armé de sa petite scie électrique, Zanko gratte sa branche de viande. Cela fait 11 ans qu'il prépare des sandwichs maison. Et depuis le début de son activité, la formule kebab-frites est passée de 6 à 10 euros. "Tout a triplé", commente dépité, le restaurateur. "Les boules de salade par exemple, s'affichaient avant à 99 centimes. Maintenant, c'est plutôt 2 euros, 2,50 euros. Le pain a pris 20% à 30%", poursuit-il. 

Alors, face à la hausse des prix, Zanko estime avoir perdu environ 20% de ces clients. "Il y a des étudiants, mais pas autant qu'avant. Avant, on avait beaucoup de monde. Mais maintenant, les prix ont augmenté. On a été obligé de les augmenter, comme tous les restaurateurs", regrette-t-il. 

... vers un plat "un peu bobo"

Mais les habitués font toujours la queue devant son restaurant. Sven, étudiant, reconnaît le kebab à 6 euros, ça n'existe plus. "J'ai l'impression qu'on est en train de passer d'un plat populaire à plats un peu bobo, un peu tendance", estime le jeune homme. 

Alors, dans l'établissement de Zanko, on mise désormais sur la qualité et le fait maison pour attirer le comptoir, quitte à changer de clientèle. Derrière le comptoir, les trentenaires actifs remplacent peu à peu les budgets serrés.