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Ballon « espion » de la Chine : Pékin fustige la décision des États-Unis de détruire l’appareil

Pékin a exprimé son « fort mécontentement » dimanche 5 février quelques heures après que les États-Unis ont abattu le ballon chinois qui survolait leur sol.

L'opération menée samedi par un avion de chasse F-22 a eu lieu « au-dessus de l'eau au large de la côte de Caroline du Sud, dans l'espace aérien américain », a déclaré dans un communiqué le ministre de la défense américain, Lloyd Austin. Il a souligné qu'elle avait été menée en réponse à une « violation inacceptable » de la « souveraineté » américaine.

« La Chine exprime son fort mécontentement et proteste contre l'utilisation de la force par les États-Unis », a rapidement déclaré le ministère chinois des affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu'il se « réservait le droit » de répliquer.

Washington a « réagi de manière clairement excessive » et a « violé gravement les pratiques internationales », selon la même source. Le Pentagone assure qu'il s'agissait d'un ballon espion. Le ballon « était utilisé par la République populaire de Chine dans une tentative de surveiller des sites stratégiques » aux États-Unis, a déclaré Lloyd Austin.

Opérations de récupération

Joe Biden a félicité les pilotes ayant mené « avec succès » cette opération délicate. Il a indiqué avoir donné l'ordre dès mercredi d'abattre « dès que possible » le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre « le lieu le plus sûr pour le faire » afin d'éviter tout dégât au sol lors de la retombée d'éventuels débris.

Des opérations de récupération sont désormais en cours. Les débris se trouvent dans des eaux peu profondes, « cela va rendre les choses assez faciles », a déclaré un haut responsable militaire. Au moment d'être abattu, le ballon se trouvait à environ 18 kilomètres d'altitude et à une distance de 11 kilomètres de la côte, selon des responsables du Pentagone.

Peu avant, le trafic aérien avait été suspendu dans trois aéroports du sud-est des États-Unis par mesure « de sécurité nationale », avait annoncé le régulateur de l'aviation civile américaine (FAA). Il s'agissait d'un aéroport en Caroline du Nord et de deux en Caroline du Sud. Le trafic a repris peu après la fin de l'opération.

Des recherches météorologiques, selon Pékin

Cette affaire a jeté un froid sur les relations entre Washington et Pékin, provoquant le report d'une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine. Cette visite aurait été la première d'un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018.

Selon des responsables du Pentagone, le ballon était entré dans l'espace aérien américain une première fois le 28 janvier au-dessus de l'Alaska, avant d'entrer au Canada le 30 janvier, puis de re-rentrer dans l'espace aérien américain au niveau de l'Idaho, dans le nord-ouest des États-Unis, le 31 janvier. Mais les Américains n'avaient appris l'existence de ce ballon que jeudi, lorsqu'il était au-dessus du Montana, qui abrite des silos de missiles nucléaires. Il s'est ensuite peu à peu dirigé vers l'est du pays.

Pékin a reconnu que l'appareil était venu de Chine, mais assuré qu'il s'agissait d'un « aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques ». Celui-ci aurait « dévié de sa trajectoire », avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, en exprimant les « regrets » de son pays pour cette violation « involontaire » de l'espace aérien américain.

Vendredi, le Pentagone a déclaré qu'un deuxième ballon chinois avait été repéré au-dessus de l'Amérique latine.