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Belle semaine pour les Bourses européennes

Les marchés financiers semblent rassurés. Ce vendredi, les Bourses européennes ont terminé en hausse. A l'issue d'une cinquième séance de hausse cette semaine, Paris a gagné 0,81%. L'indice vedette CAC 40 a terminé à 7.322,39 points, revenant au-dessus de son niveau du 9 mars, avant le choc bancaire qui avait poussé l'indice sous les 6.900 points.

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La crise bancaire née de la faillite de l'établissement américain Silicon Valley Bank (SVB) semble désormais très loin dans la tête des investisseurs. Même le mois de mars est ressorti positif (+0,75%). Depuis le début de la semaine, l'indice affiche une progression de 3,59%. Il s'agit de sa meilleure performance hebdomadaire depuis début janvier. Sur les trois derniers mois, la cote parisienne a ainsi grimpé de 13,11%, son meilleur trimestre depuis fin 2020.

Un taux d'inflation en baisse

De leur côté, Francfort a terminé en hausse de 0,69%, Milan de 0,34%. Sur les trois premiers mois de l'année, les places européennes gagnent ainsi entre 12% et 14%. Londres a progressé de 0,15% vendredi et de 2,42% sur le trimestre.

Dans la plupart des secteurs, l'énergie reste le moteur principal de l'inflation

Wall Street semblait également orienté à la hausse à l'ouverture, ce vendredi 31 mars. Le Dow Jones montait de 0,53%, le S&P 500 de 0,47% et le Nasdaq de 0,56% vers 13h50 GMT. Ils s'orientent tous les trois vers une hausse de plus de 2% sur la semaine. Depuis le début de l'année, le Nasdaq sort du lot (+15%), tandis que le Dow Jones a très légèrement reculé de 0,3%.

Les Bourses européennes, elles, semblaient tout particulièrement rassurées par la publication du taux d'inflation annuel de la zone euro. Il a reculé en mars pour le cinquième mois consécutif, à 6,9% sur un an, après 8,5% en février. Cette tendance est liée à l'accalmie des prix de l'énergie, selon Eurostat. Les analystes tablaient initialement sur 7,1%. Corrigée des prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation dite « sous-jacente » a cependant encore progressé à 5,7% sur un an en février.

« La BCE n'a pas fini d'augmenter ses taux »

Un chiffre en ligne avec les estimations qui « ne perturbe pas les marchés aujourd'hui », avait constaté Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO Investment Solutions, dans la journée de vendredi. En France, l'inflation ralentit également: +5,6% sur un an en mars selon l'Insee, contre 6,3% en février.

« Dans toute l'Europe, l'inflation globale baisse, ce qui était attendu simplement parce que les prix de l'énergie ont baissé par rapport à l'année dernière », confirme Charlotte de Montpellier, économiste d'ING France.

Cependant, elle observe que « l'inflation sous-jacente ne diminue pas, cela veut dire que la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas fini d'augmenter ses taux, mais on s'y attendait aussi ».

Les impacts des taux élevés et de l'inflation se font de plus en plus sentir. « La consommation est en baisse en France, en Allemagne aussi, ce qui montre que la consommation est impactée par l'inflation et que nous sommes dans une phase de ralentissement de l'économie de façon générale », ajoute Charlotte de Montpellier, ce qui fait partie des objectifs de la BCE dans son combat contre l'inflation.

Un équilibre fragile

Les investisseurs anticipent encore un resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.

« Les marchés continuent de tabler sur des hausses de 25 points de base lors des deux prochaines réunions de la Banque centrale européenne (BCE), avec des probabilités légèrement plus élevées », a complété Christophe Boucher.

Quant à l'indice PCE, indicateur d'inflation privilégié par la banque centrale américaine pour calibrer sa politique monétaire, il a ralenti plus qu'espéré par les analystes sondés par Bloomberg, à 5% sur un an, et à 0,3% sur un mois. Autre point positif pour l'évolution de l'inflation selon les intervenants, les dépenses de consommation se sont stabilisées (+0,2%).

Autant en Europe qu'aux Etats-Unis, l'inflation reste toutefois largement au-dessus de l'objectif de 2%, fixé par les banques centrales. Elle pourrait pousser ces dernières à augmenter davantage leurs taux directeurs. « Des deux côtés de l'Atlantique, [la BCE et la Fed] sont en train de doser leur remontée des taux, pour éviter de rajouter un danger dans l'équilibre du secteur bancaire », estimait Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink Finance, jeudi 30 mars.

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Les prix du pétrole en hausse

La faillite de la banque américaine SVB et le rachat de la banque suisse en difficulté Credit Suisse par UBS ont été « une alerte non négligeable », selon lui. « Il y a une accalmie, mais cela peut repartir à tout moment », prévient l'expert. Ce vendredi, les actions des banques européennes ont poursuivi leur remontée.

L'action BNP Paribas était en hausse de 1,25%, à 55,21 euros. Celle de la Société générale, elle, a terminé en hausse de 0,05% à 20,28 euros.

Le dilemme de la remontée des taux se retranscrit sur le marché obligataire. Les taux américains à deux ans, les plus sensibles à la politique monétaire des banques centrales et aux perspectives de court terme, n'y variaient presque pas. Le rendement de la dette des Etats-Unis à 2 ans valait 4,11% ce vendredi, contre 4,12% à la clôture de jeudi. L'équivalent à échéance 10 ans reculait à 3,52% contre 3,55% la veille.

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Les prix du pétrole montaient, dans la tendance de la semaine. Le baril de Brent de Mer du Nord valait 79,77 dollars (+0,63%) et le WTI américain 78,33 dollars (+1,29%) vers 13h45 GMT. En cinq jours, ils ont pris respectivement plus de 6% et 8%. L'euro baissait de 0,18% à 1,0885 dollar, et le bitcoin progressait de 1,04% à 28.445 dollars.

(Avec AFP)