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Biodiversité : 6e extinction, génocide, suicide... les termes alarmants de la Cop 15 qui débute ce mercredi

La COP15 sur la biodiversité s'ouvre ce 7 décembre à Montréal, au Canada. Les sujets abordés par les 190 pays représentés concernent des thématiques alarmantes. Jusqu'au 19 décembre, il sera question d'extinction massive, de génocide, de suicide. 

L'humanité est devenue "une arme d'extinction massive". Les mots d'Antonio Guterres, ont été prononcés comme une alerte, l'injonction du secrétaire général de l'ONU est simple : il faut cesser cette "guerre à la nature". 

Point de rupture

"Aujourd’hui nous ne sommes pas en harmonie avec la nature, au contraire nous jouons une mélodie bien différente" résume Antonio Guterres, décrivant une "cacophonie du chaos jouée avec des instruments de destructions". La mélodie de la sixième extinction devrait alarmer les chefs d'orchestre. C'est le but de la COP15 qui s'ouvre à Montréal ce mercredi : partir du constat scientifique qu'est celui d'une sixième extinction massive en cours, pour aller vers un terrain de discussion aux deux pans. 

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D'une part, l'approche économique du problème. Pallier les dégâts provoqués, même si l'intention est bonne, a un coût que devront assumer les 190 dirigeants réunis aujourd'hui au Canada, en prenant soin de répartir cet impact équitablement entre les différentes victimes ou responsables du changement climatique. 

D'autre part, l'application technique de différentes mesures doit être discutée pour dénicher les meilleures solutions parmi les propositions des scientifiques et établir un calendrier pour leur mise en œuvre. 

Le chiffre avec lequel partent les instances représentées lors de cette COP est considérable : un million. C'est le nombre d'espèces actuellement menacées d'extinction et qu'il faudrait préserver pour éviter l'avalanche de conséquences dramatiques que craint Antonio Guterres. 

Génocide ou suicide ?

L'humanité comme "arme d'extinction massive" ? Les termes utilisés par le secrétaire général de l'ONU semblent hyperboliques, et pourtant, il est bien question d'une 6ème extinction, dont la cause semble être d'origine humaine. Lors de la levée de rideau de la COP15 à Montréal, Antonio Guterres a appuyé le fait qu'avec "notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive". 

Évoquant une "orgie de destruction", il met en cause une surconsommation globale, aux dépens de la préservation des ressources et une croissance sans limite, au profit de la diminution de la part d'espèces naturelles sur Terre. 

L'intervention du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a été perturbée par des cris d'activistes autochtones. Ils soulignent que leur mise en danger, voire de leur "génocide", qu'il s'agisse de groupes présents en Amérique du Nord, Amérique du Sud ou Asie pacifique. "Pour sauver la biodiversité, arrêtez d'envahir nos terres" ont-ils martelé sous les applaudissements d'une partie de la salle, pour eux, "Génocide des autochtones = écocide". 

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"En fin de compte, nous nous suicidons par procuration" a ajouté le secrétaire général. Dans les colonnes du National Geographic, l'auteure Elizabeth Kolbert rappelait que l'homo sapiens avait vécu environ 200 000 millions d'années, pour une moyenne d'un million d'années par espèce, soit un cinquième du temps qu'il aurait pu passer sur Terre. Survivrons-nous à l'extinction de tant d'autres espèces ? "Au bout du compte, je pense que nous n’avons pas envie de connaître la réponse à cette question", déplorait-elle. 

Le coût de la sauvegarde 

Préserver un million d'espèces menacées de s'éteindre, empêcher la dégradation des terres fertiles, inverser la courbe de la pollution et des températures... ça a un coût. 

Pour financer un tel projet de sauvegarde, une ambition phare projetée lors des discussions de l'ONU serait le plan 30 x 30. Il reposerait dans le fait de placer au moins 30 % de la surface du globe, équitablement répartie entre terres et mers, sous protection juridique minimale d'ici 2030. Depuis 2010, un accord met ce seuil de protection à 10 %, récemment passé à 17 %. 

Et si sauver la biodiversité a un coût, la détruire également. C'est pourquoi la question des subventions néfastes à l'agriculture, à l'élevage et à la pêche sera mise sur la table, de même que la réduction des pesticides. Comme c'était le cas lors de la Cop 27 le mois dernier, les pays en développement demandent davantage de financement pour remédier aux problèmes liés aux enjeux climatiques qui les atteignent déjà. 

Les pertes économiques liées à la dégradation des écosystèmes sont estimées à 3 000 milliards de dollars par an, à partir de 2030.

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La sixième extinction se différencie des cinq autres par son origine. C'est la première fois en 3,8 milliards d'années de vie sur Terre qu'elle est causée par l'une des espèces qu'elle abrite. Les 190 représentants de pays ont jusqu'au 19 décembre pour répondre à la question.