« Quel bilan tirez-vous de ce surf trip de cinq jours en Islande ?
J'étais au départ hyper emballé parce que j'étais déjà venu en Islande, mais jamais avec l'idée de surfer. J'étais donc à fond partant pour cette expérience atypique et insolite. Je pensais toutefois que l'on allait souffrir avec le froid de l'océan alors qu'en fait ce fut largement supportable grâce au fait qu'on avait le bon équipement. Ce qui est avant tout très agréable, c'est de retrouver cette sensation de surf comme à l'époque, avec des spots juste pour nous, ce qui aujourd'hui est très rare.
Justement, surfer à deux, sans personne autour, ça change quoi ?
Ça décuple le plaisir. Aujourd'hui, même si tu te retrouves avec cent personnes à l'eau et des vagues parfaites, tu es frustré. Ce qui n'était pas le cas en Islande. C'est le plaisir du surf que j'avais il y a 20 ans. Retrouver ça, c'est un grand plaisir même si les conditions sont plus hostiles. Ce pays est extraordinaire, la nature est présente partout et c'est elle qui décide et fixe les limites. Le décor est époustouflant, avec des plages de sable noir, de la lave comme sur la Lune, des sessions avec vues sur les glaciers, les montagnes, ce qui est complètement fou et extraordinaire. Et puis, rien que la route c'est un spectacle.
Surfer avec des chaussons, des gants, une cagoule et dans une eau froide, est-ce que cela change beaucoup des pratiques habituelles ?
C'est assez marrant car moi, au Pays basque, ça me fait ch*** cette période de l'année où tu dois mettre tout cet équipement, même si c'est rare de mettre la totale. Mais faire ça ici, en Islande, c'est un rituel. Du coup, tu le supportes mieux. La cagoule, quand je suis au Pays basque, j'ai l'impression que c'est gênant pour l'équilibre alors qu'ici pas du tout. Si tu mets la tête sous l'eau tu prends un énorme coup de barre (rires).
Se retrouver à l'eau et partager ce trip avec un surfeur pro comme Michel Bourez, ça provoque quel sentiment ?
On a déjà fait du surf dans les eaux chaudes de Polynésie, là on l'a fait dans les eaux froides de l'Islande et là c'était vraiment cool. On se connaissait déjà et on s'entend super bien. On a partagé nos expériences de sportifs, nos petites recettes de préparation physique et de surf aussi. C'était marrant aussi de se dire "Tiens il va peut-être y avoir une orque ou une baleine"... On discutait longuement de ça avant d'aller surfer. Moi j'avais un peu ce fantasme d'apercevoir au large l'aileron d'une orque. Michel pas spécialement (rires).
« C'est véritablement la nature qui fixe les règles »
Ce trip vous a-t-il donné envie d'aller explorer d'autres endroits de surf à l'abri des regards ?
Oui, on veut pousser le bouchon un peu plus loin. On aimerait le refaire dans un trip plus itinérant au Nord ou à l'Est de l'Islande. Avoir la flexibilité d'un van aménagé pour se coucher et se lever là où on veut. Être au chaud aussi car la météo en Islande est pour le moins imprévisible. Moi qui suis passionné par différents sports, j'aimerais faire un trip ici à vélo en choisissant un endroit spécifique. Comme je suis plongeur, j'aimerais aller dans cette fameuse faille (à l'Est de Reykjavik) où l'eau, qui arrive directement du glacier, est tellement transparente que tu as une visibilité de cent mètres. Il y a mille aventures à vivre ici. De plus, la nourriture est excellente, les gens sont adorables, le spectacle est partout, c'est puissant.
Peut-on rapprocher le contexte islandais de celui, dans l'autre extrême, de la Polynésie française ?
Il y a plein de similitudes parce que, dans ces deux extrêmes, c'est véritablement la nature qui fixe les règles. Dans une version très marine, la Polynésie française c'est ce qu'il y a pour moi de plus beau quand tu aimes la mer. La faune et la flore sont tellement riches. L'Islande est la version plus froide avec en prime les glaciers, les volcans, la lave, la neige. Sans parler du ski en allant faire de la randonnée sur un glacier avec la vue sur l'océan, ça doit être dantesque. Ses deux extrêmes s'accordent très bien. C'est une super combinaison. »
publié le 25 septembre 2022 à 11h55