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Bordeaux : une collection de 1000 appareils photos du XXe siècle vendue aux enchères

Ce samedi à Bordeaux, l'hôtel des ventes de Tourny organise une enchère insolite. Une collection de 1000 appareils photos du XXe siècle sera présentée en salle.

Le Figaro Bordeaux

«J'ai rêvé de les exposer dans un musée». Sylvie Mossuz détient un héritage singulier. Décédé le 7 avril 2022 à 86 ans, son collectionneur de père lui a transmis plus de 1000 appareils photos datant du XXe siècle. Ils seront vendus aux enchères ce samedi 4 décembre à 14h30 à l'hôtel des ventes de Tourny à Bordeaux. Des trésors pour la plupart insoupçonnés, dont le lot est estimé entre 20.000 et 30.000 euros. «Quand je rentrais dans l'appartement, tout était rangé», se remémore la fille unique de Serge Mossuz. Quelle ne fut donc pas sa surprise en vidant les lieux. «Il y en avait partout», décrit-elle, «en ouvrant le tiroir du meuble où il rangeait ses livres sur la guerre, j'en ai par exemple trouvé vingt, entassés les uns contre les autres, bien rangés dans du papier bulle».

En charge de l'expertise de cet attirail, Isabelle Cazeils apprécie l'œuvre d'un connaisseur. Selon cette docteure en Histoire de la photographie, ces moyens formats se démarquent : «Il y a des pièces rares, bien conservées et nettoyées.» Contaflex bi objectifs, Hasselblad, Leica et Rollei, presque toute la technologie photographique inventée depuis 1900 est représentée. La spécialiste souligne que contrairement à d'autres amateurs qui les accumulent par dizaine, Serge Mossuz s'est satisfait d'une unité par modèle.

Plus impressionnant encore : tous ses appareils photos fonctionnent. « Quand l'un d'entre eux dysfonctionnait, il commandait des carcasses sur Ebay pour les réparer», explique sa fille «très fière» d'avoir vu son père occuper ainsi sa retraite. Parmi ses pièces préférées, un graphoscope équipé d'une lentille grossissante (les premiers sont apparus dans les années 1855, NDLR) qu'elle a conservé pour sa valeur sentimentale.

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Serge Mossuz a commencé sa collection d'appareils photo dans les années 2000 après avoir vendu sa licence de taxi. Collection personnel Sylvie Mossuz/DR

Des enchères intéressant jusqu'à Poitiers

Commissaire-priseur depuis quinze ans, Maître Emmanuel Layant décrit l'une des plus belles trouvailles de sa carrière. Elle suscite d'ailleurs l'intérêt d'amateurs jusqu'à Poitiers. «Juste avant, je place tout de même l'enchère de plus 120.000 vinyles, l'an passé. Il y en avait trois maisons emplies», précise-t-il, en détaillant quand même «la magie» de l'appartement de Serge Mossuz. Situé dans un immeuble «des plus classique» dans le quartier bordelais du Bouscat, il recelait de plus d'un trésor.

Gendre d'un brocanteur, le défunt a «toujours eu la fibre» selon sa fille. Il lui a ainsi légué deux autres impressionnantes collections. L'une de timbres, l'autre de trains électriques. La vente de près 500 miniatures, dont une reproduction collector de l'Orient Express, sera organisée prochainement. Côté philatélie, Sylvie Mossuz conserve désormais les «trente classeurs épais de huit centimètres» que son père a évalués à 1 million d'euros de son vivant. «Mon grand-père lui a offert son premier timbre tout petit. Il a acheté le suivant avec ses premiers sous. Il n'a pas arrêté depuis. Certains sont fléchés à 10.000 euros», explique non sans admiration l'héritière de l'œuvre d'une vie.

Enchères ouvertes au public à l'hôtel des ventes de Tourny, 38 Rue Lafaurie de Monbadon à Bordeaux, ce samedi 4 décembre à 14h30. Premiers à partir de 10 euros.