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Boulettes de viande à la mort-aux-rats, qui en veut aux chiens à Cognac ?

Boulettes de viande à la mort-aux-rats, qui en veut aux chiens à Cognac ?
Fabrice a l’habitude de promener son chien « Brouks » le long de la Charente, un épagneul breton croisé d’un setter irlandais. Mis aux courants des faits, il est peu rassuré.

Photo F. P.

Par Fanny PERRETTE - f.perrette@charentelibre.fr, publié le 29 mars 2023 à 19h58.

Depuis la semaine dernière, plusieurs toutous ont été empoisonnés à Cognac. Avec des boulettes de viande enrobées de pain de mie assaisonnées au raticide. Les propriétaires canins s’inquiètent.

Y a-t-il un empoisonneur de chiens à Cognac ? « Oui, très clairement », assène le propriétaire d’un croisé husky intoxiqué par des boulettes de viande et de pain de mie fourrées au rodenticide. Les faits sont survenus lundi 20 mars rue de Marignan, non loin de son domicile. « On est quasiment sûr que c’est de la mort-aux-rats, ça se reconnaît facilement », lance-t-il. Après des régurgitations et...

Y a-t-il un empoisonneur de chiens à Cognac ? « Oui, très clairement », assène le propriétaire d’un croisé husky intoxiqué par des boulettes de viande et de pain de mie fourrées au rodenticide. Les faits sont survenus lundi 20 mars rue de Marignan, non loin de son domicile. « On est quasiment sûr que c’est de la mort-aux-rats, ça se reconnaît facilement », lance-t-il. Après des régurgitations et un passage chez le vétérinaire, repos et hydratation ont été préconisés. Malgré sa corpulence massive, le canidé a mis cinq jours à s’en remettre.

Il est arrivé la même chose au toutou de Manon Richard, un border collie qu’elle promène souvent sur les bords de la Charente. « On était du côté de la base plein air dans le petit chemin blanc près du restaurant La Courtine, raconte la jeune fille. Notre chien est revenu vers nous tout tremblant avec un filet de bave. Je suis allée voir ce qu’il avait mangé et c’étaient ces boulettes. On a vite compris que c’était un empoisonnement. »

Notre chien est revenu vers nous tout tremblant avec un filet de bave.

Contactés, des vétérinaires sont étonnés. « C’est rarissime, glisse Laurent Meyer, vétérinaire cognaçais de la clinique Saint-Martin. En général, quand les chiens mangent des raticides, ce sont des accidents domestiques. Quand c’est volontaire, ce sont souvent des voisins mécontents qui tuent les chiens avec de l’antigel. C’est très sucré, ils adorent ça. »

« Tout le monde est un peu terrifié »

D’autres témoignages similaires ont été publiés sur les réseaux sociaux. Le boulevard Oscar-Planat, à proximité de l’école Paul-Bert, semblerait lui aussi avoir été visé par ces boulettes empoisonnées.

La communauté locale des propriétaires canins a des sueurs froides. Une trentaine d’entre eux sont réunis dans un groupe de promenade sur WhatsApp. « Des membres du groupe ont eu la peur de leur vie avec des chiens amenés en extrême urgence chez le vétérinaire, soufflent-ils. Désormais, tout le monde est un peu terrifié à l’idée de promener ses animaux aux endroits concernés. »

Une plainte a été déposée au commissariat de Cognac pour empoisonnement. Pour rappel, le fait de donner volontairement et sans nécessité la mort à un animal domestique est puni d’une amende de 1.500€. Le double en cas de récidive. Et exercer des sévices graves ou commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 € d’amende.

La pet sitter Mathilde Lang avec « Odie », un chiot victime d’une attaque de chiens en liberté le long de la Charente.
La pet sitter Mathilde Lang avec « Odie », un chiot victime d’une attaque de chiens en liberté le long de la Charente.

Repro CL

Les cabots en liberté causent des peurs bleues

Le nombre de chiens sans laisse le long de la Charente irait crescendo, comme en témoignent des dizaines de personnes sur les réseaux sociaux. « Ça devient n’importe quoi », estime Mathilde Lang, dont le métier consiste à s’occuper et promener des animaux.
La pet sitter le constate lors de ses sorties quotidiennes le long du fleuve : « Les gens laissent leurs chiens sauter sur les autres sous prétexte qu’ils sont gentils. Mais nous, on n’en sait rien ! Beaucoup de chiens sont traumatisés après des attaques. Cela a un coût émotionnel et financier important. »
Elle garde notamment « Odie », un shih tzu qui s’est récemment fait attaquer avec sa propriétaire, Anaïs. « En voyant d’autres chiens arriver en face, je l’ai porté pour le protéger. Il y en a un qui s’est avancé comme un guépard en rampant sur le sol. Il m’a sauté dessus », raconte-t-elle encore sous le choc. Si elle n’a rien, ce n’est pas le cas d’« Odie ». Le chiot s’en est sorti avec un ulcère à l’œil, qui a bien failli se transformer en glaucome.