France
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« Boulevard Davout » : déambulation poétique dans les rues du XXe arrondissement de Paris

Une tempête s’est abattue sur le XXe arrondissement de Paris. Un orage d’une violence inouïe qui a fait voler les tuiles, étêté les arbres, renversé les tables des cafés, inondé les galeries du métro, secoué les esprits et bien plus encore. Sur le toit de la toute nouvelle piscine Yvonne Godard, un jeune homme s’apprête à escalader la balustrade. Andrea veut en finir avec une existence de deuils et de solitude mais son projet est interrompu par l’irruption d’une étrange sans abri. Ils commencent à parler de la vie, de la mort dans une valse aussi désespérée que souriante.

La ville pour décor

Cette séquence est l’une des trois qui composent la mosaïque de Boulevard Davout. Trois volets que les spectateurs, répartis en trois groupes, découvrent simultanément et, de fait, dans des ordres différents, déambulant d’une histoire à l’autre à proximité de l’artère parisienne qui donne son nom au spectacle.

Le collectif bordelais OS’O (pour « On S’Organise »), composé de Roxane Brumachon, Bess Davies, Mathieu Ehard, Baptise Girard et Tom Linton, se sont, avec la dramaturge Olivia Barron, inspirés de l’atmosphère de ce quartier de l’est parisien, autrefois surnommé la zone. Rejoints par quelques acteurs du Laboratoire d’expression et de création (Labec), les comédiens d’OS’O jouent avec l’espace urbain : une friche, un local désaffecté, un coin de rue… Le théâtre s’immisce dans les recoins dessinés par ce décor urbain. Et c’est tout un imaginaire qui s’ouvre alors.

Dans ce spectacle d’un genre singulier, les murs d’aucune salle ne permettent de séparer le réel de la fiction et c’est avec délice que le public se glisse dans cette porosité fructueuse. Ici, on pose la première pierre d’un ambitieux projet immobilier. Là, Abdias, un jeune sans-abri, se rend chez un vieil homme, un énigmatique médecin à la retraite qui propose une chambre en colocation… Toujours en embuscade, le mystère, distillé dans les saynètes, convoque des fantômes qui s’attarderont au bras du spectateur longtemps après la représentation, lorsque celui-ci, cheminant de la ville, se surprendra soudain à la regarder différemment.