Brad Pitt dans « Le Monde », l’incarnation d’une carrière hollywoodienne

Dans le film Babylon, de Damien Chazelle, en salle depuis le 18 janvier, Brad Pitt incarne Jack Conrad, une star du muet qui peine à s’adapter au cinéma parlant, en pleine métamorphose d’Hollywood, dans les années 1920. Parallèlement à la sortie du film ressurgit dans la presse et sur les réseaux sociaux une procédure judiciaire, révélée par le New York Times en octobre 2022, dans laquelle l’acteur américain est accusé de violences physiques contre ses enfants et son ex-compagne Angelina Jolie. La première zone d’ombre dans sa grande carrière cinématographique.

Brad Pitt a beau avoir marqué les esprits comme auto-stoppeur sexy dans Thelma et Louise, de Ridley Scott, en 1991, il n’est mentionné pour la première fois dans Le Monde que l’année suivante. Dans sa critique du film américain indépendant Johnny Suede, de Tom DiCillo (le chef opérateur de Jim Jarmusch), titré « Le petit malin », Colette Godard évoque le 24 avril 1992 le « charme personnel » de la future vedette : « Il paraît tout rond, tout jeune, sans un gramme de malice, et possède un métier sûr », écrit la journaliste.

« S’inspirant éhontément des manières de Steve McQueen, Pitt ridiculise ses cadets et affirme son statut d’égal de Clooney. » Le journaliste Thomas Sotinel en 2002

Depuis, l’acteur est régulièrement cité au rythme des critiques des grands succès au box-office auxquels il participe : Et au milieu coule une rivière (1992), de Robert Redford ; Entretien avec un vampire (1994), de Neil Jordan ; ou Sept ans au Tibet (1997), de Jean-Jacques Annaud. En 2002, Thomas Sotinel raconte « l’association de superstars » qu’est le blockbuster Ocean’s Eleven, signé Steven Soderbergh. Pour le journaliste, Brad Pitt se « taille la part du lion » dès le prologue. Il précise : « S’inspirant éhontément des manières de Steve McQueen, Pitt ridiculise ses cadets et affirme son statut d’égal de Clooney. »

Brad Pitt semble d’abord être une star de cinéma comme les autres. Son nom surgit jusque dans les pages Voyage du journal, à propos de l’île d’Anguilla, le « tropique du dollar », selon Nicolas Bourcier, fin 2007. Dans ce paradis fiscal des Caraïbes, Pitt croise notamment Robert De Niro ou Denzel Washington, les soirs de Noël ou du Nouvel An.

Avatars numériques

En février 2009, la journaliste Claudine Mulard décrit la création des avatars numériques de Brad Pitt, à l’occasion de la sortie du film L’Etrange Histoire de Benjamin Button, de David Fincher, où le personnage passe du nourrisson au vieillard avant de se transformer physiquement dans le sens inverse. Pitt, « ayant un droit de regard sur son image », participe à tout le processus, nourri par deux décennies de carrière. Les « chirurgiens esthétiques numériques » ont utilisé le visage de la star dans Thelma et Louise.

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