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Brest-Orly : pour le ministre délégué aux Transports, « Chalair était prête, Céleste un peu moins »

Deux compagnies, Celeste et Chalair, candidataient à la reprise de la ligne aérienne Brest-Orly. Qu’est-ce qui a conduit au choix de Chalair ?

Cette ligne n’étant pas subventionnée, il n’y a pas le choix, par l’État, d’une entreprise au détriment d’une autre. Il y a simplement une entreprise qui, en termes d’agrément de sécurité et de robustesse financière, répondait aux critères fixés par Air France, détenteur des créneaux horaires. Chalair était prête, Céleste un peu moins. Cela ne veut pas dire qu’à l’avenir, Céleste ne pourra pas être un partenaire et un opérateur. Le seul choix qu’a fait l’État, c’est d’obtenir la garantie de la continuité de la ligne, en insistant auprès d’Air France pour que Transavia prolonge de six mois la desserte. Aujourd’hui, un accord commercial a abouti, qui permettra une reprise des vols par Chalair, sans discontinuité.

Les entreprises ont intégré la nécessité de réduire leur empreinte carbone, et cela passe notamment par une réduction des vols affaires. Dans ce contexte, le combat pour le maintien de cette ligne n’est-il pas d’arrière-garde ?

On verra la durée des choses. La France est le premier pays à avoir interdit les lignes commerciales aériennes, lorsqu’il y a une alternative ferroviaire à moins de 2 h 30. À Brest, ce n’est pas le cas. Et tant que cette offre compétitive n’existe pas, il aurait été préjudiciable pour la métropole brestoise de ne pas disposer de ce complément aérien. Je partageais l’analyse des élus locaux et des acteurs économiques sur ce point. Est-ce que dans cinq ou dix ans, on sera dans la même situation ? La transition écologique se porte dans la durée. Et dans le cadre du plan Etat-Région, il y aura des discussions pour développer des offres alternatives, et notamment le ferroviaire.

Que reste-t-il de la promesse formulée par Emmanuel Macron en 2018 à Quimper, de mettre Brest et Quimper et 3 h de Paris par le rail ?

Il y a eu des améliorations ces dernières années pour la connexion Paris-Rennes. Aujourd’hui, on a une desserte en 3 h 30-3 h 45, avec neuf allers-retours quotidiens, et onze le vendredi. La suite va faire partie des discussions entre l’État et la Région dans le cadre du Contrat de plan qui commencera sa négociation à la fin du mois de janvier 2023.

Cette ambition n’est pas enterrée ?

C’est un projet plutôt de long terme, mais à ce stade, je ne considère pas qu’il faille l’enterrer. En parallèle, il faut aussi améliorer la qualité de services à bord des trains. Et j’ai insisté auprès de la SNCF afin qu’elle soit de plus en plus attentive sur la connectivité, les services rendus à bord, la propreté, l’information voyageurs.

Brest et Quimper à 3 h de Paris, c’est un projet de long terme, mais à ce stade, je ne considère pas qu’il faille l’enterrer.

À Brest, la métropole lance sa deuxième ligne de tram et une ligne BHNS. Le projet global avoisine les 250 M€. A quelle hauteur l’État va accompagner ?

Sur ces projets, il y a des appels à projet en cours, et d’autres, avec l’Ademe notamment, qui seront relancés en 2023. Beaucoup de villes développent ce type de projets, dont Brest. Cela entrera aussi dans les discussions autour du nouveau contrat de plan Etat-Région. Plusieurs options sont ouvertes pour de possibles soutiens au titre du fond Vert. À ce stade, il n’y a pas de somme affectée, mais si le projet est solide, il peut y avoir des subventions.

Le président a annoncé dimanche vouloir doter dix métropoles françaises d’un réseau RER. Est-ce que Rennes sera dans la liste ?

Rennes fait partie des projets qui ne partent pas de rien, et qui ont déjà été examinés et creusés. Il y a une ouverture, mais aucun choix ne sera arrêté cette année. La première étape, c’est le rapport du conseil d’orientation des infrastructures qui sera rendu avant Noël, qui évoquera à nouveau la question des RER métropolitains. C’est une idée qui progresse depuis trois ans, et qui a fait l’objet d’études du Ministère des transports et de la SNCF. Il peut y avoir des financements, un calendrier, des tracés, pour les métropoles les plus mûres sur le sujet. Soit dans le cadre des contrats de plan Etat-Région, soit dans une programmation d’investissements que l’on va définir au premier semestre 2023.

Sur les RER métropolitains, il y a une ouverture pour Rennes, mais aucun choix ne sera arrêté cette année.

En 2025, les métropoles de Rennes et Brest devront avoir créé des zones à faibles émissions (ZFE) pour l’amélioration de la qualité de l’air. L’État sera-t-il au soutien des collectivités pour éviter de laisser les moins fortunés sur le bord de la route ?

D’abord, il faut rappeler que cet outil est à la main des collectivités, qui définissent très largement les paramètres, y compris le calendrier, pour les villes qui ne dépassent pas les seuils d’émission de qualité de l’air. L’État sera en accompagnement des personnes concernées, par des dispositifs d’aides qui viendront en complément de dispositifs locaux. Nous avons déjà renforcé le bonus pour les ménages les plus modestes, ainsi que la prime à la conversion. À partir du 1er janvier, on expérimentera les prêts à taux zéro qui pourront être étendus à toutes les métropoles qui feront le choix de la ZFE. La priorité est de verdir les parcs. Dans le cadre du Fond vert, 2 milliards d’euros sont fléchés en 2023, et les préfets pourront discuter avec les collectivités, y compris dans le cadre d’un projet ZFE, pour compléter des aides à tel projet d’infrastructures ou d’investissement local.

Brest-Orly : pour le ministre délégué aux Transports, « Chalair était prête, Céleste un peu moins »