France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Bronchiolite : des cas en augmentation, la carte de l'épidémie en France

Bronchiolite : des cas en augmentation, la carte de l'épidémie en France BRONCHIOLITE. Début octobre, les autorités sanitaires ont alerté sur le retour de la bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans. Plusieurs régions sont déjà en phase pré-épidémique.

Les indicateurs sont orange dans certaines régions indiquant des cas de bronchiolite en nette hausse en France. Cette maladie respiratoire très contagieuse qui touche principalement les bébés et les personnes âgées est le plus souvent transmise par les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus sans aucun symptôme ou un simple rhume. L'épidémie se transmet rapidement car beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir. Cette maladie de saison débute généralement à la mi-octobre, atteint un pic en décembre et se termine à la fin de l'hiver.

Dans un rapport publié par Santé publique France, les premiers indicateurs sont préoccupants. Ces derniers jours l'agence de santé s'est inquiétée de la "poursuite de l'augmentation des indicateurs de surveillance de la bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans". Certaines régions sont plus impactées que d'autres. L'autorité a déclaré le passage en phase pré-épidémique dans les régions Hauts-de-France, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Dans ce même rapport, il y est précisé que parmi les 1 491 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour bronchiolite entre le 26 septembre et le 2 octobre, 91% étaient âgés de moins de 1 an et 31% ont été hospitalisés, soit près de 500 bébés. 

Christophe Lavenu, kinésithérapeute et aussi référent Normandie pour le réseau bronchiolite a indiqué au micro de France Bleu recevoir de plus en plus de nouveaux nés. "La bronchiolite reprend du terrain. (...) Les consultations augmentent chez SOS médecins et au niveau du CHU. La semaine dernière, la veille épidémique a classé la Normandie, première région en phase pré épidémique" a t-il précisé.

L'infection ressemble, dans un premier temps, à un rhume ou à une rhinopharyngite, accompagné d'une légère fièvre. Rapidement, une toux sèche vient s'ajouter à ces symptômes et la respiration du bébé se fait rapide et sifflante. S'il a moins de 6 mois, s'il boit uniquement la moitié de ses biberons à trois reprises consécutives, s'il s'agit d'un ancien prématuré âgé de moins de trois mois, s'il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée, s'il vomit systématiquement, s'il dort en permanence ou s'il pleure de manière inhabituelle et ne peut pas s'endormir, il faut emmener l'enfant aux urgences rapidement. Généralement, les symptômes s'atténuent en quelques jours et, en huit à dix jours, le nourrisson est guéri – une toux résiduelle peut cependant persister une quinzaine de jours, avant de disparaître.

Afin d'accompagner la guérison, il est conseillé aux parents de nettoyer le nez de leur enfant au moins six fois par jour avec du sérum physiologique, en particulier avant de lui donner à boire ou à manger. Il est également recommandé de lui donner régulièrement de l'eau, afin d'éviter toute déshydratation. Enfin, fractionner ses repas en des quantités plus petites mais plus régulières aide à la guérison. Des séances de kinésithérapeute sont parfois également recommandées pour aider les malades à respirer.

La bronchiolite est une infection respiratoire des bronchioles (petites bronches situées à l'extrémité des bronches), d'origine virale, qui touche les bébés. Courante et très contagieuse, elle touche d'ordinaire chaque année environ 30% des bébés de moins de deux ans. C'est la première cause d'hospitalisation en pédiatrie chez les moins de deux ans. Provoquant une toux est une respiration difficile, rapide et sifflante, elle est – la plupart du temps – bénigne, bien qu'angoissante pour les jeunes parents. Dans certains cas, elle nécessite un passage aux urgences, voire une hospitalisation. Pour rappel, il n'existe pour le moment aucun vaccin contre la bronchiolite : seuls ses symptômes se soignent. D'ordinaire, elle met les services d'urgence pédiatriques sous tensions à la mi-novembre, pour atteindre son pic en décembre et se terminer à la fin de l'hiver.

Il est recommandé de limiter les visites au cercle des adultes très proches, non malades. Dans la mesure du possible, il est préférable de ne pas prendre les transports en commun, de ne pas aller au supermarché ou au restaurant avec les bébés de moins de deux mois, et d'éviter les grandes fêtes et repas de famille. Il faut juste garder à l'abri des virus ces enfants, le temps qu'ils soient suffisamment solides pour pouvoir y résister. Ce sont vraiment les deux premiers mois de vie qui conduisent les enfants à des formes graves de la maladie.

Si l'enfant est infecté, il est recommandé, dans la mesure du possible, de trouver une alternative aux urgences, ne pas y aller directement, sauf pour les tout-petits, les moins de deux mois. Les urgences étant surchargées, les autres enfants, en particulier quand les symptômes sont de faible gravité, doivent être pris en charge par leur médecin généraliste ou leur pédiatre. En cas d'apparition des premiers symptômes de bronchiolite, seuls les enfants de moins de deux mois doivent absolument consulter aux urgences, où ils seront hospitalisés "quelques heures ou quelques jours pour surveillance et traitement des symptômes", précise la Société française de pédiatrie sur son site. L'Agence nationale de santé publique a donné plusieurs recommandations pour éviter la contamination :

  • En se lavant les mains pendant 30 secondes avec de l'eau et du savon avant ou après contact avec le nourrisson.
  • Eviter les endroits publics confinés.
  • Laver les jouets des enfants.
  • Aérer la pièce où le bébé dort au moins 10 minutes par jour.
  • Si un adulte est malade dans l'entourage de l'enfant, ne pas embrasser le bébé et porter un masque.

L'espoir d'un vaccin pour 2023 ?

Vendredi 16 septembre 2022, Sanofi a annoncé dans un communiqué qu'un premier vaccin contre la bronchiolite, nommé Beyfortus, a été recommandé par l'Agence européenne des médicaments, pour tous les bébés de moins d'un an. Ce vaccin développé conjointement par Sanofi et AstraZeneca serait administrable en une seule dose. "S'il est approuvé, Beyfortus deviendra le premier et le seul agent d'immunisation passive à dose unique indiqué pour tous les nourrissons, notamment ceux en bonne santé, nés à terme ou prématurément, ou ceux qui présentent certains problèmes de santé" a ajouté l'entreprise française. 

Franceinfo précise le fonctionnement de cette future protection : "Plutôt qu'un vaccin, la solution injectable de Sanofi-AstraZeneca est un traitement préventif, un anticorps monoclonal qui va protéger les bébés de moins d'un an durant toute la période épidémique, c'est-à-dire l'automne et l'hiver." Ce vaccin préventif qui concerne uniquement les bébés, excluant les personnes âgées, devrait arriver au plus tôt en 2023, le temps que Commission européenne valide son autorisation de mise sur le marché.