« À froid, quelles impressions avez-vous gardées du revers à Lorient (1-2) ?
Les mêmes qu'à chaud. On a commencé par quatre cinq bonnes minutes et puis à la moindre petite alerte, une fragilité s'est dégagée de l'équipe, au point d'être mené 2-0 à la mi-temps en s'en sortant plutôt bien. Et après, on a une réaction en deuxième. Alors je vois la prochaine question et je vous le dis tout de suite, ça n'a rien à voir avec le changement de système (de 3-4-3 à 4-4-2). Et on revient à 2-1 sans réussir à recoller, mais on ne méritait pas de revenir. Ça fait partie des périodes difficiles à gérer, on fait des constats, et après il faut avoir un plan pour y remédier et garder malgré tout un climat on va dire serein, ce qui n'empêche pas la remise en question.
Votre capitaine Hamari Traoré avait justement appelé à une remise en question.
On en a après chaque match des explications, même quand ça va bien. C'est ce qui fait qu'un groupe vit et bien, car une saison n'est jamais linéaire, et ce sont les équipes les plus à même de bien traverser ces temps faibles qui atteindront les objectifs de fin de saison.
« J'ai donc aussi une idée de ce qui peut nous jouer des tours, ça s'appelle l'humilité »
Comment expliquer cette différence dans l'engagement à l'extérieur et à domicile ?
Est-ce qu'à force de le dire, on s'est ancrés ça dans la tête et que la moindre petite alerte nous rend fébrile ? Est-ce qu'on prépare moins bien les matches à l'extérieur contre des équipes dites inférieures ? Parce que je n'ai pas l'impression qu'à Fenerbahçe ou à Marseille, on a manqué de ça par exemple, et ce ne sont pas les deux endroits les plus faciles pour jouer. J'ai donc aussi une idée de ce qui peut nous jouer des tours, ça s'appelle l'humilité. Je pense qu'on n'aborde pas ces matches-là, peut-être inconsciemment, de la même manière que lorsqu'on joue au Parc ou au Vélodrome, contre des équipes qu'on craint plus. Mais il n'y a aucune équipe qui ne traverse pas des moments difficiles. Le plus important, c'est que ça ne dure pas trop longtemps, ce qu'on a toujours réussi à faire, ce qui montre que ce groupe a de la ressource. Et donc je crois énormément à un rebond dès mercredi (contre Strasbourg, 21e journée), et puis jusqu'à la fin de saison.
Vous cherchez toujours la bonne formule sans Martin Terrier ?
Ce n'est pas tactiquement, c'est que lorsque vous avez un joueur aussi influent en termes de réalisations mais aussi dans le liant qu'il amène dans notre jeu, quand vous le perdez, votre équipe en souffre. Maintenant, on a Karl (Toko Ekambi) qui peut jouer dans cette position, qui a aussi des qualités pour nous aider dans ce domaine-là, et c'est aussi dans ces moments-là qu'on voit les ressources d'un groupe.
Ne trouvez-vous pas que le système en 3-4-3 valorise moins Amine Gouiri et Benjamin Bourigeaud ?
Oui c'est vrai, "Bourige" a moins de repères et c'est normal, on ne l'a pas utilisé très souvent. Et Amine a certainement besoin d'avoir quelqu'un avec lui devant pour être à l'aise, donc ça fait partie des réflexions.
« Il ne faut pas qu'on se focalise trop sur les analyses des résultats journée après journée, on doit tracer notre chemin »
Attendez-vous plus aussi de votre équipe sur coup de pied arrêté ? À Lorient, vous en avez obtenu beaucoup, sans en profiter.
C'est révélateur de l'état d'esprit, les coups de pied arrêtés, mais dans les deux sens, défensivement et offensivement, puisqu'on a encaissé un but où on a regardé le joueur de Lorient sauter et c'est vrai que sur les coups de pied arrêtés offensifs, on n'a pas été très performants, soit par manque de précision ou d'engagement. Souvent, c'est révélateur du taux d'agressivité d'une équipe, et je trouve que ça a bien résumé notre match.
Heureusement, peut-être, vous n'avez pas été trop sanctionné au classement puisque en dehors de Lorient, les équipes du haut du tableau n'ont pas gagné ce week-end.
Oui, on peut le voir comme ça, ou se dire qu'on a été des imbéciles car on aurait pu reprendre des points sur nos adversaires directs. Donc, on a laissé une occasion de revenir proche des trois premières places, mais c'est vrai que c'est un moindre mal, on va dire. Maintenant, à chaque journée, il y aura des analyses, il ne faut pas qu'on se focalise trop sur les analyses des résultats journée après journée, on doit tracer notre chemin et on verra à la 38e journée le classement qu'on aura mérité.
Où en êtes-vous sur cette fin de mercato, y a-t-il risques de départ de Kamaldeen Sulemana ?
Tout est possible pour tout le monde jusqu'à demain minuit, tout peut arriver.
Avez-vous besoin d'un autre attaquant ?
Pour l'instant non, Arnaud Kalimuendo va revenir (peut-être samedi contre Lille), on a du monde.
Mais tout départ serait compensé ?
Oui. »
publié le 30 janvier 2023 à 17h03
