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«C'est la bienveillance» : à Sciences Po Grenoble, les étudiants divisés sur le «wokisme»

Sciences po Grenoble

A Sciences Po Grenoble, le mot "woke" n'a pas la cote. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Jean-Luc Boujon, édité par Yanis Darras 07h23, le 30 septembre 2022, modifié à 07h26, le 30 septembre 2022

Sciences Po Grenoble serait-il le temple du wokisme en France ? Régulièrement au cœur de polémiques, l'établissement est pointé du doigt par certains médias pour les idées véhiculées à l'intérieur de ses murs. Sur le campus, rare sont les étudiants à se dire "wokistes", même si beaucoup d'entre eux reconnaissent être en accord sur certaines idées.

C'est un terme qui ne rappelle pas de bons souvenirs sur le campus de Sciences Po Grenoble. Au cœur de plusieurs polémiques ces dernières années, l'établissement est régulièrement pointé du doigt dans les médias. Certains des professeurs de Sciences Po Grenoble se montrent aussi très critique, comme en 2021 où un enseignant avait accusé certains de ses collègues de diffuser les théories "wokes" et d'endoctriner les étudiants. 

Un sujet compliqué à aborder avec les étudiants

Il est désormais très difficile aujourd'hui de parler wokisme dans les couloirs de l'établissement. Lorsque le sujet est abordé avec les étudiants, ils se ferment ou détournent le regard. Les responsables des syndicats étudiants eux, ont tout simplement refusé de rencontrer Europe 1. Car l'étiquette "woke", personne ne la veut. 

"On a souvent eu cette étiquette d'étudiants wokistes, de dégénérescence, alors que pas du tout. On va essayer de s'intéresser à sa portée politique. Nos enseignements ici nous permettent de le questionner et justement en évitant des simplifications", insiste Thomas, en troisième année à Sciences Po Grenoble.

"Il y a quelque chose de péjoratif avec ce mot"

Idem pour Pierre, en cinquième année, qui, même s'il reconnait être en accord avec certaines idées, réfute le terme. "Le wokisme, c'est pas un truc dans lequel je me reconnais personnellement. C'est plutôt une façon de voir les choses qui est d'essayer de veiller à ce que les discriminations soient les moins présentes possible", explique-t-il. Et d'ajouter : "Ça peut concerner les discriminations ethnique, des discriminations sexuelles. C'est la bienveillance en fait", résume-t-il.

Parmi tous les étudiants rencontrés sur le campus, Fiona est finalement la seule à assumer son wokisme, même si elle déplore l'usage qui est fait aujourd'hui de ce mot. "Il y a quand même quelque chose de péjoratif derrière ce mot. Il est souvent utilisé pour disqualifier des comportements qui veulent un changement positif de la société, c'est-à-dire, une société plus écologique, plus sociale, plus inclusive, sans opprimer des peuples". Et Fiona a même sa définition personnelle : le wokisme c'est l'humanisme du 21ème siècle.