Dans un documentaire plutôt conventionnel, Michael Gregor tente d’élucider la mystérieuse disparition des Caralinos, étonnants d’inventivité et de modernité.
ARTE – SAMEDI 28 JANVIER À 23 H 30 – DOCUMENTAIRE
Dans le désert péruvien, sous un soleil de plomb, des terrasses rocheuses, à 200 kilomètres au nord de Lima. Bienvenue à Caral, première cité des Amériques. Ici vivait le peuple des Caralinos, il y a plus de 5 000 ans.
Ce documentaire offre une immersion au sein du site archéologique de cette ville disparue après mille ans d’un brillant essor. Les découvertes scientifiques faites au cœur de la vallée de Supe dressent le portrait d’une civilisation innovante, pacifique et plutôt égalitaire, dont l’influence s’est diffusée des millénaires durant dans le monde andin.
On découvre ses particularités auprès de l’archéologue Julio Bendezu-Sarmiento, du Musée de l’homme, à Paris, dont les équipes ont aussi fouillé le site d’une autre cité oubliée, Ulug Dépé, dans le sud du Turkménistan.
Très pieux, les Caralinos mirent au point des techniques architecturales parasismiques, afin de préserver leurs six temples pyramidaux. L’archéologue parcourt également les chemins processionnaires pensés par ce peuple et entourant des géoglyphes, tracés sur le sol comme supplications divines, durant les longues périodes de sécheresse et de famine.
Ecoresponsabilité avant-gardiste
Ecolos avant l’heure, entretenant une forme de rapport cultuel avec leur environnement, ils profitaient de la nature avec respect, réutilisant les matières premières, exploitant l’énergie du vent, du soleil et de l’eau. Une forme d’écoresponsabilité avant-gardiste.
Les habitants de Caral (3 000 à son apogée) finirent pourtant par déserter leur cité, laissant derrière eux le site historique que l’on connaît aujourd’hui, inscrit depuis 2009 au Patrimoine mondial de l’Unesco. Les ressorts de sa disparition demeurent indéterminés et le mystère plane, même si la piste climatique est privilégiée. La région est touchée par la survenue régulière du phénomène El Niño : « Le réchauffement de l’océan qu’il génère cause la mort des poissons et entraîne des tempêtes. Une catastrophe pour les Caralinos », dit la voix off.
Lire aussiCe documentaire de facture conventionnelle, déroulant une thématique classique sur le thème de la disparition, qui pourrait être transposée à d’autres cultures ou périodes de la Haute Antiquité, met en images des paysages saisissants. Surtout, il invite à la réflexion sur les grands enjeux mondiaux de notre époque.
Le réalisateur Michael Gregor dévoile une civilisation andine ayant prospéré sans recours à la guerre et à l’oppression. Une non-violence à laquelle se mêle une forme d’horizontalité sociale, au sein de cette société où « les récoltes étaient réparties entre tout le monde », et « les deux sexes traités sur un pied d’égalité ». En témoignent les symboles de pouvoir retrouvés sur les statuettes féminines, les femmes de Caral étaient puissantes, voire, pour certaines, craintes.
Caral, la plus vieille cité d’Amérique, documentaire de Michael Gregor (All., 2020, 51 min). Disponible jusqu’au 27 mai sur Arte.tv
Margaux Couillard
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.