Auteurs d'un excellent début de saison en Top 14, les Franciliens débutent leur campagne continentale face aux vice-champions d'Europe qu'ils n'ont jamais battus.
On a connu des entrées en matière plus tranquilles. Pour sa nouvelle campagne en Champions Cup, le Racing 92 n'a pas été gâté au tirage, héritant d'un poids lourd : la province irlandaise du Leinster, vice-championne d'Europe en titre. Le manager francilien Laurent Travers pose le décor : «Cette équipe reste sur neuf victoires consécutives cette saison. Leurs deux dernières défaites, c'était en finale de la Coupe d'Europe (contre La Rochelle) et en demi-finale de l'URC (United Rugby Championship, contre les Bulls sud-africains). Ils sont quatre fois champions d'Europe. Sur leur groupe de 23 joueurs, 20 sont en équipe d'Irlande. Actuellement, quelle est la première nation du monde ? L'Irlande...On va recevoir une des meilleures équipes du monde.» Rien que ça.
Sur une belle série de cinq succès de rang en Top 14, dont un succès convaincant à Toulon avec une équipe remaniée, les Ciel et Blanc passent samedi un sérieux test de croissance. Pour savoir où ils en sont face à l'une des équipes les plus redoutées de la compétition. «Il n'y a pas d'appréhension mais de la motivation, poursuit Laurent Travers. Après, le tirage ne nous a pas épargnés avec le Leinster et les Harlequins, on a une poule très relevée. On va quasiment affronter l'équipe d'Irlande, c'est une belle confrontation. On est heureux mais conscient de ce qui nous attend.»
«Il faudra directement défier Sexton, pour le faire sortir de son match»
Le défi est de taille pour les Franciliens qui n'ont jamais battu les Dublinois en trois confrontations. La dernière remonte à la finale de la compétition en 2018 à Bilbao où le Racing avait dû composer avec plusieurs coups du sort (blessure rapide de l'ouvreur Pat Lambie, drop manqué in extremis par Rémi Talès). En face, la bande à Jonathan Sexton impressionne. «On est tous très impatients. La Champions Cupest un objectif prioritaire pour nous, martèle l'ouvreur écossais du Racing, Finn Russell. Le Leinster s'est hissé jusqu'en finale l'an dernier et ils ont régulièrement eu d'excellents résultats dans cette compétition ces dernières années. C'est un très gros match d'entrée.»
Et le duel irlando-écossais entre Finn Russell et Jonathan Sexton sera scruté de près. Mais le flanker altoséquanais Wenceslas Lauret a sa petite idée sur la marche à suivre face au maître à jouer du XV du Trèfle, passé par les Hauts-de-Seine entre 2013 et 2015 : «C'est un joueur brillant, qui adore diriger sur le terrain. Il a eu de très bons résultats avec le Leinster ou l'équipe d'Irlande. Il ne faudra pas le regarder et même directement le défier, pour le faire sortir de son match. Car il a tendance à sortir de ses matches quand on l'agresse un petit peu trop…»
«C'est aussi grâce aux spectacles que le Racing est présent sur le devant de la scène»
Et Finn Russell d'ajouter : «Il connaît le jeu sur le bout des doigts. J'imagine qu'il sera à l'origine d'une grande partie de leurs mouvements offensifs et quand ils choisissent les moments pour attaquer, c'est lui qui détecte les espaces à prendre. (...) C'est un joueur exceptionnel, c'est l'un des meilleurs ouvreurs du monde, c'est toujours un bon défi de l'affronter.»
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Ce choc au sommet aura lieu samedi au Stade Océane du Havre puisque l'Arena de Nanterre accueillera ce week-end des concerts du rappeur Orelsan. Une nouvelle délocalisation contrainte et forcée, qui va obliger les Racingmen à rapidement prendre leurs marques dans une enceinte qu'ils ne connaissent pas. Un désavantage ? «On a fait le choix de jouer au Havre, on ne va pas dire que c'est un désavantage. On connaît la situation. Il y a des spectacles à l'Arena et c'est aussi grâce aux spectacles que le Racing est présent sur le devant de la scène, balaie Laurent Travers, simple, basique. On espère que le public du Racing et le public havrais seront bien présents.» Pour assister à l'attendu bras de fer entre deux des meilleures équipes de la compétition.
