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Chanson : Tamino, la voix de velours

C’était alors un inconnu de 20 ans qui sidérait par sa voix d’or, ample de quatre octaves, et sa science de la mélodie. Tamino a fait sensation dès sa première chanson, Habibi, en 2017. L’Anversois d’origine égyptienne, chanteur prodigieux à l’aisance scénique innée, a depuis conquis le public avec son premier disque Amir, en 2019.

Revenant avec Sahar, son deuxième album, Tamino-Amir Moharam Fouad, de son nom complet, s’est gardé de vouloir frapper plus fort que lors de ses débuts spectaculaires. L’artiste a mûri. Il affine son style, mixant les influences de la folk orientale et du rock anglo-saxon, habitant encore mieux sa double origine.

Tamino, ainsi prénommé par sa mère belge pour l’amour de Mozart, s’est vu ajouter Amir par son père égyptien. L’artiste est le petit-fils de Moharam Fouad (1934-2002), acteur et chanteur, surnommé « le Chant du Nil ».

Avec une telle ascendance, ce chanteur à voix se devait de tracer son sillon sans esbroufe. Fidèle à sa ligne confiée à La Croix (« J’aime la virtuosité quand elle n’est pas utilisée pour frimer »), Tamino livre avec Sahar un album introspectif et pop, réfléchi et dansant. You Don’t Own Me, morceau de bravoure s’engageant contre l’oppression, s’élève sur un piano minimaliste qui laisse briller toutes les nuances de sa voix grave, chatoyante comme du velours.

Solaire, comme sa compatriote Angèle

Tamino joue du oud sur plusieurs titres, dont le méditatif The First Disciple, et s’entoure d’une fine équipe dont le producteur belge PJ Maertens, le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui pour un clip et, sur sept titres, le bassiste de Radiohead, Colin Greenwood. Arabesques orientales ou rythmiques pop, c’est toujours sa voix envoûtante et profonde que sa musique sert en joyau. Il module souvent en quarts de ton orientaux ce timbre évoquant celui de Jeff Buckley, pour l’utiliser comme un instrument de plus sur ses mélodies soyeuses.

Avec Angèle, 26 ans, Tamino, à 25 ans, incarne la relève de la pop belge. Découverts au festival Eurosonic de Groningue (Pays-Bas) en 2018, leur amitié a résisté au statut de star de la Bruxelloise, qui adoube l’Anversois en un duo. L’éthérée ballade amoureuse Sunflower conte l’histoire d’un homme arrosant une fleur de tournesol qui s’élève, tournée vers le ciel. « Paradoxalement, souligne Tamino, plus il prend soin d’elle, plus elle s’éloigne de lui. » Ce morceau au titre bien choisi, au balancement languide, fait rayonner deux artistes solaires.