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Chaos au Stade de France : l’UEFA accusée d’avoir présenté des «fausses» preuves dans l’enquête sur la finale de la Ligue des champions

Plus d’un an après, la chaotique finale de la Ligue des champions au Stade de France continue de causer des remous. Particulièrement au sein de l’UEFA, l’organe en charge du foot européen, abondamment critiquée dans la presse et au-delà, au même titre que les autorités françaises, pour sa gestion calamiteuse de la soirée du 28 mai 2022, au cours de laquelle des milliers de supporteurs, notamment anglais, ont dû subir une attente interminable, des heurts causés par les forces de l’ordre et autres agressions aux abords du stade.

En juin 2022, l’instance avait nommé un groupe indépendant d’experts chargés d’enquêter sur la débâcle. Dans ses conclusions, la cellule mentionne que l’UEFA a la «responsabilité principale» dans le fiasco, parce qu’elle a échoué à superviser les opérations de sécurité aux abords de l’enceinte dyonisienne.

Or, lorsqu’il faut détailler qui a fauté parmi les équipes de l’instance, le rapport incrimine la division des événements dirigée par Sharon Burkhalter-Lau, alors directrice des opérations de l’UEFA (elle a depuis quitté ses fonctions en mai 2023), tout en minimisant la responsabilité de l’unité de sûreté et de sécurité. Cette structure, dirigée depuis 2021 par Zeljko Pavlica, un «ami proche» du président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, aurait été mise à l’écart («marginalisé» selon le terme employé) durant les événements, précise le document.

«Stratégie convenue pour protéger l’unité de sécurité»

Dans une note envoyée au secrétaire général de l’UEFA, Theodore Theodoridis, ainsi qu’à trois autres hauts responsables, et consultée par le Guardian, Sharon Burkhalter-Lau balaye ces prétendues assertions fournies par l’UEFA comme «complètement fausses et concertées». Burkhalter-Lau charge l’équipe de Pavlica, qui n’aurait pas pris part à plusieurs réunions cruciales en amont de l’événement. En outre, personne n’aurait fourni de retours d’observation après la finale de la Coupe de France, qui se tenait dans la même enceinte trois semaines plus tôt.

Dans son témoignage auprès du comité d’enquête - mais non consigné dans le rapport final - Pavlica a dit que le soir de la finale, il se trouvait dans l’espace VIP les heures précédant le coup d’envoi. Il précise n’avoir été mis au courant du chaos qui couvait que lorsqu’il a été convoqué en réunion d’urgence à 20h45, moment où Ceferin prend la décision de retarder le début du match. Ce, alors que plusieurs personnes rattachées à l’unité de Pavlica signalaient des incidents dès 17h19 dans le groupe WhatsApp dédié de l’unité.

«Je comprends maintenant qu’il y a eu une stratégie convenue pour protéger l’unité de sécurité en déclarant que toutes les questions de sûreté et de sécurité seraient communiquées (à la Fédération française de football, chargée de gérer le dispositif de sécurité), via (la personne en charge) de la gestion des opérations, ce qui rejette la responsabilité de toute erreur ou omission perçue» sur Tiziano Gaier, un officiel rattaché à la division de Burkhalter-Lau. «Inutile de vous dire que c’est complètement faux…», écrit-elle.

Soupçons de copinages

Burkhalter-Lau remet en cause les témoignages de Theodoridis et du responsable des événements de l’UEFA, Martin Kallen, arguant que l’unité de Pavlica était en contact direct avec la FFF et les forces de l’ordre. «Très surprise» par ces témoignages, elle soutient que Pavlica et son personnel étaient pleinement intégrés, avec toutes les autres unités concernées, dans un système complet et détaillé lié à la planification de l’événement, via des réunions hebdomadaires, des visites de travail au Stade de France, et une communication régulière sur les différents aspects organisationnels.

Les accusations de Burkhalter-Lau remettent en lumière les prétendus copinages au sein de l’UEFA, Pavlica et quatre autres associés de Ceferin en Slovénie ayant tous été nommés à des postes clés ces dernières années. L’UEFA nie ces accusations, parle de «professionnels confirmés». Les compétences de Pavlica en matière de sécurité ont pourtant été remises en cause par plusieurs experts du secteur.