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Christoph Wiesner, directeur artistique des Rencontres d'Arles, "met les pieds dans l'assiette".

Christoph Wiesner Directeur des Rencontres de la photosied'Arles

Christoph Wiesner est désormais Directeur des Rencontres 2 Ans Il y a quelques années, après que Sam Stourdzé, qui était devant lui, ait été nommé à la tête de la Villa Médicis à Rome, le plus grand festival photo du monde, Arles de la photographie. Originaire d'Allemagne et formé à l'art contemporain, il a dirigé la Galerie Yvon Lambert à Paris après avoir fréquenté l'Ecole du Louvre, puis a partagé la direction du Salon de la Photo de Paris avec Florence Bourjois. Après l'année blanche de 2020, l'édition limitée de 2021 sera la première grande année de programmation de cette 53e édition édition (rencontres-arles.com).

Que vouliez-vous lorsque vous avez postulé et quelle photo vouliez-vous montrer ?

Chacun a son propre point de vue, mais le plus important, ce qui n'a pas encore été montré, en gardant à l'esprit que des festivals comme celui-ci s'adressent à un large public, c'est de montrer. Par exemple, ce qui m'est venu à l'esprit cette année, c'était de mettre en avant une collection femme avant-gardiste qui a certes beaucoup tourné depuis 20 ans, mais du jamais vu en France. Beaucoup de ces artistes ont disparu, et il me semble important de revisiter le travail de personnes qui n'existent plus. Mais ce qui est important pour moi dans cette collection, c'est aussi une fixation très forte sur toutes les manières d'utiliser la photographie, comme la danse, qui est un médium de transcendance.

Cela veut-il dire quand on parle de "vision transversale" ?

Oui, mon approche peut se concentrer sur la performance, les nouvelles techniques documentaires... Les photos sont des médias comme les films, les sculptures et les peintures. L'un n'exclut pas l'autre. Les choses aussi se complètent continuellement dans le temps, tout comme on peut avoir d'autres approches en plus des approches esthétiques quand on en juge. Alors quand j'ai exposé l'an dernier le célèbre artiste Smith, je voulais savoir que l'un de ses prédécesseurs, François Eber, était le premier à l'exposer !

 Avant-garde des années 1970, Susan Myceras et son corps délabré, Betina Graham au Chelsea Hotel... Votre programmation est-elle en proie à la nostalgie ?

Je pense que c'est historique. Notez que ces jours-ci, nous redéfinissons de nombreux paramètres de l'art ainsi que de la société (MeToo, GeorgeFloyd). Tout sera remastérisé. Nous nous posons une question. Comme une séance de rattrapage. Enfin, mettez vos pieds dans l'assiette. Nous voulons aller jusqu'au bout pour montrer la part invisible de la production féminine. L'un des rôles du festival est de mettre en lumière les œuvres qui ont disparu des radars.

Cela est dû à la part importante accordée aux expérimentations de jeunes artistes comme Frida Orpabo en Norvège et au fait qu'elle offre l'église des Frères Presur, la plus belle place d'Arles. Au prix découverte.

Oui ! En 2021, année de transition, je savais que je ne pouvais recevoir que des gestes forts. J'ai donc décidé d'offrir aux jeunes le lieu le plus magnifique où les meilleurs artistes avaient été exposés jusqu'à présent, et de les ramener au centre. Le soutien aux jeunes créations passe aussi par le slam photo ! Avec des antiquités de théâtre, des expositions scolaires, des bourses de recherche et des conseils de Pernod Ricard...

Vous avez dit que vous vouliez traiter de l'écologie et de la critique post-colonisation...

L'ancienne Noémie Goudal, travailler avec des climatologues, permet de repenser notre vision de l'histoire de la planète. Léa Habourdin travaille également dans la forêt vierge. Au Chili, la lutte dans la région de Mapche, une communauté de plus en plus séparée de la culture et de la nature par l'industrie papetière, a nécessité cinq années de recherches plus avides. Autre bataille, la bataille de Bruno Seralong. Il enregistre la lutte actuelle du peuple Sue pour protéger ses terres ancestrales de l'expansion de l'industrie des hydrocarbures.