France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Cognac : grand-messe pop au Sacré-Cœur

Ce samedi 1er octobre, ce ne sont pas moins de 400 personnes qui sont venues assister au concert de Be Witness. Un retour aux sources tant liturgique que territorial pour le groupe qui s’est formé à Cognac en 2013 (lire en encadré). Et c’est peu dire que le groupe est connu et apprécié des paroissiens.

Face à l’ambiance solennelle des messes, la pop louange a de quoi décoiffer. Tout le monde est debout, les mains en l’air et les corps se déhanchent. Pourtant, même pour les non-croyants, le moment de communion qui s’est tenu samedi soir était évident.

« Ce n’est pas vraiment un concert, explique Clément Bluteau, chanteur et guitariste. On voit plus ça comme une soirée de louanges. Nous sommes au service des gens qui sont là, on ne veut pas juste qu’ils regardent. »

L’église, une acoustique particulière

Pour cette raison, la voix est toujours plus élevée que les instruments. Les paroles des musiques sont projetées derrière la scène à l’aide d’un vidéoprojecteur. Ainsi, les novices aussi peuvent chanter.

Un détail technique est aussi à prendre en compte. Les églises sont conçues pour les chants, mais pas particulièrement pour la batterie pop. « C’est toujours un petit challenge, il faut utiliser des baguettes un peu plus souples. Plus l’église est petite, plus ça résonne », explique Timothée Masurel, pianiste et compositeur.

Même sans connaître le groupe, les paroissiens ne sont pas dépaysés. Il s’agit de chants chrétiens, de paroles de l’Évangile arrangées sur une musique pop et moderne. « Lève-toi, viens et chante pour que Dieu te parle… » est repris d’une même voix par un public conquis.

Nous sommes au service des gens qui sont là, on ne veut pas juste qu’ils regardent.

Si on est loin de la messe dominicale, c’est bien l’objectif. Pour les membres du groupe, la messe était à l’origine le festin des noces de l’Agneau, un moment de joie qui s’est perdu au fil des siècles par rite et habitude.

Aux abonnés présents, on comptait beaucoup de jeunes. L’après-midi même, le diocèse d’Angoulême avait organisé une course d’orientation pour les groupes d’aumônerie de l’enseignement public (AEP) dans le parc François-Ier à Cognac.

L’Évangile prend un coup de jeune

« Ils étaient 80 jeunes, on ne s’attendait pas à autant de monde. On a fait un jeu autour de la Création pour qu’ils s’émerveillent de la nature… Oui, la pluie aussi en fait partie ! », rit Yolande Lallemand, responsable de l’AEP.

Avant le début du concert, une bonne partie de ces collégiens et lycéens étaient surexcités. Certains connaissent Be Witness, d’autres pas. Tous confient cependant qu’étant dans l’enseignement public, ils ne partagent pas leur foi avec leurs camarades de classe.

Lors de journée comme celle-ci, même s’ils n’abordent pas forcément le sujet, ils se plaisent à passer du bon temps avec des personnes de leur âge qui partagent leurs convictions.

Au vu de l’ambiance de ce samedi soir, nul doute que le prochain album de Be Witness (qui vient tout juste d’être enregistré) aura du succès. Pour ce quatrième opus, les musiciens chrétiens ont revisité les cantiques de Noël à la sauce pop. Il sera dans les bacs courant novembre.

Be Witness de retour à la maison

Le groupe Be Witness formé en 2013 a aussi pu compter sur ses fans de la première heure. Benoit, le papa de Clément, est vêtu d’un sweat floqué Be Witness. Pas peu fier, il évoque la trajectoire de son fils, entre licence de communication et formation avec le groupe chrétien Glorious à la « Workship Academy » à Lyon.
Un autre Benoit évoque ses souvenirs en la personne du curé du Barbezieux et du doyen du Sud-Charente. Le père Lecomte était présent aux premiers concerts de Be Witness, il y a une dizaine d’années. « Ils faisaient partie de la pastorale des jeunes lorsqu’ils étaient lycéens », raconte-t-il.