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Cognac: Hennessy va transformer son site historique de la Richonne

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Cognac : Hennessy cultive l’art de la tonnellerie

Cognac : Hennessy cultive l’art de la tonnellerie

Hennessy est la dernière grande maison de cognac à fabriquer des fûts. Elle le fait depuis un an dans un nouvel atelier de tonnellerie. Où une dizaine d’artisans font perdurer un savoir-faire ancestral.

Présent cette semaine à Cognac, pour présider aux traditionnelles « rencontres » de la maison avec ses partenaires viticulteurs (organisées depuis le début de la semaine à l’Espace 3.000), le président d’Hennessy, Laurent Boillot, suit de près cet ambitieux projet de rénovation. « Il incarnera les nouvelles façons de travailler, pour un nombre toujours plus important de collaborateurs, tout en valorisant le patrimoine et le paysage urbain de la ville de Cognac », annonce-t-il.

Proposer un projet architectural s’inscrivant pleinement dans le paysage urbain.
Photo prise lors du lancement de la déconstruction des bâtiments du site historique de la Richonne.
Photo prise lors du lancement de la déconstruction des bâtiments du site historique de la Richonne.

Photo Albane de Roffignac

Cette transformation va en effet changer le visage du quartier et des quais, dans la continuité d’autres projets en cours ou à venir (la rénovation du château Otard, la construction du siège du BNIC à la Salle Verte et la restauration de la porte Saint-Jacques par Grand Cognac), « en proposant un projet architectural s’inscrivant pleinement dans le paysage urbain ». Le projet vise également à accueillir les collaborateurs de la maison, de plus en plus nombreux, en créant de nouveaux bureaux, mais aussi les partenaires avec « de nouvelles formes de vie professionnelle ». Avec une attention particulière portée à la végétalisation des espaces et la circulation de la lumière naturelle au sein des bâtiments.

Un jardin récréé

Concrètement, cinq bâtiments sont concernés par ce remembrement. Quatre d’entre eux seront « déconstruits », un autre sera réhabilité. Lancé en juillet dernier, le curage des bâtiments est terminé. Les travaux de démolition devraient démarrer dès avril, par le « grignotage ».

Situé à l’emplacement des anciennes écuries royales, le bâtiment jouxtant la porte Saint-Jacques, véritable verrue architecturale, tombera le premier. « Ce qui permettra aux tours d’être plus visibles », observe Jean-François Ribouleau, chef de groupe au bureau d’études. D’ailleurs, en complément de son mécénat en faveur de leur restauration, Hennessy cédera à la Ville des espaces à proximité immédiate du monument, afin d’en faciliter l’accès et la visite.

Cet ancien bâtiment de maintenance, situé derrière la porte Saint-Jacques, va être l’un des premiers à tomber, probablement dès le mois d’avril, par « grignotage ».
Cet ancien bâtiment de maintenance, situé derrière la porte Saint-Jacques, va être l’un des premiers à tomber, probablement dès le mois d’avril, par « grignotage ».

Photo Quentin Petit

Sera également démoli, le bâtiment situé en face, près de la cour de service, qui servait à la logistique. « Il sera reconstruit et prolongé jusqu’à la rue du Château », indique Jean-François Ribouleau. Même destinée pour l’immense bâtiment tout en longueur, qui y est accolé. Lui ne sera pas reconstruit. Hennessy souhaite en effet redonner vie au jardin historiquement présent sur cette parcelle. Un espace vert dont ne jouiront que les employés de la maison. « Pour donner une respiration et de la lumière. »

Le plus grand bâtiment, qui longe la rue des Cordeliers et fait l’angle avec la rue du Château, sera entièrement réaménagé.
Le plus grand bâtiment, qui longe la rue des Cordeliers et fait l’angle avec la rue du Château, sera entièrement réaménagé.

Photo Quentin Petit

Autre bâtiment à déconstruire, celui, emblématique, des tours, qui servait à la maintenance. Lui sera reconstruit pour accueillir de nouveaux bureaux.

Le plus grand des cinq bâtiments concernés par cette transformation, celui qui longe la rue des Cordeliers, sera pour sa part complètement réaménagé en bureaux, « avec un gros travail sur les circulations naturelles » et la création d’un petit jardin intérieur.

La Halle Oudin en future agora

Quant à la Halle Oudin, datant de 1929, qui longe les quais, elle n’est pas concernée par ce projet. Enfin presque. C’est par la porte monumentale, qu’orne le bras armé d’Hennessy, que les salariés et le grand public passeront une fois la réhabilitation achevée. « La halle sera une agora où les publics pourront se croiser », indique Cécile François, directrice communication corporate d’Hennessy, pour qui « le but, c’est d’hybrider les publics et les savoir-faire ». Après le retour il y a un an de l’atelier de tonnellerie, un atelier des éditions rares devrait ainsi voir le jour.

C’est tout le visage du quartier qui va changer avec ce projet qui doit durer quatre ans.
C’est tout le visage du quartier qui va changer avec ce projet qui doit durer quatre ans.

Photo Quentin Petit

Le projet global, mené par l’architecte Jean-Marc Sandrolini, concepteur du site du Pont-Neuf, sera présenté en détail au mois de juin, indique Hennessy, qui ne souhaite pas, pour l’heure, en dire beaucoup plus, ni laisser photographier le chantier et les gravats.

Les travaux devraient durer quatre ans. Des fouilles archéologiques d’ampleur inédite seront également menées. « Elles permettront une meilleure connaissance de l’histoire des remparts et de bâtiments tels que les écuries du Roi ou le couvent des cordeliers. »

Un lieu en constante évolution

Hennessy et Cognac, c’est une longue histoire de plus de 250 ans qui débute en décembre 1765 avec l’installation de Richard Hennessy, fondateur de la Maison, dans « une petite maison qui a son entrée sur la rue des Cordeliers », indique le bail de location conservé dans les archives.
Depuis, Hennessy a progressivement acquis, transformé et érigé d’autres bâtiments, telle que la Halle Oudin, dans un espace qui va de la rue des Cordeliers jusqu’aux quais. S’étendant également par la suite sur la rive droite, où la maison a un projet (encore secret) dans les cartons.
Les travaux qui seront menés s’inscrivent dans la continuité de ceux déjà initiés, comme le retour de l’atelier de tonnellerie au sein du siège social, répondant à l’ambition de la maison de réunir les hommes et les savoir-faire sous le même toit au cœur du berceau historique.