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« Colette, une femme libre », sur France Culture : une nuit de plaisir avec l’autrice à la plume acérée et à la langue bien pendue

La chaîne de radio consacre sept heures d’hommage à la prolifique romancière, à l’occasion des 150 ans de sa naissance, avec des entretiens, des lectures ou des adaptations puisés dans les archives.

FRANCE CULTURE – SAMEDI 28 JANVIER À 00 H 00 – PODCAST

Il y a cent cinquante ans, le 28 janvier 1873, naissait dans un village bourguignon Sidonie-Gabrielle Colette, morte en 1954. France Culture lui rend hommage en dix épisodes à travers une série d’archives concoctée par Albane Penaranda. « Sept heures, c’est trop court pour rendre hommage à Colette », nous explique la productrice.

Pour ouvrir la fête, on retracera d’abord la vie de l’écrivaine grâce à l’émission « Relecture », d’Hubert Juin, diffusée en 1978. On s’intéressera ensuite à ce qui a été une constante dans sa vie et dans son œuvre, le mouvement, à travers la visite du quartier du Palais-Royal, à Paris, où elle vécut de 1926 à 1930, et la lecture de Trois… Six… Neuf… (1944), recueil de ses multiples déménagements.

Pionnière de l’autofiction

Suivront trois des six précieux entretiens fleuves réalisés au soir de sa vie et diffusés en 1950, avec l’incontournable critique d’art André Parinaud. On ne boudera pas notre plaisir à écouter l’une des pionnières de l’autofiction, avec ses jolis « r » roulés, repousser, en paraphrasant son œuvre, les assauts toujours plus insistants de l’intervieweur à lui faire admettre que tout dans la série des Claudine est « vrai », « autobiographique » ou « important ». « Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute », dit-elle de sa relation avec le premier de ses trois maris, l’infidèle Henry Gauthier-Villars (1859-1931), alias Willy, épousé à l’âge de 20 ans. Elle accède aux salons littéraires et musicaux par son entremise et écrit d’abord pour lui, comme prête-plume.

La musique « était [s]a véritable vocation », affirme celle qui fut artiste de music-hall, dont les pantomimes dénudées – et le baiser lesbien donné à son amante Mathilde de Morny (1863-1944), marquise de Belbeuf – ont fait scandale au début du XXe siècle. « Heureusement, j’y ai renoncé. » Elle ne renoncera pas, en revanche, à sa modernité : elle aime femmes comme hommes, le monde vivant, porte pantalons et cheveux courts et fait courir la plume pour signer des œuvres lumineuses de sensualité, telles que Chéri (1920), La Naissance du jour (1928) ou La Chatte (1933) – dont l’adaptation radiophonique de 1959 avec les (alors) jeunes Annie Girardot et Jean-Louis Trintignant sera diffusée à 04 h 45.

« Je m’étonnais encore que l’on m’appelât écrivain, qu’un éditeur et un public me traitassent en écrivain, et j’attribuais ces coïncidences renouvelées à un hasard complaisant », écrit celle qui deviendra la deuxième femme – après Judith Gautier en 1910, la fille de Théophile Gautier – à entrer à l’académie Goncourt (1945) et la première à recevoir des funérailles nationales. L’invitation à lire et à relire cette œuvre à la volupté revigorante se terminera avec une lecture à plusieurs voix de son roman Le Blé en herbe (1923).

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Le plaisir de passer un moment en compagnie de Colette sera prolongé dans les prochaines « Nuits de France Culture » : du 29 janvier au 12 février, elles s’ouvriront par une série de lectures de la correspondance de la romancière avec sa très chère amie l’actrice Marguerite Moreno (1871-1948). Une pépite redécouverte par Albane Penaranda et restaurée, puis numérisée par les équipes de l’Institut national de l’audiovisuel. On pourra y entendre le quotidien de l’autrice, notamment pendant l’Occupation, à Paris, avec les témoignages notables de son dernier mari, Maurice Goudeket (1889-1977), et de sa fille, Colette (1913-1981).

Colette, une femme libre, dans « Les Nuits de France Culture », d’Albane Penaranda (Fr., 2023, 7 h). A la demande sur France Culture et l’application Radio France.

Mouna El Mokhtari

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