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Comment la résistance au paludisme vous fait courir plus vite

Si certains athlètes d'Afrique de l'Ouest peuvent très bien performer en compétition... parce qu'ils sont résistants au paludisme  ! Complètement par hasard, des chercheurs américains et japonais ont découvert que les populations qui se sont adaptées depuis des milliers d'années pour résister aux parasites responsables du paludisme ont aussi des tendons d'Achille très serrés. Mais quelle est la relation entre les deux  ? Les explications publiées dans la revueScience Translational Medicineen juin 2022 se situent au niveau génétique. La mutation s'est propagée à la population ouest-africaine. Il modifie la protéine membranaire Piezo1 et modifie la forme des globules rouges pour augmenter la résistance à l'infection par lePlasmodium falciparumparasite responsable du paludisme. 

Des mutations 6 fois plus fréquentes chez les Africains

Aujourd'hui, cette "nouvelle" forme de Piezo1 est 6 fois plus fréquente chez les Africains que chez les Européens. Cependant, au cours de l'expérience, les chercheurs ont introduit une mutation équivalente dans le gène Piezo1 chez la souris. Ces derniers sont certes bien plus résistants au paludisme, mais à la surprise des chercheurs, ils ont aussi fait preuve d'une forme physique sans précédent. Ils ont réussi à sprinter à une vitesse de 17,2 m/s, bien plus rapide que les 15,5 m/sec normaux, et ont sauté 45 cm contre 30 cm sur une souris non modifiée  !

Description  : La protéine Piezo1 modifie la sensibilité des cellules à la pression, en particulier les tendons qui sont soumis à de très fortes tensions lors de la contraction musculaire. Des chercheurs ont pu mesurer que le tendon d'Achille des souris mutées est plus large et plus élastique, ce qui leur permet de stocker plus d'énergie lors des étirements. Ainsi, chez l'homme, les chercheurs pensent que des mutations de la protéine Piezo1 peuvent expliquer pourquoi les athlètes de certaines régions atteignent des performances particulièrement exceptionnelles. ( jusqu'à une distance de 400 mètres). En fait, en Jamaïque, environ 75% de la population sont des descendants d'esclaves ouest-africains amenés sur l'île. Les chercheurs ont observé que 54% avaient la mutation, mais seulement chez un tiers des étudiants jamaïcains.

C'est la deuxième fois qu'un gène favorisant la vitesse est découvert  : il y a environ 15 ans, des chercheurs ont découvert qu'une morphologie particulière du gène de la protéine musculaire ACTN3 avait été trouvée. Plus fréquent chez les sprinteurs. Des études futures permettront à la génétique de révéler les poids qu'elle joue dans les performances sportives extrêmes en relation avec de nombreux facteurs métaboliques, mentauxet socioculturels.