Dans le port de Brest, l'activité bat son plein au 5ème quai Est. Deux anciens cargos, Karl et Antigone Z , ont été démantelés aux chantiers Navarreo du groupe Les Recycleurs bretons, témoignant d'un secteur en pleine expansion. Un préhenseur rouge géant monté sur une longue pelle articulée attrape, cisaille et déchire inlassablement la ferraille. En quelques jours, il ne restait plus que des tas de débris provenant de deux vieux congélateurs de 600 tonnes.
Auparavant, les liquides, les hydrocarbures, les huiles et les gaz dangereux étaient retirés et l'amiante était retiré. Les cales, la laine de verre, les plaques de bois et de métal ont également été enlevées. Les ferrailles collectées sous forme de réparations à la pelle magnétique sont acheminées vers des fonderies en Europe et en France, notamment ArcelorMittal à Dunkerque.
Bientôt le plus gros navire jamais démoli en France
L'industrie est née à BrestLe cargo maltais TK Bremen s'est échoué sur la plage du Morbihan c'était fait. 2011. "Depuis, nous avons développé ", assure Olivier Lebosquain, chef de chantierqui emploie une quarantaine de personnes. En 2020 et 2021, il a notamment démantelé les trois derniers sous-marins diesel de la Marine nationale. Après Karl et Antigone Z, démantelez le brise-glace russe Varzuga de 165 mètres de long et de 6 600 tonnes. Ce sera le plus gros navire marchand jamais démantelé en France.
Nous venons de démanteler deux bateaux et avons toujours un bon plan de chargement
Chantiers navals de Brest, avec des installations classées pour l'environnement Le seul chantier naval de la côte capable de démanteler de gros navires. D'une superficie de 15 000 m2, il figure depuis 2016 sur la liste européenne des installations de recyclage de navires agréées. La liste répertorie environ 30 installations dans l'Union européenne et 12 au Royaume-Uni, en Turquie et aux États-Unis. Amérique. « Nous venons de démonter deux bateaux, mais avons encore d'importants plans de chargement », se félicite Pierre Rolland, président de Navaleo. Le projet devrait créer 10 à 15 emplois par an au cours des prochaines années.
En 2021, l'entreprise exportera environ 30 000 tonnes d'acier de Brest pour démanteler des navires de guerre ou " ventouses ". Ces bateaux étaient en mauvais état abandonnés dans le port. par des armateurs peu scrupuleux. " Je peux imaginer que ces navires se dirigeaient principalement vers l'Asie.Je me réjouis donc que le secteur de la démolition à Brest se développe", souligne Olivier Lebosquain.
Des règles parfois contournées
Depuis 2019, la réglementation européenne impose que les navires battant pavillon européen soient démolis dans des chantiers agréés par l'Union européenne. " Les choses avancent, mais nous devrons travailler spécifiquement avec un certain nombre d'États membres de l'UE qui n'y prêtent pas beaucoup d'attention ", a toutefois souligné ledéputé européen breton de Pierre Karleskindlors d'une visite de chantier. Certains États membres ont contourné les réglementations en changeant les pavillons des navires en fin de vie destinés à la démolition dans des chantiers navals qui proposent des prix attractifs qui vont à l'encontre des réglementations sociales, sanitaires et environnementales.
129 cargos démolis dans le monde au premier trimestre 2022 57} Naufrage dans le dernier bulletin », par le groupe écologiste Robin des Bois. Seuls quatre se trouvaient dans des chantiers navals agréés par l'Union européenne. " d'autres navires partis ou en partance pour le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan ou la Turquie ", le plus souvent sur des plages aménagées, désignent des associations. Sur ces 129 navires, 43 ont changé de pavillon pour adopter les pavillons de pays tels que Saint-Kitts-et-Nevis, les Comores et Palau afin d'échapper aux restrictions européennes, a déclaré Robin des Bois.
Cependant, Navaleo affirme être de plus en plus sollicité par les armateurs français et européens. Nous avons des chantiers en cours que nous espérons terminer en 2023 et 2024 », s'enthousiasme Pierre Laurent.
