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Conflit israélo-palestinien : dix dates clés depuis la déclaration Balfour

Dans un contexte de recrudescence des tensions entre les forces armées israéliennes et les habitants des territoires occupés, cinq Palestiniens ont été tués, lundi 6 février. Le dernier événement d’un conflit qui dure depuis plus d’un siècle. Retour sur cette guerre en dix dates clés.

► 1917, la déclaration Balfour

Dans le contexte de la première guerre mondiale et de la dislocation de l’Empire ottoman, les Britanniques se rapprochent du mouvement sioniste, désireux de créer un État pour les Juifs en Palestine. Le 2 novembre 1917, le ministre britannique des affaires étrangères, Lord Balfour, s’engage dans une lettre à « favoriser en Palestine l’épanouissement d’un foyer national pour le peuple juif ».

Cette déclaration sera intégrée au texte du mandat obtenu par la Grande-Bretagne en 1922 sur le territoire palestinien.

► 1947, premier plan de partage de l’ONU

Au cours du mandat britannique, l’immigration juive en Palestine s’accélère en raison des persécutions puis de l’extermination des juifs en Europe. En 1945, la communauté juive représente un tiers de la population du territoire À la sortie de la guerre, la Grande-Bretagne renonce à son mandat et internationalise la question de la présence juive en Palestine en confiant l’administration du territoire à l’ONU.

L’organisation internationale conclut en 1947 au partage de la Palestine entre un État juif (55 % du territoire), un État arabe (45 % du territoire) et une zone sous administration internationale correspondant à Jérusalem. Dans un contexte d’affrontement entre les milices juives et palestiniennes aux marges de ces frontières, l’État d’Israël est proclamé le 14 mai 1948, dans les frontières du plan de partage de l’ONU.

► 1948, première guerre israélo-arabe

Au lendemain de la création de l’État d’Israël, la Syrie, le Liban, l’Irak, la Jordanie et l’Égypte lui déclarent la guerre. Les forces armées israéliennes prennent rapidement le dessus et gagnent du terrain. La bande de Gaza est confiée à l’administration de l’Égypte et la Cisjordanie à la Transjordanie (actuelle Jordanie). Entre 700 000 et 900 000 réfugiés palestiniens fuient et s’installent à Gaza, en Cisjordanie ou dans les pays arabes voisins.

Pour les sionistes, cette première guerre israélo arabe représente une guerre d’indépendance victorieuse. Pour les Palestiniens, l’année 1948 reste celle de la nakba, la « catastrophe » ouvrant la lutte pour le retour à la terre.

► 1967, guerre des six jours

Aucun processus de paix n’est engagé entre Israël et les États arabes, puisque ces derniers ne le reconnaissent pas comme un État. La revendication d’un État arabe palestinien se poursuit, avec la création en 1959 du Fatah, conduit par Yasser Arafat puis de son organisation paramilitaire, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

En 1967, des bouleversements politiques dans la région conduisent Israël à lancer une offensive éclair contre les États arabes. L’armée israélienne en ressort victorieuse et conquiert les territoires de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, du Sinaï égyptien et du plateau du Golan syrien. L’ONU adopte la résolution 242, qui condamne l’acquisition de territoires par Israël et exige son retrait. Le texte invite aussi les États arabes à reconnaître l’État israélien.

► 1973, guerre de Kippour

En 1973, l’Égypte et la Syrie lancent une offensive coordonnée dans le Sinaï et le Golan au moment de la fête juive de Kippour. Face à la contre-offensive israélienne, les États arabes membres de l’Opep décident de réduire leurs exportations pétrolières jusqu’au retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967.

Après la guerre, en 1974, l’ONU reconnaît le droit des Palestiniens à l’autodétermination et l’OLP en devient membre observateur. En parallèle, la résistance palestinienne s’implante au Liban. En pleine guerre, Israël envahit le sud du pays en 1978 puis en 1982 et massacre de nombreux Palestiniens dans des camps de Sabra et Chatila.

► 1987, première intifada

En 1987, une révolte éclate dans un camp de Gaza et s’étend à la Cisjordanie, c’est le début de l’intifada. Ces affrontements largement médiatisés relancent le processus de paix israélo-palestinien, tandis qu’une partie du mouvement palestinien créé sa branche armée, le Hamas, affiliée aux Frères musulmans. Le 15 novembre 1988, le Conseil national palestinien proclame un État palestinien et constitue un gouvernement.

► 1993, accord d’Oslo

Les négociations secrètes menées entre l’OLP et les premiers ministres israéliens aboutissent le 9 septembre 1993 aux accords d’Oslo, établissant la reconnaissance mutuelle d’Israël et de la représentativité de l’OLP.

Cette déclaration prévoit aussi l’autonomie de certains territoires (Gaza et une partie de la Cisjordanie) pour une période de cinq ans, avant la mise en place d’un statut permanent et la constitution d’une autorité palestinienne dans les territoires autonomes. La Cisjordanie est divisée en trois zones, sous le contrôle complet ou partiel de l’Autorité palestinienne ou de l’armée israélienne. Le Hamas rejette ces accords.

► 2000, seconde intifada

La mise en œuvre des accords d’Oslo est aussi retardée par l’opposition des colons juifs, dans un contexte d’attentats entre colons et Palestiniens. En 1995, le premier ministre Yitzhak Rabin est assassiné par un opposant au processus de paix.

En septembre 2000, la visite du premier ministre israélien Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées (le mont du temple pour les Juifs), déclenche un nouveau soulèvement des Palestiniens.

En 2002, un mur de séparation de plus de 700 kilomètres de long est construit en Cisjordanie, empiétant sur des terres palestiniennes pour intégrer les colonies juives. Entre 2000 et 2005, les affrontements entre des organisations de combattants palestiniens (le Hamas et le Djihad islamique) et les forces israéliennes provoquent la mort de plus de 5 600 personnes, dont plus des trois quarts sont palestiniens, selon un décompte de l’AFP.

► 2017, l’ambassade américaine

En 2017, Donald Trump, nouvellement élu président annonce le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Une rupture avec le consensus international pour qui le statut de la ville sainte doit se régler par la négociation.

► 2022, année la plus meurtrière

En 2022, les forces armées israéliennes ont tué 150 Palestiniens tandis que les attaques terroristes palestiniennes ont fait 30 morts israéliens. Une escalade de la violence inédite depuis la seconde intifada.

L’année 2022 a également été marquée par la réélection de Benyamin Netanyahou au poste de premier ministre, formant le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays.