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Congrès du PS : l'union derrière Faure ou la scission de la gauche ?

Congrès du PS : l'union derrière Faure ou la scission de la gauche ? CONGRES DU PS. Le 80e congrès du Parti socialiste (PS) se tient du vendredi 27 au dimanche 29 janvier à Marseille. La question du bien-fondé de l'intégration du parti au sein de la Nupes devrait être au cœur des débats.  

Le 80e congrès du Parti socialiste (PS) débute ce vendredi 27 janvier 2023 dans l'après-midi à Marseille pour une durée de trois jours, jusqu'au dimanche 29 janvier. Dans un parti qui est encore affaibli par son résultat catastrophique à la dernière présidentielle (1,7% des voix pour la candidate Anne Hidalgo), et qui se retrouve ces derniers jours dans une crise de succession en raison de la réélection contestée d'Olivier Faure au poste de premier secrétaire, la question de l'alliance du PS au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) devrait occuper une place centrale dans les débats.

Cette semaine a été marquée par les nombreuses interventions d'Olivier Faure et de Nicolas Mayer-Rossignol, qui s'affrontaient lors du second tour de l'élection du nouveau premier secrétaire du PS, le 19 janvier dernier. Si Olivier Faure a été réélu de peu, son rival ne reconnaît toujours pas les résultats du second tour, malgré le fait qu'une commission de récolement du parti soit revenue en détail sur le scrutin, plaçant Olivier Faure en tête avec 51,09% des voix, contre 48,91% pour Nicolas Mayer-Rossignol, avec un écart d'à peine plus de 500 voix. Ces résultats ont d'ailleurs été validés par un huissier de justice.

Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure avaient tous les deux revendiqué leur victoire à l'issue du second tour de l'élection du nouveau premier secrétaire du parti. Très vite, le maire de Rouen (Seine-Maritime) a contesté la victoire d'Olivier Faure. "On a vu qu'il y avait des irrégularités manifestes et des fraudes", disait-il encore sur le plateau de C à vous sur France 5, mardi 24 janvier, appelant à un nouveau recomptage des votes. Des irrégularités, il y en a bien eu, puisque 234 bulletins litigieux n'ont finalement pas été pris en compte par la commission de récolement, sur les 23 527 suffrages exprimés. "On est 24 000 votants, ce n'est pas beaucoup. Je suis maire de Rouen, on organise des scrutins chaque année sur beaucoup de monde. Je peux vous dire que, si on organisait des scrutins dans ces conditions-là, on serait en prison", a asséné Nicolas Mayer-Rossignol sur France 5, en indiquant souhaiter un nouveau recomptage des votes.

Le dénouement de ce bras de fer devrait donc se jouer lors du 80e congrès du PS, ce week-end. L'hypothèse d'une direction commune semble privilégiée pour apporter une issue au conflit. "Faisons une direction collégiale qui s'appuie sur le score du premier scrutin, qui est incontesté, avec une place particulière pour Olivier Faure", a proposé Nicolas Mayer-Rossignol, lors d'un entretien mercredi 25 janvier sur Public Sénat. De son côté, Olivier Faure a écrit le même jour, dans un courrier adressé aux adhérents du PS : "J'ai ainsi proposé à Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol d'être aux côtés de Johanna Rolland premiers secrétaires adjoints du parti, mais également de conduire en notre nom collectif des chantiers majeurs comme celui des européennes, de la transformation de notre parti ou des grandes conventions thématiques." "Je suis ouvert à une animation collégiale mais je le dis tout aussi nettement : je n'accepterai pas d'installer l'impuissance à notre tête, avec un quarteron de quatre premiers secrétaires", a-t-il néanmoins précisé. Pas sûr que cela soit du goût du maire de Rouen... Les débats entre les deux camps risquent encore d'être houleux ce week-end. C'est en effet lors du congrès que les délégués socialistes, qui ont été élus par les adhérents de chaque fédération du parti, doivent entériner le résultat de l'élection.

Lors du premier tour de l'élection du nouveau secrétaire du PS, les adhérents n'ont pas voté pour des candidats, mais pour les textes d'orientations portés par chacun d'entre eux, qui cadraient leur vision de la politique à mener au sein du parti pour les prochaines années. Le texte d'Olivier Faure est arrivé en tête des suffrages (49,15%), devant ceux de Nicolas Mayer-Rossignol (30,51%) et d'Hélène Geoffroy (20,34%).

Olivier Faure a toujours défendu l'intégration du PS au sein de la Nupes, et en d'ailleurs été le principal artisan. De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol est plutôt sur une ligne d'entre-deux. Si le maire de Rouen ne veut pas faire sortir le PS de l'alliance des partis de gauche, il compte cependant la faire évoluer de manière à ce que son parti y soit "allié mais pas aligné", comme le rappelle TF1 Info. Enfin, Hélène Geoffroy a défendu une ligne plus dure de rupture avec la Nupes. Puisque les textes de Hélène Geoffroy et de Nicolas-Mayer Rossignol ont obtenu, si on les additionne, des résultats proches de celui d'Olivier Faure, il apparaît qu'au-delà du nom du nouveau premier secrétaire, c'est plus largement l'avenir du PS au sein de la Nupes qui se joue avec ce 80e congrès dans la cité phocéenne.

Lors d'un entretien sur franceinfo le 23 janvier, Olivier Faure a fait un premier pas vers ses opposants au sein du parti en revenant sur les dernières élections législatives. "Je ne suis pas aveugle ni sourd, et je sais que c'est une souffrance pour beaucoup d'entre nous et qu'il y a beaucoup de gens qui ont vécu comme une forme d'injustice le fait de ne pas être candidat aux élections législatives", a-t-il concédé, en référence au fait que des personnes n'avaient pas été investies par le PS dans certaines circonscriptions parce qu'un candidat d'un autre parti de la Nupes avait été choisi. Reste à savoir si Olivier Faure va parvenir à donner des gages suffisants à ses collègues pour calmer les tensions autour de la Nupes lors de ce congrès.