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Corrida : les Français favorables à son interdiction

Une étude réalisée par Cluster17 pour « Le Point » révèle qu’une majorité de Français se déclare contre la pratique de la corrida.

Par Alice Pairo-Vasseur
L'interdiction de la corrida devoile notamment un marqueur generationnel, revele l'etude. Ainsi, les moins de 35 ans demeurent tres largement contre cette pratique, quand leurs aines et plus particulierement les retraites se montrent plus mesures, voire plus retifs a cette interdiction.
L'interdiction de la corrida dévoile notamment un marqueur générationnel, révèle l'étude. Ainsi, les moins de 35 ans demeurent très largement contre cette pratique, quand leurs aînés et plus particulièrement les retraités se montrent plus mesurés, voire plus rétifs à cette interdiction. © GABRIEL BOUYS / AFP

Temps de lecture : 3 min

La proposition de loi visant à abolir la corrida, portée par le député de la Nupes Aymeric Caron, a été retirée ce jeudi 24 novembre. Mais cette pratique n'en demeure pas moins sujette à débat et continue d'opposer l'aficion (Association de défense des tauromachies), déterminée à préserver ce qu'elle qualifie de « tradition », aux défenseurs de la cause animale et autres partisans de son interdiction. Une opposition nette, dont chaque parti investit, depuis plusieurs jours, le débat public.

Mais qu'en est-il de l'avis des Français sur la question ? Une étude réalisée par l'institut de sondage indépendantCluster17 pour Le Point (sur un échantillon de 2 144 personnes) y répond. Et le résultat est sans appel : une majorité d'entre eux compte parmi les opposants à la pratique. 61 % des Français interrogés se déclarant favorables à son interdiction.

Couleur politique

Et c'est à gauche que la volonté d'abolition de cette pratique atteint son plus haut niveau. Plus de 80 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot se prononçant, d'ailleurs, en sa défaveur. Ainsi, et alors que seuls 28 % des Français se posent en défenseurs de la tauromachie (11 % se déclarant sans opinion), ces derniers se situent plutôt à droite de l'échiquier – électeurs d'Éric Zemmour (56 %), de Valérie Pécresse (48 %) et de Nicolas Dupont-Aignan (43 %) en tête. 

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Les sondés sont, quant à eux, plus clivés dans l'électorat d'Emmanuel Macron : 51 % d'entre eux se prononçant pour son interdiction, 37 % contre. Des résultats faisant écho à la position, pour le moins nuancée, du chef de l'État dans le débat, puisque ce dernier affirmait, ce mercredi 23 novembre, prôner, à ce sujet, la « conciliation » et l'« échange ». Des résultats qui se rapprochent de ceux de l'électorat de Marine Le Pen, dont les sympathisants se montrent tout aussi divisés : 53 % d'entre eux se déclarant pour l'abolition de la pratique, 31 % pour son maintien.

Des clivages multiples

Mais l'interdiction de la corrida dévoile aussi un marqueur générationnel, révèle l'étude. Si plusieurs jeunes figures de toreros ont, dernièrement, investi les plateaux de télévision afin de défendre leur passion, les chiffres révèlent que les moins de 35 ans demeurent très largement (à près de 75 %) contre cette pratique. Quand leurs aînés, et plus particulièrement les retraités, se montrent plus mesurés, voire plus rétifs à cette interdiction.

Autre enseignement de ce sondage : une logique sociale entoure la corrida. Et ce sont les Français les plus aisés qui la défendent le plus ardemment. Ainsi, ceux dont le salaire atteint plus de 5 000 euros ne se déclarent qu'à hauteur de 51 % contre la pratique, quand ceux dont le salaire est inférieur à 2 000 euros sont 60 % à souhaiter son interdiction. 

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Enfin, le dernier enseignement de cette étude, portant sur la logique géographique du positionnement des sondés, exprime un fort clivage territorial sur la question. Les habitants des grandes villes (plus de 100 000 habitants) se déclarant les plus favorables à son interdiction (70 %), quand les habitants de la région Nouvelle-Aquitaine, où la corrida est pratiquée, s'y montrent, sans surprise, les plus attachés de l'Hexagone – 38 % d'entre eux se déclarant contre son interdiction. Une pratique qui divise, au sens propre, l'Hexagone...