La secrétaire générale de l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT a été élue à la tête du syndicat à la fin d'une folle nuit.
Par Philippine Robert
Temps de lecture : 1 min
Coup de théâtre au 53ème Congrès de la CGT. Sophie Binet vient d'être élue à la tête de la centrale de Montreuil pour remplacer Philippe Martinez. Le nom de cette syndicaliste avait bien été évoqué il y a quelques semaines dans les couloirs du syndicat mais celle-ci ne faisait pourtant pas partie de la short list. Mais ni Marie Buisson, l'héritière désignée, ni Céline Verzeletti, le choix des grandes fédérations contestataires, ni le très radical Olivier Mateu, n'auront réussi à passer tous les obstacles de cette course folle pour devenir le nouveau patron de la Centrale.
La secrétaire générale de l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT a été élue par le Comité confédéral national (CCN), sorte de Parlement de la CGT qui réunit les fédérations et les unions départementales, au terme d'une folle nuit de négociations. Membre de l'équipe sortante, en charge de l'égalité femmes-hommes, la nouvelle secrétaire générale, âgée de 41 ans, aura la délicate tâche de réconcilier un syndicat profondément divisé sur de nombreux sujets, comme l'ont montré les nombreux heurts de cette semaine. De l'avis de nombreux participants, jamais un Congrès n'avait été aussi explosif.
À LIRE AUSSILe monde rêvé de la CGT
#balancetonsalaire
Saura-t-elle se poser en rassembleuse ? Ancienne étudiante en philosophie et conseillère principale d'éducation au Blanc-Mesnil et à Marseille, et ex-dirigeante de l'Unef, au moment du mouvement anti-CPE, elle est engagée à gauche depuis longtemps et était à l'origine de la pétition contre la loi Travail. Si certains pointent du doigt son profil de cadre et son individualisme, d'autres la qualifient de « brillante » et de de « rassembleuse ».
Elle a en tout cas montré ces derniers mois un franc soutien aux franges les plus contestataires de la CGT en lançant sur Twitter le hashtag #balancetonsalaire en soutien aux salariés grévistes des raffineries, après que la direction de TotalEnergies a affirmé que leur rémunération moyenne était de 5 000 euros.
