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Coup dur pour les familles des victimes du crash Rio-Paris : le parquet ne requiert pas la condamnation d'Airbus et d'Air France

Coup dur pour les familles des victimes. Ce mercredi, le parquet a estimé ne « pas" être « en mesure de requérir la condamnation » d'Airbus et d'Air France, jugés pour homicides involontaires après le crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009, qui a fait 228 morts.

La culpabilité des entreprises « nous paraît impossible à démontrer. Nous savons que cette position sera très probablement inaudible pour les parties civiles, mais nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d'Air France et d'Airbus », a déclaré en conclusion le procureur. Celle-ci intervient alors que le parquet avait écarté ce matin certaines « fautes » d'Airbus et d'Air France, provoquant la colère des parties civiles qui avaient claqué la porte.

Procès du Rio-Paris : les familles de victimes claquent la porte après les premières réquisitions du parquet

Les deux entreprises, qui encourent seulement 225.000 euros d'amende chacun, contestent tout manquement.

Révolte des parties civiles

Le procureur Pierre Arnaudin avait d'abord abordé un « point central des débats », qui a provoqué un « sentiment de révolte » chez les parties civiles : le non-remplacement des sondes Pitot de modèle Thalès AA par l'un des deux autres modèles qui existaient alors. L'AF447 était doté de ces sondes AA.

« Je crois qu'il y avait à l'époque d'une part l'impossibilité technique de comprendre ce phénomène de givrage et, d'autre part, de déterminer avec certitude quelle sonde résistait mieux », a-t-il estimé.

« Force est de constater qu'au regard des données de la science de l'époque, aucune faute pénale ne me semble pouvoir être retenue », a-t-il conclu, rappelant que la cour d'appel, qui a ordonné le procès, avait elle aussi écarté cet élément à charge.

Marie Duffourc Duffourc, l'autre procureur, est ensuite longuement revenue sur les conséquences de la panne dans le cockpit, estimant en conclusion qu'aucun « défaut de conception de l'avion » n'avait de « lien certain avec la perte de trajectoire » et ne pouvait donc être retenu contre Airbus.

Pierre  Arnaudin s'est alors penché sur le classement des incidents de givrage des sondes, qui s'étaient multipliés au cours des mois précédant l'accident. Dans les rapports sur ces défaillances, « il n'y avait jamais eu d'échappée et de perte totale de contrôle de l'avion », a-t-il souligné, jugeant que le classement avait été « conforme ».

Retour en 2009, selon les associations de familles de victimes

Des membres de l'association Entraide et Solidarité AF447, qui représente les familles des victimes, ont alors ostensiblement quitté la salle, avant une suspension d'audience.

« On est revenu en 2019, lorsque les juge d'instruction ont effectivement déclaré un non-lieu général. On a un procureur qui est censé défendre le peuple et qui finalement défend la multinationale Airbus », s'est emportée devant la salle d'audience Danièle Lamy, présidente de l'association, dénonçant un » procès à charge contre les pilotes ».

La longue procédure judiciaire dans cette affaire a vu deux positions différentes de la part du ministère public.

A l'issue d'une décennie d'instruction, le parquet a requis, en 2019, le renvoi en procès d'Air France, mais pas celui d'Airbus. Les juges ont ensuite prononcé un non-lieu la même année, dont il a été fait appel.

Devant la chambre de l'instruction, le parquet général a finalement réclamé, deux ans plus tard, le renvoi des deux entreprises pour homicides volontaires, un point de vue suivi par la cour d'appel qui a ordonné ce procès.

(Avec AFP)