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Covid-19 : Braun juge les Français «moins bien protégés» et appelle à un «sursaut de la vaccination»

Le ministre de la Santé tenait une conférence de presse ce vendredi pour un «exercice de pédagogie», alors que le nombre d'infections au Covid-19 continue d'augmenter en parallèle de la grippe et de la bronchiolite.

Le ministre de la Santé François Braun s'est exprimé ce vendredi après-midi en conférence de presse depuis son ministère, à l'approche des fêtes de fin d'année et alors que la neuvième vague de Covid-19 s'installe en France et que les épidémies de grippe et de bronchiolite sont toujours là. «Nous avons beaucoup appris depuis presque trois ans» a commencé le ministre, estimant que nous sommes désormais «mieux armés pour réagir».

«J'ai tenu à ce rendez-vous pour deux raisons : la première, c'est que je sais que les Français veulent comprendre la situation. La seconde, c'est que nous devons capitaliser sur ce que nous avons appris au cœur de la crise» s'est justifié le ministre, pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à renouer avec cet exercice largement prisé en son temps par son prédécesseur Olivier Véran, au plus fort de l'épidémie de Covid-19.

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«Nous faisons face à une triple épidémie, qui de surcroît est plus précoce qu'auparavant» a indiqué François Braun, incitant les Français «garder ces gestes réflexes, simples, qui nous protègent» afin de «limiter les effets des virus de l'hiver», tout en enjoignant la population à «garder la confiance et respecter les soignants».

Si l'épidémie de Covid-19 reste, à l'en croire, sous contrôle, celle-ci a redémarré plus vite que les années précédentes et se superpose donc à une épidémie de grippe qui «n'est pas un gros rhume» mais fais «des morts chaque année», a rappelé encore le ministre. Quant à la bronchiolite, qui a surchargé les services hospitaliers au point de forcer certains services à transférer de jeunes malades, elle sévit «partout en Europe», a précisé le ministre.

Face à cette situation, «notre arsenal est connu, et efficace» veut croire François Braun. Celui-ci passe par la vaccination, qui «reste notre arme de protection massive». «Les études scientifiques ont largement montré l'intérêt de la vaccination contre la grippe et le Covid», a-t-il insisté, déplorant que «trop peu de personnes sont vaccinées», même si les services du ministre constatent que «les chiffres sont meilleurs depuis quelques jours». 2,8 millions de Français se sont fait vacciner depuis octobre, ce qui est bien moins qu'à la même période les années précédentes. «Cette situation n'est pas acceptable» a indiqué le ministre. «En ce qui concerne la grippe, la vaccination se situe à un niveau plus bas que l'année dernière de 5%, même si l'écart semble se réduire». «Les Français sont moins bien protégés que les autres années» a donc estimé le ministre, qui a lancé un «appel à un sursaut de la vaccination».

Le ministre a indiqué que les personnes les plus fragiles restent prioritaires, et a rappelé que celles-ci peuvent également bénéficier de traitements mis à disposition par le gouvernement, comme le Paxlovid, dont il a tenu à « rappeler l'existence » aux Français. Un numéro vert est également disponible pour les personnes qui peinent à se faire vacciner.

«Responsabilité individuelle»

« Il faut mettre votre masque dans les transports en commun et dans les trains » a encore demandé le ministre, pour faire un « geste solidaire » à l'égard des personnes fragiles qui les empruntent. « Il est temps, grand temps, de faire la démonstration que le bon sens et le respect peuvent l'emporter sur les contraventions » a déclaré le ministre, misant par conséquent sur la responsabilité des Français plutôt que sur l'instauration de nouvelles mesures contraignantes.

À la suite du ministre, Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation du risque sanitaire (Covars) a pris la parole pour marteler l'intérêt et l'efficacité de la vaccination, en particulier celle effectuée grâce aux vaccins bivalents, ainsi que du Paxlovid. « Pour ce qui est de la bronchiolite », a-t-elle poursuivi, « nous accumulons des défenses immunitaires à mesure que nous rencontrons le virus ». La professeur de médecine a reconnu que nous avons accumulé un « retard immunitaire » du fait de la moindre circulation de la bronchiolite l'an dernier, tout en refusant de parler de « dette immunitaire ».

Le ministre a encore cédé la parole à un pédiatre, qui a rappelé les bons gestes à adopter pour protéger les nourrissons, en particulier lors des fêtes de fin d'année - notamment ne pas faire passer les bébés de main en main pendant les réjouissances familiales.

C'est ensuite le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, qui a renchéri en recommandant la prudence en présence de personnes âgées. Les directeurs d'Ehpad peuvent exiger s'ils le jugent opportun le port du masque dans leurs établissements, a rappelé le ministre.

Le nombre de cas progresse toujours

Côté infections, le nombre de cas continue de progresser. En moyenne lissée sur sept jours, qui permet de compenser les jours où moins de tests ont été réalisés et d'avoir une vision plus claire sur la dynamique épidémique, 59.340 personnes ont été testées positives au 8 décembre. Ce chiffre était de 53.341 le 1er décembre (+11,25% en une semaine). Du 1er décembre au 5 décembre, les chiffres plus récents n'étant pour l'heure pas disponibles, le taux de positivité des tests antigéniques et PCR est lui resté très stable (28,42% contre 28,62%).

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