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Covid-19 : des projets d’expatriation chahutés

Avions cloués au sol, frontières cadenassées, délivrance de visas ralentie… Pendant deux ans, la pandémie de Covid-19 a considérablement affecté les désirs d’expatriation. Selon un sondage Opinionway pour Indeed réalisé en septembre 2021, seuls 14 % des étudiants qui avaient un projet de mobilité internationale avant mars 2020 ont pu effectivement partir. Chez les actifs concernés, un quart d’entre eux ont quand même pu s’envoler, quand 44 % ont choisi de reporter le projet et 31 % d’y renoncer.

« Il y a eu un arrêt complet des flux au printemps 2020. Ils sont ensuite restés à un niveau très bas, surtout en Asie et aux États-Unis. Pour les États-Unis, cela s’explique par le délai d’obtention du visa, qui vient juste de revenir à la normale », indique Alix Carnot, directrice associée d’Expat communication, société qui accompagne depuis vingt ans les futurs expatriés.

« Le temps a compliqué le départ »

Installés au Vietnam, Manon et Ludovic ont fait preuve de patience. Après un premier départ annulé en février 2021, en raison de la rupture d’une promesse d’embauche locale, le couple devait partir en juin 2021. « Le Vietnam est alors entré en confinement total jusqu’en septembre 2021 », raconte Manon, éducatrice de jeunes enfants. Ils ont finalement rejoint Hô Chi Minh-Ville le 12 janvier 2022, après un crochet de trois mois en Thaïlande. « Il fallait vraiment le vouloir et s’accrocher. »

À l’inverse, Chloé a fait une croix sur son rêve colombien. En mars 2020, la jeune femme quitte le Brésil, où elle a vécu deux ans, avec la ferme intention de repartir six semaines plus tard pour travailler dans une ONG en Colombie. Les confinements et la fermeture des frontières changent la donne. « Le temps a passé. J’ai dû retrouver un travail, puis j’ai rencontré quelqu’un. La vie a compliqué le fait de repartir. »

Reprise des flux

Pour d’autres, la pandémie a accéléré la maturation d’un désir de changement. « Mon mari a toujours voulu qu’on s’expatrie mais j’étais réticente. La pandémie m’a fait voir la vie différemment et le confinement de 2021 nous a permis de discuter de nos rêves respectifs », relate Agnès, depuis Huntington Beach, au sud de Los Angeles, où la journaliste a rejoint son mari avec leurs trois enfants en août. Près d’un an aura été nécessaire pour concrétiser le projet, le temps que le père de famille décroche un emploi à l’étranger au sein de son entreprise.

À l’échelle européenne, une étude menée par Indeed, moteur de recherche d’emploi, en mars et avril 2022, indique que l’intérêt pour des offres en dehors du pays de résidence se trouve proche du niveau d’avant crise. « En cette rentrée, on constate une reprise normale des flux », confirme Alix Carnot, qui remarque également que « le Covid n’est plus du tout un sujet » pour les futurs expatriés.