France
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Covid, grippe, bronchiolite : la triple épidémie qui menace la France

Les Français font face à une situation sanitaire « inédite », quasiment sans aucune mesure de prévention.

Neuvième vague de Covid, démarrage de la grippe, pic probable de bronchiolite : avec la circulation active de plusieurs virus, cette fin d’automne s’avère très éprouvante pour les systèmes immunitaires… et les professionnels de santé.

  • D’après les chiffres de Santé publique France publiés vendredi, le taux d’incidence pour le Sars-CoV-2 du 21 au 27 novembre était en hausse de 38 % avec 307 909 nouveaux cas, les passages aux urgences avaient augmenté de 23 % (3 734) et les hospitalisations de 1 % (4 909).
  • La courbe des bronchiolites a continué de monter en flèche avec une hausse de 24 % des passages aux urgences des enfants de moins de 2 ans et de 16 % des hospitalisations, dépassant très largement les niveaux enregistrés ces dix dernières années.
  • Concernant la grippe, la Bretagne et la Normandie ont rejoint la Martinique, Mayotte et La Réunion au stade épidémique, tandis que six régions passaient au niveau pré-épidémique.

Pour Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles Saint-Quentin, cette coexistence de trois vagues épidémiques est « inédite ». « L’absence de mesures de prévention telles que le port du masque et le très faible taux de rappel vaccinal, conjugués aux températures basses et à la tension aggravée sur les hôpitaux et la médecine de ville, brossent un tableau général qui appelle à la plus grande vigilance », résume le scientifique.

La neuvième vague de Covid semble portée notamment par la progression du sous-variant d’Omicron, BQ1.1 (49 % des prélèvements analysés). « Ce sous-variant devient majoritaire. Même si l’on ne dispose pas de données concernant sa sévérité, le simple fait qu’il soit plus transmissible implique qu’il contamine plus de monde et donc provoque plus de cas graves », pointe le professeur Mahmoud Zureik.

Appel « solennel » à la vaccination

Face à cette menace, la campagne de rappel vaccinal patine plus que jamais. D’après le ministre de la Santé, François Braun, seuls 20 % des plus de 80 ans avaient reçu une quatrième injection contre le Covid, et 35 à 40 % des 60-80 ans, une proportion « largement insuffisante » selon le ministre, qui a lancé dimanche un appel « solennel » à la vaccination. Avant lui, la présidente du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires), Brigitte Autran, avait déploré le niveau « désolant » de la vaccination.

Un phénomène qui touche aussi le vaccin contre la grippe, dont les injections sont en baisse de 13 % par rapport à l’an dernier. Le signe d’une lassitude vaccinale des Français ? « On manque surtout d’une campagne vaccinale ambitieuse », pointe Mahmoud Zureik. « Actuellement, le dispositif n’est pas à la hauteur des enjeux. Il faudrait rouvrir certains centres de vaccination pour faciliter l’accès », estime l’épidémiologiste. Quant au port du masque, malgré son intérêt crucial pour réduire les transmissions, un retour à l’obligation n’est toujours pas à l’ordre du jour.