Le lycéen, qui s’est donné la mort au lendemain de la rentrée à Poissy, a subi un calvaire pendant des mois, accentué par l’attitude du rectorat et son courrier menaçant, estime son père sur France 5.
«C’était des crachats, on lui disait “t’es pas beau, personne t’aime”, sa maman et sa sœur c’était des...» Fred Nabot, le père de Nicolas, 15 ans, qui s’est suicidé le 5 septembre au lendemain de la rentrée après avoir subi de longs mois de harcèlement scolaire, a décrit le calvaire enduré par son fils, dans l’émission C à vous ce lundi 25 septembre. Une longue descente aux enfers pour l’adolescent malgré le soutien de ses parents, confrontés à l’immobilisme de l’administration. C’est à eux que le rectorat de Versailles finira par envoyer un courrier menaçant, qualifié de «honte» par le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal.
Fred Nabot a compris que son fils était harcelé début octobre 2022, «suite à un appel du professeur principal» lui signalant qu’il ne venait plus en cours depuis trois jours. «C’est là qu’il m’a annoncé qu’il y avait trois élèves qui l’embêtaient en permanence.» Malgré cela, les harceleurs «étaient toujours dans la classe», déplore le père.
«Il dormait avec un couteau»
En quelques mois, il dit avoir vu son fils «complètement changer», se mettre à dormir «avec un couteau» pour se protéger. En février, Nicolas «avait déjà fait une tentative» de suicide, raconte Fred Nabot. «Il n’avait plus envie de se battre, poursuit-il, il a même dit à sa maman au mois de juillet “je veux être enterré à Poissy”.»
Le père de Nicolas estime que le courrier du rectorat, en mai, qui invitait les parents à «adopter une attitude constructive et respectueuse» et les menaçait de poursuites, a fait beaucoup de mal. L’adolescent se serait alors «rendu compte que ça se retournait contre ses parents» qui «font tout pour le défendre». Surtout, souligne Fred Nabot, le courrier «ne parlait même pas des harceleurs».
Si l’ancienne rectrice de Versailles Charline Avenel a présenté ses excuses et assuré n’avoir pas eu connaissance du courrier, Fred Nabot dénonce «de l’hypocrisie». Les parents de Nicolas n’étaient pas les seuls dans cette situation, de nouvelles lettres ayant été révélées depuis. Lundi, Gabriel Attal a annoncé que sur 120 courriers réprobateurs envoyés par le rectorat l’an passé, 55 «semblent poser question». «Si dès le début des sanctions avaient été prises contre ces tueurs, car ce sont des tueurs, on n’en serait pas là», estime Fred Nabot.