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Crédit immobilier : une bonne nouvelle provisoire pour les emprunteurs

Cette hausse du taux d’usure reste insuffisante pour les courtiers.
Cette hausse du taux d’usure reste insuffisante pour les courtiers. (Photo François Destoc)

Conséquence de l’inflation galopante, le taux d’usure va augmenter, ce samedi 1er octobre, pour tenir compte de l’évolution des taux immobiliers pratiqués par les banques. Un bol d’air pour les particuliers emprunteurs mais qui ne devrait être que provisoire.

C’est une bonne nouvelle pour les emprunteurs : au 1er octobre, le taux maximum légal du crédit immobilier, aussi appelé taux d’usure, va être relevé de 2,57 % à 3,05 % pour un emprunt de 20 ans et plus et de 2,60 % à 3,03 % pour les durées inférieures, a annoncé, mercredi, la Banque de France. Celle-ci considère qu’il s’agit là d’une hausse suffisante pour « régler des situations plus difficiles d’accès au crédit ». Elle répond ainsi aux attentes des courtiers qui affirmaient que ce taux d’usure n’augmentait pas assez vite contrairement aux autres taux, ce qui rendait ainsi impossible l’octroi d’un crédit immobilier à nombre de candidats à l’emprunt.

La cause de 50 % des refus de prêt

Le taux d’usure désigne le taux annuel effectif global (TAEG) maximal auquel les banques et les autres établissements de crédit peuvent prêter de l’argent. Il est destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt qui seraient abusives, en plafonnant l’ensemble des frais d’un prêt immobilier : taux de crédit pratiqué par la banque, éventuelle commission des courtiers, assurance emprunteur… Mais, dans les faits, il est à l’origine d’une bonne partie des 50 % de refus opposés par les banques aux candidats à l’achat.

Les emprunteurs qui se voient opposer un refus sont ceux qui présentent des risques en termes de remboursement aux yeux des établissements financiers : les seniors, les personnes qui ont des antécédents médicaux graves, etc. Lorsque l’établissement prêteur calcule le coût total du crédit pour ces personnes-là, le TAEG peut être supérieur au taux d’usure, empêchant de ce fait l’offre de prêt d’être éditée.

« Tout simplement pas suffisant »

L’augmentation du taux d’usure va donc être bénéfique à certains particuliers pour obtenir le feu vert d’une banque au financement de leur projet immobilier. Mais ce bol d’air pourrait ne pas durer longtemps car cette mesure aura aussi pour conséquence de rendre les nouveaux crédits immobiliers plus chers pour les particuliers.

« Les effets positifs ressentis seront malheureusement de très court terme, estime ainsi Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux. En effet, avec la remontée extrêmement rapide et récente des OAT 10 ans (taux directeur de référence pour les crédits immobiliers), qui sont passées de 1,35 % en août à plus de 2,80 % au 28 septembre, les taux pratiqués par les banques ne peuvent que continuer à augmenter dans les semaines qui viennent. Ainsi, fin octobre, la marge de manœuvre produite par cette récente hausse du taux d’usure sera déjà totalement absorbée. Un taux d’usure à 3 % avec des taux moyens à 2,50 %, c’est le même problème qu’un taux d’usure à 2,57 % et des taux moyens à 2 %. Ce n’est tout simplement pas suffisant comme écart pour intégrer ne serait-ce que les assurances ! ».