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Crise énergétique : Angoulême prête à frapper fort

Crise énergétique : Angoulême prête à frapper fort
La patinoire pourrait faire les frais des économies envisagées en fermant plus tôt que prévu.

Photo Julie Desbois

Par Julie PASQUIER - j.pasquier@charentelibre.fr, publié le 26 septembre 2022 à 19h51, modifié à19h54.

Baisse de 20 % des investissements, non-remplacement des départs à la retraite, économies à tous les niveaux… Pour faire face à la hausse du coût de l’énergie, Angoulême se serre la ceinture.

100 % d’augmentation des coûts de l’énergie pour 2023… au moins. La Ville d’Angoulême a vite fait les calculs : la facture d’électricité et de gaz, déjà en hausse cette année de 2,7 millions d’euros, devrait s’établir « entre 5,4 et 5,6 millions l’année prochaine », selon Xavier Bonnefont. « On se prépare à prendre la vague. C’est même un tsunami », glisse le maire, à l’heure de construire un budget 2023, qui devra aussi prendre en compte la revalorisation...

100 % d’augmentation des coûts de l’énergie pour 2023… au moins. La Ville d’Angoulême a vite fait les calculs : la facture d’électricité et de gaz, déjà en hausse cette année de 2,7 millions d’euros, devrait s’établir « entre 5,4 et 5,6 millions l’année prochaine », selon Xavier Bonnefont. « On se prépare à prendre la vague. C’est même un tsunami », glisse le maire, à l’heure de construire un budget 2023, qui devra aussi prendre en compte la revalorisation du point d’indice des agents calculée à 1,2 million d’euros.

Un mot d’ordre dans la « lettre de cadrage » envoyée ces derniers jours aux différents services : la sobriété dans les dépenses. « On va affronter en espérant que cela ne s’éternise pas et qu’on revienne à un niveau de coûts plus raisonnable », observe l’élu. Première mesure : une coupe nette dans les investissements. Le budget devrait baisser de 20 % en 2023 (il était de 27,4 millions cette année). Les projets vont devoir être hiérarchisés. Priorité à ceux liés aux économies d’énergie.

Une trentaine de postes gelés

Sobriété dans le fonctionnement, aussi. « L’ambition, c’est de réaliser 3,5 millions d’euros d’économie », annonce Xavier Bonnefont. Dont 1,2 million rien que sur les dépenses de personnel. « Les départs à la retraite et volontaires ne seront pas tous remplacés. Ce sera au cas par cas, en fonction des dossiers, de la nécessité du poste », explique le maire. Une trentaine de postes, au total, pourraient être gelés.

Parmi les pistes d’économies à divers niveaux : l’optimisation de la gestion de l’entretien des locaux, la réduction des envois papier et des impressions, la diminution des déplacements interservices… « On est en train de travailler sur la diminution des dépenses liées aux fêtes de fin d’année, à la réduction des frais liés aux réceptions et vernissages. Et on se pose la question : est-ce que ce sera une année blanche pour le feu d’artifice ? », poursuit le maire, qui envisage « une baisse de 11 % des dépenses à caractère général, hors énergie et restauration scolaire ».

Télétravail tous les vendredis ?

En parallèle, des réflexions sont en cours pour réduire la consommation d’énergie. À commencer par l’extinction des feux la nuit dans les rues. La Ville a engagé un vaste plan de transformation de l’éclairage public mais les premiers effets ne se feront pas ressentir avant mi-2023. « L’éclairage actuel est assez peu équipé en leds et en détecteurs de présence. On regarde là où il est pertinent d’éteindre et pour quelles mesures d’économie. »

La piste du télétravail est aussi à l’étude. « Si on impose un jour de télétravail le vendredi, on peut fermer un bâtiment pendant trois jours et baisser la température à huit degrés. Alors qu’on ne peut pas descendre sous les 16 degrés pour une fermeture de 48 heures », précise Valérie Cinqualbre, directrice générale des services. « On réfléchit à diminuer la température de deux à trois degrés dans les bâtiments communaux en fonction des sites, indique le maire. On regarde les équipements sportifs dans lesquels on peut éteindre le chauffage en fonction des disciplines. »

La baisse des températures touchera aussi les bâtiments communautaires A l’agglo, c’est Nautilis qui est principalement dans le viseur. L’équipement de loisirs de Saint-Yrieix pèse pour un tiers dans la consommation de gaz et d’électricité de GrandAngoulême. « On planche sur une adaptation de son fonctionnement », annonce Xavier Bonnefont, avec sa casquette de président, qui envisage des fermetures sur certains créneaux, quand la fréquentation est plus basse. La patinoire, pour laquelle des travaux ont été réalisés cette année, ouvrira comme prévu le 8 octobre. Mais les élus n’excluent pas qu’elle ferme précocement en 2023. « Nul bâtiment ne sera épargné », ajoute Xavier Bonnefont, précisant que toutes ces réflexions seront arbitrées « d’ici novembre ».

Ce qui est déjà acté à GrandAngoulême, dans la lignée de la ville centre, c’est une réduction de 30 % des investissements. « Au budget général, ils seront limités à 17 millions d’euros, contre 27 millions en 2022 », indique Xavier Bonnefont. « Cela pose la question, à court ou moyen terme, de l’impact sur le tissu économique local. »