France
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Dans une serre innovante, le vignoble du cognac travaille à des cépages plus résistants

Mais la structure n’a rien d’ordinaire. À l’instar de quatre autres projets en France, dont un en Occitanie et un en Champagne, déjà engagés, cette serre prototype « insect proof », autrement dit dotée d’une moustiquaire géante afin de se prémunir contre toute attaque parasitaire, va servir à l’expérimentation de la pré-multiplication des plants de vigne de demain. Objectif : anticiper au mieux les changements à opérer face aux maladies émergentes et aux mutations climatiques.

50 % dédiés au cognac

Une avancée technologique lancée voilà cinq ans par la Chambre d’agriculture de la Gironde à laquelle le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) participe via une convention. 50 % de la serre sera d’ailleurs dédié au vignoble. « L’innovation variétale est essentielle et ce démonstrateur va permettre entre autres d’affiner les coûts de production, espère François Bodin, co-président du conseil scientifique et technique au BNIC. Alors que le cognac s’appuie sur le Ugni Blanc, nous avons entamé depuis plus de quinze ans un travail sur de nouveaux cépages tolérants aux maladies cryptogames (causées par un champignon, Ndlr) qui, à défaut de résister, réagissent mieux, comme le Coutia et le Luminan. »

Dans une serre, en deux ans, vous obtenez le nombre de greffons souhaité

Mais pas seulement. « Outre une alternative aux traitements, nous recherchons une adaptabilité aux changements climatiques en revenant vers d’anciens cépages tels que le Monbadon et le Vidal 256. Ils avaient été abandonnés car ils ne correspondaient pas aux standards de qualité. » Or, cinquante ans plus tard, les voilà parfaitement adaptés : « ils produisent un volume plus important, une acidité plus importante et surtout un degré beaucoup plus bas ».

« Hâte d’avoir des réponses »

La serre va donc permettre au BNIC d’aller plus loin. Et surtout plus vite : à terme, quelque 3 000 plants, 100 000 greffons et autant de porte-greffes seront produits chaque année. « Il faut deux ans pour multiplier un plant en pleine terre. Dans une serre, en deux ans, vous obtenez le nombre de greffons souhaité », complète François Bodin, qui ne cache pas son impatience. « Nous avons hâte d’avoir les premières réponses. »

David Amblevert, pépiniériste en Gironde, s’enthousiasme lui aussi face aux champs des possibles « pour répondre aux attentes du marché et à la concurrence européenne ». Sans oublier des porte-greffes plus résistants à la sécheresse. Et de rappeler l’autre objectif, originel, de la serre : « sécuriser au maximum notre patrimoine viticole national, le conserver et le protéger », alors que la France est le premier pays producteur de plants de vigne au monde.