France
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Dette publique, Bercy veut rogner sur les dépenses

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire tient à insister : « Le quoiqu’il en coûte est fini. » Dans une interview au Journal du Dimanche, il a déclaré que la revue des dépenses des administrations publiques, annoncée au début du mois, débutera dans les prochains jours, sous l’autorité de la première ministre.

Alors que vient de débuter en commission des finances l’examen du projet de loi sur les retraites, le gouvernement veut aussi passer au crible toutes les dépenses de ses administrations, centrales et locales. « Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions de dépenses significatives », souligne-t-il.

Charge de la dette

La petite musique est soufflée par Bercy depuis plusieurs mois, alors que la dette devrait passer le cap symbolique des 3 000 milliards d’euros. La dette, qui représentait déjà 97 % du PIB en 2019, s’est alourdie avec les mesures prises lors et après la crise du Covid. Avec le ralentissement de la croissance, celle-ci s’élève désormais à 113 % du PIB.

Or, depuis plusieurs mois, l’augmentation des taux sur les emprunts à dix ans alourdit la charge de la dette : alors que la France empruntait à 0 % au début 2022, ces taux longs s’élèvent désormais à 2,6 %. Selon Bercy, les intérêts pourraient représenter à 60 milliards d’euros en 2027, contre 42 milliards pour l’année 2022.

Même si pour l’heure, l’inflation a un rôle d’amortisseur : « A court terme, l’inflation compense cette charge annuelle, en diminuant la valeur de la monnaie avec le temps : le taux d’intérêt réel est négatif, analysait dans un billet de décembre Sébastien Boch, économiste au sein du cabinet Asteres. Cependant, lorsque l’inflation devrait redescendre, à l’horizon 2024-2025, les taux d’intérêt des emprunts contractés actuellement se feront ressentir davantage. »

Transition écologique

D’un côté, le gouvernement veut « faire baisser la dette à partir de 2026 et ramener le déficit public sous les 3 % en 2027 ». De l’autre, Bruno Le Maire tient à se montrer rassurant : « Nous maintenons une protection contre la flambée des prix de l’énergie, pour les Français bien sûr, mais aussi pour nos industries, nos artisans, nos boulangeries. »

Pas de montant, ni de pistes n’ont été annoncées par le ministre de l’économie, à l’exception de la question des avantages fiscaux favorables aux énergies fossiles. « Par exemple, nous ne pouvons pas vouloir décarboner notre économie et maintenir [c] es avantages. »

Niches fiscales, subventions : dans son dernier « budget vert », l’État avait estimé à 7,6 milliards d’euros ses dépenses défavorables au climat. L’Institut pour l’économie du climat (I4CE) a pour sa part calculé qu’en fonction de la méthodologie choisie, l’estimation pouvait être réévaluée à 19 milliards d’euros.

En comparaison, le ministre de l’économie estime qu’il faudra injecter entre 60 et 70 milliards d’euros supplémentaires par an dans la transition écologique, en mobilisant aussi les fonds privés.