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DIRECT. Séisme en Turquie : deux tremblements de terre, un lourd bilan

DIRECT. Séisme en Turquie : deux tremblements de terre, un lourd bilan SEISME TURQUIE. Après le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a touché la Turquie et la Syrie dans la nuit du lundi 6 février, un nouveau séisme de magnitude 7,5 a frappé le sud-est de la Turquie. Le bilan humain provisoire est déjà lourd avec au moins 1 600 morts et 7 000 blessés.

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L'appel à l'aide internationale lancé par les autorités turques a été entendu. Dans le sillage de l'Europe et d'autres nations, une cinquantaine de pays a répondu et proposant d'acheminer des aides ou d'organiser l'envoi d'équipes de secouristes.

En Syrie, le bilan humain du violent séisme s'élève à 783 morts et à 2 280 blessés. En Turquie le bilan est toujours évalué à 912 morts et plus de 5 300 personnes blessées.

Alors que les équipes de secouristes travaillent depuis plusieurs heures au sauvetage des victimes du séisme, des secouristes français sont sur le départ pour proposer leur aide. Parmi eux des membre de la fondation des Architectes de l'urgence dont Patrick Coulombel est à la tête. "La priorité absolue c'est de sauver les gens qui sont sous les décombres", a expliqué le fondateur de l'organisation BFMTV. Il faut également "mettre en place des périmètres de sécurité autour des bâtiments qu'on estime être dangereux pour [...] éviter les dégâts supplémentaires s'ils s'effondrent". Si le froid complique les opérations de sauvetage se sont aussi les répliques qui peuvent intervenir à tout moment et entrainer l'effondrement d'autres bâtiments qui peuvent être problématiques.

La Turquie est souvent en proie à des séismes. Un phénomène qui s'explique, selon les sismologues par le système de faille complexe situé en Turquie avec le croisement de trois plaques tectoniques. Le séisme de ce lundi 6 février serait l'effet d'un glissement de ces plaques au niveau de la faille est-anatolienne qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres et qui débord sur le territoire syrien. Les sismologues s'attendaient à voir un séisme avec une magnitude comprise entre 7,2 et 7,6 éclater dans la région du sud-est de la Turquie justement à cause de la forte activité du système de failles a expliqué le spécialiste et professeur émérite à l'université Grenoble Alpes, Jean Virieux, au micro de Franceinfo.

L'Inde fait partie des pays à s'être manifestés auprès de la Turquie, le ministre indien des Affaires étrangères a annoncé que "des équipes de recherche et de sauvetage de la NDRF (Force nationale d'intervention en cas de catastrophe) et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours seraient envoyés immédiatement en coordination" avec la Turquie. L'Ukraine a également proposé son aide après le séisme en Turquie et "se tient prête à envoyer un grand nombre de secouristes en Turquie pour aider à faire face à la crise" selon les mots du chef de la diplomatie ukrainienne.

La force du séisme de magnitude 7,8 en Turquie est telle que des ondes sismiques ont été ressenties jusqu'en Europe selon les données d'Iris, géant de la data. Un institut géologique danois confirme cette analyse et avance que les secousses ont été ressenties jusqu'au Groenland. "Les importants tremblements de terre en Turquie ont clairement été enregistrés sur les sismographes du Danemark et du Groenland", a indiqué à l'AFP la sismologue Tine Larsen.

Les équipes de secouristes s'activent pour venir en aides aux victimes ensevelies sous le décombres des immeubles effondrés à cause du séisme. Mais le travail des sauveteurs est compliqué par les conditions météorologiques car en Turquie l'hiver fait rage avec un froid glacial et une tempête de neige. Ces conditions mettent à rude épreuve le matériel des sauveteurs, les chiens des équipe cynophiles à la recherche des victimes et des sauveteurs a fait savoir sur Franceinfo Philippe Besson, président des Pompiers de l'urgence internationale qui se prépare à envoyer une équipe sur place.

Avec un premier séisme enregistré dans la nuit et un second survenu à la mi-journée, d'importantes répliques peuvent encore intervenir et secouer la Turquie. Le sismologue et chercheur au CNRS, Christophe Voisin a précisé sur Franceinfo que la zone en proie à des répliques est très vaste d'autant plus depuis le second séisme qui a frappé la Turquie à 100 kilomètres de l'épicentre du premier tremblement de terre.

Nouvelle mise à jour du bilan humain : la Syrie a annoncé un nouveau bilan provisoire de 560 morts, en plus des 912 comptés en Turquie. Du côté des blessés les prévisions comptent plus de 5 300 victimes en Turquie.

Le professeur Orhan Atar, directeur général de la réduction des risques sismiques de l'AFAD, a précisé que la dernière secousse ressentie à 13h30 (11h30 heure française) n'est pas une réplique mais un tremblement de terre indépendant. "Après ce tremblement de terre, plus de 100 répliques se sont produites, dont 3 de magnitude supérieure à 6,6. Un autre tremblement de terre [indépendant, ndlr] de magnitude 7,6 vient de se produire dans la même région", a déclaré le spécialiste. Et d'ajouter : "Nous demandons à nos concitoyens de ne pas pénétrer dans les bâtiments endommagés".

Depuis le tremblement de terre de cette nuit, des répliques violentes secoue encore le pays. La dernière secousse remonte à peine à 13h30 (11h30 heure française) comme le rapporte le média turc Cumhuriyet. La réplique de magnitude 7,5 a été ressentie entre Ankara et Diyarbakır, villes éloignées de 670 kilomètres d'est en ouest et de Malatya à Adana séparées de 300 kilomètres du nord au sud.

Toutes les équipes de secouristes s'activent et des équipes internationales se préparent à partir pour aider. Alors que des bâtiments hauts de plusieurs étages se sont écroulés, des centaines de personnes sont encore coincées sous les décombres expliquent les sauveteurs sur place. Par endroit le nombre de personnes à sauver est estimé à plus de 200, ces victimes se manifestent et se signalent parfois des cris qui traversent les débris, parfois par téléphone quand le réseau mobile est encore fonctionnel. Patrick Coulombel, cofondateur de la fondateur Architectes de l'urgence a confirmé sur Franceinfo : "L'urgence, c'est d'aller chercher les gens qui sont encore vivants en dessous. C'est une urgence absolue, c'est du sauvetage et le déblaiement."

Le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce un nouveau bilan mis à jour mais toujours provisoire qui s'élève à 912 morts. Le dirigeant a qualifié le séisme de la "pire catastrophe depuis 1939". En Syrie, le bilan s'élève cette fois à 326 morts dans les zones gouvernementales et 140 morts dans les zones rebelles.

Après les nations européennes c'est au tour de la Russie et d'Israël de proposer leur aide face aux dommages humains et matériels causés par le séisme. A Moscou, le président Vladimir Poutine a adressé ses condoléances et proposé "d'apporter l'aide nécessaire" à la Turquie et la Syrie. Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué avoir ordonné "à toutes les autorités de se préparer immédiatement à fournir une assistance médicale et des secours".

En Turquie, le séisme a secoué une large part du pays. Mais les villes de Gaziantep et de Kahramanmaras, les plus proches de l'épicentre, ont été particulièrement touchées. Sur place, Ahmet un habitant contacté par Le Figaro témoigne de la longueur et de la violence du tremblement de terre : "J'ai senti mon lit trembler. J'ai voulu me lever pour me mettre à l'abri, mais ça tanguait dans tous les sens. Ça a duré plusieurs secondes, mais cela m'a paru être une éternité".

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Le séisme dont l'épicentre a été enregistré près de Nurdağı, au sud de la Turquie a fait de nombreuses victimes selon le bilan provisoire. Au moins 600 morts sont déjà comptés en Turquie et en Syrie, respectivement 287 et plus de 350. Les bilans provisoires annoncés par le ministère de la Santé syrien et le vice président turc font aussi état de plus de 600 et 2300 blessés dans les deux pays. Les recherches sont toujours en cours sous les décombres. Le nombre d'immeubles effondrés, un millier au moins en Turquie, suggère que le bilan humain pourrait s'alourdir.

Depuis  le séisme c'est une course contre la montre qui se joue en Turquie et en Syrie pour retrouver un maximum de victimes coincées sous les décombres. Sur place, toutes les équipes de secours sont déployées. "Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre", a indiqué  le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu sur la chaîne Haberturk lançant au passage un appel à l'aide internationale". Des nations ont déjà répondu à cet appel comme l'Italie qui a proposé l'aide de la Protection civile. En France, Emmanuel Macron a assuré sur Twitter que le pays "se tient prêt à apporter une aide d'urgence aux populations sur place" Même réaction de la part du chancelier allemand Olaf Scholz. C'est aussi toute l'Union européenne qui a réagi en annonçant l'envoi de secours en Turquie.

Le Turquie se trouve dans une zone sismique les plus actives du monde mais le tremblement de terre de ce 6 février est l'un des plus forts enregistrés ces dernières années et il pourrait être un des plus meurtriers. Ce séisme est le plus important enregistré depuis celui du 17 août 1999 qui avait causé la mort de 17 000 personnes.