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Discours sur l’état de l’Union : Les yeux rivés sur 2024, Joe Biden veut se relancer devant le Congrès ce mardi

Envasé dans les sondages, encombré par son âge, bousculé par l’affaire du ballon chinois, Joe Biden essaiera ce mardi, devant le Congrès, de dire aux Américains qu’il reste malgré tout leur meilleure option, avec une économie solide et une inflation qui semble marquer le pas.

« Je veux parler au peuple américain et l’informer. Que se passe-t-il ? Quels sont mes projets ? Qu’avons-nous fait ? » Voilà comment le président, âgé de 80 ans, a résumé lundi ce que sera son solennel « discours sur l’état de l’Union », face à quelques journalistes.

Contrairement à Donald Trump, Joe Biden n’a pas officialisé sa candidature à l’élection de 2024. S’il se lance, il lui faudra convaincre ses compatriotes de lui donner les clés de la Maison Blanche jusqu’à 86 ans, lui qui est déjà le président le plus âgé jamais élu.

Popularité en berne

Il part de loin : selon un sondage du Washington Post et de la chaîne ABC, 62 % des Américains estiment que le démocrate n’a « pas fait grand-chose » voire « rien fait ou presque » depuis janvier 2021. Voilà qui est particulièrement problématique pour le démocrate : pas franchement charismatique ni spécialement porté sur les envolées oratoires, le président américain compte sur son bilan.

A 44 % d’opinions favorables, sa cote de popularité reste historiquement basse, même s’il a repris 7 points depuis son plus bas de l’été dernier. Maigre consolation : la candidature du milliardaire républicain n’inspire pas plus d’enthousiasme que la sienne. Selon le sondage précédemment cité, 62 % des Américains seraient « déçus » ou « mécontents » si Joe Biden était réélu en 2024, et 56 % le seraient pour Donald Trump.

« Biden laisse la Chine nous marcher dessus

Dans un « State of the Union », le président balaye traditionnellement tous les sujets de politique intérieure possibles. Mais cette année, comme en 2022, les périls internationaux tiendront une grande place. L’an dernier, Joe Biden s’était adressé au Congrès quelques jours après l’invasion de l’Ukraine. Cette fois, il pourra se présenter en pilote de la riposte occidentale face à la Russie. Mais il sera surtout attendu sur la Chine.

« Pourquoi les Chinois ont-ils envoyé un ballon au-dessus des Etats-Unis ? «, lui a demandé un journaliste. « Parce que ce sont les Chinois », a-t-il répondu, avec un sourire. Mais devant le Congrès mardi, il lui faudra plus qu’une pirouette. Selon l’un des porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, le président va parler du « rôle moteur de l’Amérique dans le monde » en général, et en particulier de « la gestion de la rivalité stratégique avec la Chine. »

L’opposition conservatrice l’accuse d’avoir manqué de fermeté en tardant à faire abattre, samedi, l’engin qui survolait l’Amérique depuis plusieurs jours. Nikki Haley, ancienne ambassadrice à l’ONU et prête à défier Donald Trump pour l’investiture républicaine en 2024, a déjà asséné sur Twitter que « Biden laisse la Chine nous marcher dessus. Il est temps que l’Amérique soit forte à nouveau ».

Economie robuste

Les gigantesques investissements et grandes réformes économiques initiées par Joe Biden n’impriment pas auprès de l’électorat, pas plus que la robuste croissance ou le faible taux de chômage. Les ménages restent marqués par une poussée historique d’inflation, plus tangible que la progression du Produit intérieur brut.

L’exécutif américain a prévu une série de déplacements pour tenter d’y remédier. Il faut donc que le président multiplie les inaugurations de tunnels et de ponts, et sillonne le pays pour parler du coût de la vie - prouvant au passage qu’il a bien l’énergie nécessaire pour gouverner tout en faisant campagne.

Face à des républicains maîtres de la Chambre des représentants et prêts à toutes les confrontations, Joe Biden devrait se présenter en président pragmatique, ouvert à un dialogue politique.

Pour répondre formellement à Joe Biden, le parti républicain a désigné Sarah Huckabee Sanders, ancienne porte-parole de Donald Trump, désormais gouverneure de l’Arkansas. Elle a déjà donné la teneur de son discours : « défendre notre liberté contre la gauche radicale. »