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Donald Trump : candidat en 2024 malgré les affaires ?

Donald Trump : candidat en 2024 malgré les affaires ? TRUMP. Empêtré dans plusieurs affaires judiciaires, Donald Trump semble pourtant se préparer à une candidature à l'élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis. C'est en tout cas ce qu'il laisse entendre...

[Mise à jour le 4 octobre à 15h38]Donald Trump pose-t-il déjà les premières pierres d'une candidature à l'élection présidentielle américaine ? A quelques semaines des midterms, l'ancien président des Etats-Unis s'active à travers tout le pays, comme depuis des mois, pour apporter son soutien aux candidats du Parti républicain qui briguent les postes de députés, sénateurs ou encore gouverneurs en jeu le 8 novembre prochain. Si, politiquement, le milliardaire n'occupe aucune fonction, c'est peu dire qu'il reste le Républicain le plus populaire dans son camp. Lors de ses venues, Donald Trump multiplie les prises de parole à la tribune. L'occasion pour lui d'envoyer quelques messages, mais aussi de commencer à prendre le pouls en vue de 2024. Car l'ex-chef d'Etat semble encore avoir une ambition présidentielle.

Dans son discours à Warren (Michigan), samedi 1er octobre 2022, Donald Trump a laissé entendre qu'il pourrait être candidat au prochain scrutin pour entrer à la Maison Blanche, réécrivant, au passage, l'histoire à sa sauce. "Je me suis présenté deux fois, j'ai gagné deux fois", a-t-il lancé, rappelant ainsi entre les lignes qu'il ne reconnaît toujours pas la victoire de Joe Biden en 2020. "J'ai même mieux réussi la deuxième fois que la première. […] J'ai même obtenu plus de voix que n'importe quel président en exercice dans l'histoire de notre pays", a-t-il ajouté. Il avait en effet récolté un peu moins de 63 millions de voix en 2016 puis 74,2 millions quatre ans plus tard. De quoi lui donner des ambitions pour 2024 ? Il commence à le laisser entendre. "Maintenant, nous pourrions bien avoir à le refaire. Je pense que vous allez être très heureux. Je pense que vous allez être très heureux", a-t-il déclaré devant une assistance acquise à sa cause.

Dès lors, Donald Trump peut-il prétendre à une nouvelle candidature pour tenter de redevenir président des Etats-Unis ? Sa côte de popularité est aujourd'hui un peu plus basse que celle de Joe Biden (54,2% d'opinions défavorables contre 52,8%). Mais, surtout, le milliardaire américain est empêtré dans plusieurs affaires judiciaires. La dernière, celle de soupçons d'une fraude fiscale massive, a suivi la découverte de nombreux documents classés "secret défense" à son domicile emportés après sa défaite en 2020. Donald Trump est également au centre de l'enquête sur l'assaut du Capitole, le Parlement américain, le 6 janvier 2021, jour où la victoire de Joe Biden devait définitivement être entérinée. Tous ces dossiers pourront-ils l'empêcher de se présenter dans deux ans ?

A ce stade, Donald Trump n'a été condamné dans aucune affaire et n'a même pas été renvoyé devant un quelconque tribunal. Il jouit donc librement de ses droits de citoyen et, donc, de se présenter à l'élection présidentielle. Dans les faits, il est même particulièrement actif. "Donald Trump a été actif très rapidement après sa défaite, dès le début du printemps 2021. On l'a revu s'activer en rencontrant des donateurs, en fondant un cercle de réflexion qui s'attèle à forger un programme pour son éventuelle candidature à la présidentielle 2024, en recommençant ses fameux rassemblements à travers le pays, ou encore en donnant des interviews", explique Marie-Christine Bonzom à Linternaute. Aux yeux de cette ancienne journaliste française chargée du suivi de la Maison Blanche pour la BBC et Voice of America, "Donald Trump apparait comme le candidat le plus probable à la présidentielle de 2024" pour les Républicains. Si les enquêtes et, malgré tout, la concurrence politique en interne, notamment avec Ron de Santis, actuel gouverneur de Floride, pourraient, d'ici deux ans, rebattre les cartes, Donald Trump semble, pour sa part, bel et bien en ordre de marche.

Les affaires judiciaires de donald trump

Donald Trump accusé de fraude fiscale

Mercredi 21 septembre 2022, la procureure générale de l'Etat de New-York, Letitia James, a donné une conférence de presse pour annoncer l'engagement de poursuites pour fraude financière. "Le procès allègue que Donald Trump, avec l'aide de ses enfants Donald Trump Jr., Ivanka Trump et Eric Trump, et des cadres supérieurs de la Trump Organization (son entreprise, ndlr), a faussement gonflé sa valeur nette de milliards de dollars pour inciter les banques à prêter de l'argent à sa société à des conditions plus favorables que celles qui auraient autrement été offertes à l'entreprise", a-t-elle expliqué, précisant par ailleurs que la démarche avait pour objectif d'obtenir de meilleures assurances à des prix moindres mais également à décrocher des réductions d'impôts. Le rapport de 222 pages permet de mettre au jour que "de 2011 à 2021, M. Trump et la Trump Organization ont sciemment et intentionnellement créé plus de 200 évaluations fausses et trompeuses d'actifs sur ses états financiers annuels pour frauder les institutions financières."

Qu'est-il reproché à Donald Trump ?

Si le rapport évoque donc plus de 200 fraudes financières de Donald Trump, certaines sont iconiques car elles concernent des propriétés phares de l'ancien président américain :

  • Son domicile de Mar-a-Lago : située en Floride (sud des Etats-Unis), au bord de l'Atlantique, à une heure au nord de Miami, la résidence a été évaluée à 739 millions de dollars contre… 75 millions en réalité. L'écart serait lié au potentiel de développement résidentiel du terrain, idée finalement abandonnée par Donald Trump ;
  • Un triplex dans la Trump Tower sur la 5e avenue : sur l'une des artères les plus connues de New-York, Donald Trump a fait bâtir le siège de sa société, la Trump Tower. A l'intérieur, un triplex dont la surface déclarée a été… triplée : 2790m² annoncés contre 1020m² en réalité. De quoi faire grimper une estimation, farfelue, à 327 millions de dollars.
  • L'immeuble du 40 Wall Street : toujours à New-York, non loin de la bourse américaine, l'immeuble situé au 40 Wall Street est la propriété de Donald Trump. Selon l'enquête de la procureure générale de New-York, il a été évalué par un expert indépendant d'une banque à 220 millions de dollars en 2012, montant bondissant à… 735 millions de dollars en 2015, selon Donald Trump. La raison ? Des expertises ensuite faussées par un cabinet qui appliquait un taux de rendement locatif du bâtiment faussé et particulièrement élevé.
  • Un terrain de golf en Ecosse : l'affaire n'avait pas manqué d'être médiatisée. En 2020, Donald Trump ambitionnait d'étendre un golf situé dans un paisible village écossais, sur les bords de la mer du Nord. Un site qu'il avait fait évaluer à 327 millions de dollars en 2014. Un montant basé à 80% sur la valeur générée par la construction et la mise en location de 2500 maisons, alors qu'il n'avait obtenu un accord que pour moins de 1500 maisons.
  • Un terrain de golf en Floride : à quelques kilomètres au nord de sa résidence en Floride, Donald Trump a fait l'acquisition en 2012 d'un golf, moyennant 5 millions de dollars. Mais, un an plus tard, le nouveau propriétaire évaluait son bien à… 62 millions de dollars. Comment ? Aux Etats-Unis, les adhérents aux clubs de golf déposent un acompte d'adhésion (plusieurs milliers d'euros) qui doit être restitué au bout de 30 ans à l'adhérent. Cette manne financière représentait 41 millions de dollars. Donald Trump l'a inclue dans l'évaluation du golf alors qu'elle ne peut être groupée à la valeur du site. Par ailleurs, cette dernière a été surestimée en raison de l'utilisation de la marque "Trump".
  • Un ancien bureau de poste à Washington : le magnat de l'immobilier avait décroché en 2013 un bail pour exploiter l'ancien hôtel de Poste de la capitale américaine et le transformer en hôtel. Pour cela, il avait alors contracté un prêt de 170 millions de dollars auprès de la Deutsche Bank, accordée grâce à des documents frauduleux. Mais en 2022, il a revendu son bail pour 375 millions de dollars. Le bénéfice net empoché au cours de cette opération serait de 100 millions de dollars.

Que risque Donald Trump ? Peut-il aller en prison ?

Une plainte au civil a été déposée devant la Cour suprême de l'Etat de New-York par la procureure générale de l'Etat de New-York, Letitia James. Si la magistrate ne requiert pas de peine de prison à l'encontre de Donald Trump, elle réclame 250 millions de dollars de réparation, ainsi que les interdictions de gérer une société à son encontre et celles des enfants Trump, dans l'Etat de New-York, et de solliciter un prêt durant cinq ans dans ce même Etat.