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Doomscrolling : êtes-vous accro à cette habitude liée à votre téléphone portable ?

Suivre l'actualité, c'est plutôt signe de curiosité. Le problème, c'est quand faire défiler les fils d’actualité sur l’écran de son portable devient addictif. Cela s'appelle le doomscrolling. A l'occasion de la journée sans téléphone portable, le psychologue Michaël Stora nous aide à y voir plus clair.

La Journée sans téléphone portable est l'occasion de se poser des questions sur nos habitudes vis-à-vis des écrans et à l'évolution de nos pratiques.

Quand certains ne peuvent plus se passer de leur Iphone ou de leur smartphone et s'angoissent à l'idée d'en être séparé (on parle de nomophobie), d'autres passent leurs journées à scroller par réflexe et de manière addictive.

Le doomscrolling peut révéler de précieuses indications sur votre état, voire être nocif pour votre santé mentale à la longue.

Qu'est-ce que le doomscrolling ?

C’est une habitude que nous avons tous. Consulter l’actualité sur l’écran de son téléphone est devenu un réflexe généralisé. Surtout ces dernières années avec la crise sanitaire ou auparavant lors des périodes tragiques d’attentats. D’ailleurs cette habitude a été désignée par le terme anglais doomscrolling qui a émergé sur le réseau social Twitter en 2018. Durant le confinement, le besoin d’information s’est accentué, et est devenu parfois une habitude à la limite de la frénésie. A l’origine de cette soif d’information, les inquiétudes liées à l’avenir concernant l’épidémie de coronavirus et ses conséquences. Le doomscrolling consiste à faire défiler non seulement le flux d’actualités, mais aussi à s’attarder sur les images et les commentaires des internautes. "Cette habitude implique qu’il n’y a pas de fin à ce processus. On fait défiler, on avale des informations en quantité, sans limites. L’internaute qui agit ainsi pense que s’il s’arrête, il va rater une information essentielle", analyse Michaël Stora.

Réveils nocturnes, angoisses matinales...

Et cette consommation illimitée, n’est pas sans conséquence sur notre santé. En premier lieu, elle provoque des troubles du sommeil. Une actualité anxiogène qu’on consulte dans son lit altère obligatoirement la qualité de la nuit. On va souffrir d’insomnies, de difficultés à s’endormir, on sera plus sujets à des réveils nocturnes. On peut aussi se réveiller le matin avec une sensation d’angoisse. Or un bon sommeil reste un pilier de la santé au même titre que l’alimentation ou l’activité physique. "Consulter les fils d’actualité avant de se coucher maintient le cerveau en alerte. Difficile de s’endormir dans ces conditions", alerte le spécialiste.

Troubles dépressifs et anxieux

Le doomscrolling favorise également l’anxiété et le sentiment de solitude. En effet, à force de se concentrer sur un écran, on peut en oublier son entourage et se replier sur soi. Et plus on lit des informations dramatiques ou tragiques plus on se projette et on développe l’idée que cela pourrait nous arriver. Les effets négatifs sur la concentration ne sont pas à négliger. Engranger une somme d’informations en permanence nous rend beaucoup plus distraits et peu enclins à rester attentif à d’autres choses sur un laps de temps important.

"Dans certains cas, le doomscrolling peut révéler l’existence d’une dépression cachée. En particulier pour les gens qui adorent lire des faits divers", précise le psychanalyste.

Le doomscrolling, ça se soigne ?

Autant d’éléments qui font qu’il est indispensable d’étudier la question et de tenter de mettre un frein à cette habitude. Pour cela, il n’existe pas de remède miracle. D’abord, il faut prendre conscience du phénomène pour évaluer le temps qu’on y passe. Une fois cet état des lieux effectué, une cure de désintoxication s’impose. On s’impose une limite de temps et on détermine les moments de la journée qu’on va y consacrer : pas avant de se coucher par exemple. Enfin dernier réflexe, on se trouve des occupations pour ne pas alimenter les tentations. Si on s’ennuie dans les transports, on télécharge un bon roman sur une liseuse par exemple. Une piste parmi de nombreuses autres à creuser pour éviter les risques d’altérer à la longue sa santé mentale.

Merci à Michaël Stora auteur de "Hyperconnexion", publié aux éditions Larousse.

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