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“Du sang frais pour Khamenei” : en Iran, première exécution d’un manifestant

Peine de mort.

Alors que la contestation ne cesse de gagner du terrain, le régime des mollahs est passé à la vitesse supérieure en matière de répression, exécutant ce 8 décembre à l’aube un manifestant condamné à mort. Une première depuis le début du soulèvement, il y a près de trois mois.

“Il n’avait que 23 ans”, dit ce tweet, commentant la mise à mort, ce 8 décembre, de Mohsen Shekari, en Iran.
“Il n’avait que 23 ans”, dit ce tweet, commentant la mise à mort, ce 8 décembre, de Mohsen Shekari, en Iran. PHOTO AFP

L’Iran a exécuté, jeudi 8 décembre, un premier manifestant condamné à mort pour avoir blessé au couteau un paramilitaire, rapportent le jour même plusieurs médias iraniens, dont Iran International, situé à Londres, qui explique que “l’agence de presse Tasnim, affiliée aux Gardiens de la révolution [armée idéologique du régime], a identifié la personne exécutée comme étant Mohsen Shekari, sans donner plus de précisions”.

“Du sang frais pour la survie de Khamenei”, commente de son côté le média d’opposition Independent Persian. Il ajoute, citant le motif d’accusation officiel :

“Mohsen Shekari a été arrêté [le 25 septembre] lors de manifestations dans le quartier de Sattar Khan, à Téhéran, et a été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire […] pour avoir intentionnellement blessé un officier [paramilitaire] bassidji […] avec une arme blanche, après avoir bloqué la circulation.”

Onze manifestants condamnés à mort

Depuis le début du soulèvement, à la mi-septembre, plus de 15 000 personnes ont été arrêtées par les autorités, d’après l’ONU. Des dizaines d’entre elles sont accusées de moharaba (“guerre contre Dieu”, en persan) et de fesad fel arz (“corruption sur terre”), deux crimes passibles de la peine de mort en Iran.

“Un enregistrement audio secret des Gardiens de la révolution partagé par un groupe de hackeurs militants la semaine dernière a révélé qu’environ 80 personnes risquaient [potentiellement] la peine capitale”, ajoute Iran International. Au moins onze d’entre elles ont déjà été officiellement condamnées à mort, au moyen de procès.

L’exécution de Mohsen Shekari, 23 ans, intervient après trois jours d’une grève générale largement suivie dans plus de 50 villes en Iran, accompagnée de sit-in estudiantins dans une trentaine de campus universitaires et de rassemblements nocturnes, y compris dans la capitale.

Dépassé par une contestation inédite qui perdure depuis près de trois mois, le régime des mollahs, en place depuis 1979, tente par tous les moyens d’éviter un effet boule de neige et le déferlement d’une vague révolutionnaire qui pourrait finir par le renverser.

Depuis le 16 septembre, la répression a déjà fait 458 morts, dont 63 mineurs, selon l’ONG Iran Human Rights, dont le siège est en Norvège.

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