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Election du président LR : Ciotti favori face à Retailleau, quel résultat ?

Election du président LR : Ciotti favori face à Retailleau, quel résultat ? PRESIDENT LR. Les adhérents des Républicains sont appelés à élire leur nouveau président, les 10 et 11 décembre 2022. Si Eric Ciotti part favori face à Bruno Retailleau, l'issue de ce second tour reste néanmoins incertaine.

[Mis à jour le 9 décembre 2022 à 16h08] Qui sera le nouveau patron des Républicains ? Les 91 109 adhérents du parti sont appelés à élire leur nouveau président lors d'un second tour qui oppose Eric Ciotti et Bruno Retailleau. Le scrutin, en ligne, se déroulera du samedi 10 décembre à 18h au dimanche 11 décembre à 18h, et les résultats seront annoncés dans la foulée. Si Eric Ciotti, qui a récolté 42,73% des suffrages à l'issue du premier tour, part favori face à son rival Bruno Retailleau, qui n'a réuni que 34,45% des voix, rien n'est joué pour ce second tour du scrutin. 

Le report des voix des électeurs d'Aurélien Pradié, candidat malheureux au premier tour (22,29%), pourrait en effet faire basculer l'élection dans un sens ou dans l'autre. Le député du Lot n'a en effet pas donné de consigne de vote pour ce second tour. Dans une lettre adressée aux deux finalistes, vendredi 9 décembre, il a néanmoins estimé que le futur patron des Républicains "ne devra pas cumuler ses fonctions avec la présidence d'un groupe parlementaire", selon des informations rapportées par Le Point. Un message qui semble être adressé à Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, puisqu'Eric Ciotti ne siège à l'Assemblée nationale qu'en tant que député des Alpes-Maritimes. 

Derrière cet affrontement entre Eric Ciotti et Bruno Retailleau se joue un autre duel de taille : celui entre les présidents de régions Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France). Les deux hommes politiques ont en effet des ambitions présidentielles, comme le rapporte Le Parisien. Au cours de sa campagne, Eric Ciotti a indiqué qu'il désignerait Laurent Wauquiez comme candidat à l'élection présidentielle de 2027 s'il est élu président des Républicains.

C'est donc sans surprise que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes était présent jeudi 8 décembre, aux côtés de Rachida Dati, lors d'une réunion publique organisée à Paris pour la candidature d'Eric Ciotti. Xavier Betrand a de son côté indiqué à Marianne qu'il allait soutenir Bruno Retailleau pour le second tour, après l'annonce des résultats du premier. Lors d'une réunion publique organisée jeudi à Marseille par Bruno Retailleau, le député Bernard Deflesselles, proche de Xavier Bertrand, était ainsi présent, rapporte Ouest-France. Le président du Sénat et membre des Républicains, Gérard Larcher, est également un soutien du sénateur vendéen.  

Quels sont les résultats du premier tour de l'élection LR ?

Aucun des trois candidats n'est parvenu à obtenir la majorité des suffrages, lors du vote organisé les 3 et 4 décembre. Eric Ciotti et Bruno Retailleau vont ainsi s'affronter pour la présidence du parti. Les adhérents seront appelés à les départager lors d'un vote, là aussi électronique, qui se tiendra du samedi 10 décembre à 18h au dimanche 11 décembre à 18h. 

72,67% des 91 109 inscrits se sont exprimés lors de ce premier tour, soit 66 216 votes. Eric Ciotti a obtenu 28 297 voix, soit 42,73% des suffrages. Bruno Retailleau a quant à lui obtenu 22 815 voix, soit 34,45% des votes. Considéré depuis le début de la campagne comme un outsider dans la course à la présidence des Républicains, Aurélien Pradié a, sans surprise, fini dernier en récoltant 14 765 voix, soit 22,29% des suffrages exprimés. Ces chiffres ont été dévoilés par Annie Genevard, actuelle présidente par intérim des Républicains, dans les minutes qui ont suivi la fin du scrutin électronique.

Les candidats potentiels à l'élection avaient jusqu'au 3 novembre 2022 pour effectuer le dépôt des parrainages requis auprès de la Haute Autorité. Après une campagne qui a duré un mois, le premier tour du congrès s'est donc tenu entre le samedi 3 décembre 2022 à 18h et le dimanche 4 décembre 2022 à 18h. Aucun des candidats n'est parvenu à réunir la majorité des suffrages, et Eric Ciotti et Bruno Retailleau vont donc s'affronter lors d'un second tour, qui aura lieu à partir du samedi 10 décembre à 18h, et se terminera le dimanche 11 décembre à 18h

Au cours de la campagne précédant le premier tour de l'élection du nouveau président des Républicains, Bruno Retailleau, Eric Ciotti et Aurélien Pradié se sont tous les trois dits opposés à une alliance avec la majorité présidentielle. Une position commune qui semble être en décalage avec le souhait des sympathisants LR, selon le baromètre politique Odoxa-Mascaret réalisé pour LCP, Public Sénat et La Dépêche, et publié fin novembre. En effet, 73% des sympathisants LR interrogés dans ce sondage se disent favorables à ce que Les Républicains rejoignent une alliance, et 45% d'entre eux sont en faveur d'une alliance avec la majorité présidentielle. 

Une position des sympathisants LR qui semble avoir été entendue par Bruno Retailleau. Le sénateur vendéen a en effet indiqué dans un entretien au Parisien le 5 décembre, au lendemain des résultats du premier tour, qu'il organiserait, s'il est élu, un référendum au sein du parti avant la fin de l'année sur la question : "Oui ou non, souhaitez-vous une alliance avec Emmanuel Macron ?". Bruno Retailleau a néanmoins précisé n'avoir jamais voté pour le président de la République, et n'avoir jamais "envisagé une quelconque alliance".

En tout cas, l'enjeu de ce scrutin pour la présidence des Républicains paraît de faible importance pour une large partie des Français, selon un sondage Cluster17 réalisé pour Le Point et publié samedi 3 décembre. En effet, dans cette étude, 72% des personnes interrogées estiment que Les Républicains n'ont pas d'avenir politique. A noter qu'aucun institut de sondage n'a effectué de sondage sur les intentions de vote, compte tenu du nombre effectif de votants, trop faible pour constituer un échantillon suffisamment robuste pour dégager des résultats fiables.

Comme lors de la primaire organisée en vue de désigner le candidat du parti à l'élection présidentielle, seuls les adhérents à jour de cotisation peuvent prendre part au vote pour élire le futur président des Républicains. Le règlement de l'élection indique en effet que seules les personnes à jour de cotisation 30 jours avant le scrutin, soit au 3 novembre 2022, peuvent participer à ce congrès. Ainsi, ce sont 91 109 personnes qui sont appelées à voter pour le second tour, qui aura lieu les samedi 10 et dimanche 11 décembre. En 2019, lors de l'élection de Christian Jacob, 131 514 personnes étaient inscrites, mais seules 62 401 avaient voté. En 2017, lors de la victoire de Laurent Wauquiez, 234 556 électeurs étaient aptes à voter et 98 543 avaient participé.

Qui sont les candidats à la présidence de LR ?

Bruno Retailleau, du président du groupe LR au Sénat à la présidence du parti ?

Le sénateur qui dirige le groupe des Républicains à la chambre haute du Parlement, Bruno Retailleau, se voit prendre les rênes du parti de la droite traditionnelle. C'est le 2 septembre, dans les colonnes du Figaro, que le poids lourd du parti a annoncé être candidat à la présidence LR, un choix qu'il explique par l'absence de Laurent Wauquiez : "Oui, je serai candidat à la présidence des Républicains. Laurent Wauquiez avait toutes les qualités pour présider notre mouvement mais, en son absence, beaucoup m'ont demandé de me présenter. Je ne suis pas en manque de responsabilités, mais je ne suis pas homme à me dérober."

Eric Ciotti, un des premiers candidats à la présidence du parti LR

Le député des Alpes-Maritimes, déjà candidat à la primaire LR en décembre 2021 en vue de la présidentielle, retente sa chance en prétendant cette fois à la présidence du parti. L'homme, figure de l'aile droitière de la formation de droite, assure depuis l'été être "très déterminé" à prendre part à la reconstruction du parti, comme il le confiait au JDD le 24 juillet... avant de confirmer sa candidature deux jours plus tard dans Nice-Matin. En juillet, le parlementaire disait avoir déjà engagé "un travail pour proposer à la fois un rassemblement large et une offre politique modernisée, en phase avec les attentes des Français". "Pour redresser notre pays, a-t-il ajouté dans le quotidien niçois, il n'y a qu'une voie : celle de la réforme". Avec ce nouveau congrès, il entend plus que jamais compter dans l'avenir d'un parti qu'il n'a jamais quitté malgré les appels extérieurs (notamment ceux d'Eric Zemmour).

La démission de Christian Jacob a fait quelques vagues. Ancien ministre, ancien maire de Provins et ex-président du groupe UMP puis LR à l'Assemblée (de 2010 à 2019), il avait pris la tête du parti en octobre 2019. Connu pour sa capacité à fédérer, il avait rassemblé le parti en vue de la période électorale de 2022. Pour autant, la formation, affaiblie par les scores des élections, est aujourd'hui traversée par des lignées politiques et idéologiques assez diverses, menaçant son unité. Peu de sujets y font l'unanimité, à commencer par l'héritage laissé par Christian Jacob. Le Monde citait à ce titre l'admiration d'Aurélien Pradié pour son ancien président "chiraquien", qui a su transmettre son expérience à la nouvelle garde. Mais le média citait aussi le député européen Brice Hortefeux, qui se montre plus nuancé sur l'ancien patron, évoquant son manque d'incarnation de la fonction et son côté "non présidentiable".

En outre, ce départ de la rue Vaugirard est intervenu alors que le président de la République était en pleine phase de négociations avec les chefs de parti de l'opposition. Le groupe LR occupe de fait un rôle de choix au sein de cette nouvelle Assemblée sans majorité, tiraillée entre deux oppositions on ne peut plus divergentes (à savoir la Nupes et le RN). Avec quelque 70 députés, la droite républicaine pourrait être l'alliée adéquate d'un camp présidentiel en difficulté depuis la perte de la majorité absolue le 19 juin dernier. Le choix de son leader sera donc crucial dans l'avenir de la vie politique française et déterminera une partie des rapports de force au sein de l'hémicycle. 

Le parti se réorganise d'ailleurs dans son ensemble. L'élection d'Olivier Marleix à la tête du groupe parlementaire le 22 juin dernier a marqué un tournant, peu après le départ de Damien Abad, conquis par la macronie. Et les changements ne s'arrêtent pas là. Cécile Richez, jusqu'alors directrice de communication du parti, a été remplacée par Marie-Eve Malouines, l'actuelle chargée de communication d'Annie Genevard. Pour sa part, Cécile Richez est devenue directrice générale du parti en septembre.